ABSTRACT
The mixture of Aframomum melegueta, Mondia whitei, Piper
guineense and Zingiber officinale is traditionally used for the
management of male infertility and erectile dysfunction. To determine the
risk to human health associated with the use of this substance, an assessment
of the toxicity of the aqueous extract of the mixture taken in single and daily
doses was performed in rats according to the OECD guidelines 423 and 407
for the testing of chemicals. In single dose, the test substance was
tested only in females, more susceptible to substances lethality. In daily
doses (33 days), 3 doses (100, 200, and 400 mg / kg) and a control group were
used, the dose of 100 mg/kg being the therapeutic dose estimated in rats. For
each dose, 10 animals (5 per sex) were used. In acute test, no major
changes related to treatment were observed throughout the observation
period. The LD50 was estimated above 2.5 g/kg, which was used
to classify the extract as a slightly toxic substance. In subchronic test,
4 animals (2 males and 2 females) of 28 died as a result of treatment (200 and
400 mg/kg) during the test period. The animals concerned presented
symptoms of toxicity like lethargy, tachypnea, thinness, and bristling fur
prior to death. One of the surviving females also exhibited the symptoms
mentioned above, associated with a reduction of nociceptive, auditory, and
prehensile capacities (400 mg/kg). Autopsy of animals showed liver damage
in both sexes (200 and 400 mg/kg). A reduction in the relative lung weight
(400 mg/kg) was noted in females. The blood and serum at the end of the
trial showed a reduction in mean corpuscular hemoglobin concentration (400
mg/kg), reduced serum total cholesterol (200 and 400 mg/kg) and a
dose-dependent increased on serum AST levels in females. The
histopathology revealed liver and lung inflammations related to treatment at
all doses in females. In conclusion, the daily consumption of the aqueous
extract of the mixture of the four test plants in therapeutic doses does not
seem to have significant health risks for male, supporting the traditional use
of the extract. However, any daily use at higher dose exposes male to
serious ailments, including liver and nervous ones.
Keywords:Aframomum melegueta, Mondia
whitei, Piper guineense, Zingiber officinale, toxicity, OECD.
L'intérêt des populations pour la
phytothérapie n'a cessé de croitre au fil des années. Ceci
se comprend quand on considère les nombreux aspects positifs qu'elle
présente. On peut citer : sa diversité,sa souplesse, sa
disponibilitédans de nombreuses parties du monde, son faible coût,
son faible niveau de participation technologique, et son importance
économique grandissante(OMS, 2002). Cet engouement manifeste pour la
phytothérapie ne tient cependant pas compte de certains aspectsde
celle-ci qui apparaissent encorepour la communauté scientifiquecomme des
défis à surmonter. C'est le caspar exemplede son innocuité
etde son efficacité. En effet,les preuvesrecueilliesqui soutiennent ces
2 aspects, comme par exemple le recours au long des siècles à
grand nombre de pratiques préconisées par la médecine
traditionnelle en général et l'expérience transmise de
génération en génération,sont jugées trop
insuffisantes tant sur le plan quantitatif que qualitatif pour répondre
aux critères requis dans le but d'en soutenir l'usageà
l'échelle mondiale.Des recherches scientifiques sont toujours
nécessaires pour étayer ces constatations(OMS, 2000). C'est dans
ce contexte que le Laboratoire de Physiologie Animale de l'Université de
Yaoundé I s'est spécialisé dans l'étude des
propriétés pharmacologiques et toxicologiques des plantes
médicinales.
Aframomum melegueta, Mondia whitei,
Piper guineense, et Zingiber officinale sont 4 exemples de
plantes médicinales, traditionnellement utilisées comme
aphrodisiaques. Des études antérieures onteu à justifier
cet usage traditionnel (Kamtchouing et al., 2002a ; Kamtchouing
et al., 2002b ; Watcho et al., 2005) et à
évaluer la toxicité de chaque plante (Nebojsa et al.,
2010; Raji et al., 2003; Mascolo et al., 1989; Watcho et
al., 2005;...). Ces 4 plantes en mélange sont aussi
utiliséespour traiter les infertilités masculines et
l'impuissance sexuelle. Des études ont déjà eu à
justifierles propriétés pharmacologiques présumées
de ce mélange (Dokou-gaïn, 2010),mais aucune donnée sur la
toxicité du mélange n'est disponible. Ce manquement a
suscité la mise en oeuvre de ce travail qui consistait à
étudier la toxicité de l'extrait aqueux du mélange chez le
rat,avec pour objectif principal de mettre en évidence les dangers
potentiels pour la santé humaine associés à sa
consommation.Plus spécifiquement, il s'agissait de classer l'extrait
dans une gamme de toxicité via un essai de toxicité aiguë
chez les femelles, plus sensibles à la létalité des
substances ;et d'obtenir des informations sur les effets nocifs
éventuels dus à la consommation quotidienne du produit via un
essai de toxicité subchronique dans les deux sexes.
I.1.LES PLANTES D'ESSAI
I.1.1.Aframomum melegueta K. Schum.
(Zingibéracées)
Aframomum melegueta K. Schum (Fig. 1) est une
épice originaire de l'Afrique tropicale de l'ouest (Iwu, 1993),
localisée principalement dans les régions tropicales. Au
Cameroun, elle est rencontrée dans les régions du centre, du sud,
de l'est, de l'ouest, et du littoral (Noumi et al., 1998). Elle est
communément appelée « maniguette ».
(a) (b)
(c)
Figure 1 : Feuilles (a), fruits (b) et
graines (c) de Aframomum melegueta (photos issues desfiches de
PROTABASE, 2011)
I.1.1.1.Phytochimie
Il a été rapporté
queAframomum melegueta contient des alcaloïdes (piperine), des
huiles essentielles, et des résines (Lachman-White et al.,
1992). L'analyse chimique des graines a montré que les extraits
méthanolique et hexanique sont riches en 6-paradol, 6-gingérol,
et 6-shogaols (Ghana Herbal Pharmacopeia, 1992 ; Escoubas et al.,
1995 ; Juliani et al., 2007). Le gingerdione a aussi
été isolé (Tane et al., 2005).
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