B- L'accès aux soins de santé et à
l'eau potable
Dans le domaine de la santé, le village de
Missoumé dispose d'un centre se santé situé à 3
Kilomètres dans le village de Kwamb. C'est en fait le centre de
santé de la léproserie, mais il est ouvert à tout le
monde. Cette léproserie créée en 1934, est l'oeuvre des
missionnaires catholiques. Elle dispose des services d'un infirmier
diplômé d'Etat et de deux aides soignants. L'infirmier a mis sur
pied des relais médicaux. Ce sont des personnes (baka) qui sont
formées par lui, capables d'intervenir directement auprès des
malades en cas d'urgence, sans besoin de gagner le centre de santé. Ils
ont pour cela à leur disposition, le matériel permettant de
prodiguer les soins de première nécessité. Ce n'est que
lorsqu'une maladie est grave que le malade est transporté au centre de
santé, ou en urgence à Abong Mbang.
Malgré la proximité du centre de santé,
les pygmées baka ne s'y rendent qu'en cas d'extrême urgence,
c'est-à-dire lorsque leurs médicaments ne font plus effets. Cela
s'explique sans doute par le fait que le centre de santé n'a pas
intégré les dynamiques sociales et culturelles des baka. Ils ne
refusent pas le type de médecine qui leur est proposé, mais
celui-ci semble se développer dans la négation et la
compétition avec les connaissances médicales de ce groupe qui
connaît si bien les vertus des plantes. Un baka malade peut passer des
jours entiers souffrant dans sa case, en refusant catégoriquement de se
rendre au centre de santé. De la même façon, sous
l'influence de leur culture, les femmes baka préfèrent accoucher
chez elles au lieu d'aller dévoiler leur nudité à un homme
qui n'est pas leur mari. Même celles qui sont émancipées et
qui ont reçu une éducation scolaire gardent ce principe.
Pourtant, des efforts sont faits pour que même les médicaments qui
sont vendus le soient à un prix bas et accessible à tous. Le
comprimé de paracétamol coûte par exemple 5FCFA au lieu de
25FCFA dans les villes. Mais, pour répondre aux préoccupations
des baka en matière de santé, le CADDAP les a encouragés
à créer des mutuelles de santé. Ainsi, l'argent qu'ils
tirent de leurs activités génératrices de revenus sert
à alimenter une caisse dont les sommes sont reversées au centre
de santé. Cela permet aux baka de bénéficier d'une prise
en charge lorsqu'il veut se rendre au centre de santé pour obtenir des
soins.
En matière d'accès à l'eau potable, les
baka de Missoumé disposent depuis 1997, d'un puits avec une pompe
hydraulique au coeur même du campement (voir annexe n°4). Cela s'est
avéré indispensable, au regard de toutes les maladies dont
souffraient les baka telles que la diarrhée. Le CADDAP a dès lors
procédé à une campagne de sensibilisation pour renseigner
et convaincre les baka sur la nécessité de consommer et
d'utiliser de l'eau potable. Cette expérience a été
concluante, car selon le témoignage des baka, les sources qu'ils
utilisaient avant pour se procurer de l'eau ont été
abandonnées.
En matière d'accès à l'eau potable, les
baka de Missoumé disposent depuis 1997, d'un puits avec une pompe
hydraulique au coeur même du campement (voir annexe n°4). Cela s'est
avéré indispensable, au regard de toutes les maladies dont
souffraient les baka telles que la diarrhée. Le CADDAP a dès lors
procédé à une campagne de sensibilisation pour renseigner
et convaincre les baka sur la nécessité de consommer et
d'utiliser de l'eau potable. Cette expérience s'est avérée
concluante, car selon le témoignage des baka, les sources qu'ils
utilisaient avant pour se procurer de l'eau ont été
abandonnées.
Par ailleurs, le CADDAP procède
régulièrement avec l'appui du personnel sanitaire à des
campagnes de sensibilisation sur l'hygiène et la salubrité au
sein du village. A cet effet, des latrines améliorées ont
été construites (voir annexe n°4). D'autres campagnes
portant sur la collaboration des guérisseurs traditionnels avec les
infirmiers, la nécessité pour les femmes enceintes de se faire
suivre régulièrement au centre durant leur grossesse, les
méfaits de la malnutrition sont menées, afin d'inciter les baka
à changer de mentalité et à adopter des comportements
différents.
Sur le plan social, les pygmées baka de Missoumé
voient leur mode de vie changer. Ainsi, pour s'adapter à ces
changements, ils sont tenus de modifier aussi leurs pratiques
économiques.
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