B- Le respect des
spécificités et de l'identité des peuples autochtones
Les peuples autochtones se distinguent du groupe dominant par
leurs spécificités et leur identité. Or, ces
dernières sont matérialisées et exprimées à
travers leurs cultures et leurs langues, les deux étant indivisibles. En
effet, l'une des caractéristiques des communautés autochtones est
l'existence d'une culture distincte de celles des groupes dominants. Au
Cameroun, la richesse de la culture des communautés autochtones est
reconnue. Mais au-delà de la présentation parmi les attractions
touristiques du pays, on n'a pas l'impression que des mesures
particulières soient prises pour en assurer la protection formelle. Dans
un cadre général, l'Etat assure la liberté de conscience
et de religion, et ce droit constitutionnel s'étend aux
communautés autochtones. On peut toutefois déplorer que le droit
n'impose pas de manière spécifique une prise en compte de la
culture et des langues autochtones dans la vie publique.
Or, aucun développement ne peut être envisageable
en dehors du respect de leurs spécificités, quelques soient les
moyens qui sont mis en jeu. Pourtant, à ce jour, aucune politique
nationale, aucune loi en vigueur au Cameroun ne prend en compte les
spécificités socioculturelles, économiques ou
linguistiques des peuples autochtones. Toutefois, des efforts de reconnaissance
de la culture des peuples autochtones sont observés. C'est le cas de
l'organigramme du MINAS attribuant les fonctions du Service de la Promotion des
droits et de l'encadrement des populations marginales qui fait cas de la charge
qu'a ce service de participer à « la promotion de la
culture des populations marginales, en liaison avec les administrations
concernées ». C'est montrer que la culture est
intégrée dans les préoccupations nationales. Mais, de
cette absence de réelle protection des droits culturels des peuples
autochtones, l'on ne peut que déduire que l'Etat camerounais n'a pas
encore perçu de façon profonde l'importance et l'enjeu de la
culture pour les autochtones.
Ainsi, en ce qui concerne l'accès à la
citoyenneté des peuples autochtones dans le respect de leurs
spécificités, cela constitue une étape fondamentale
à la réalisation du développement. Mais, l'Etat
camerounais ne protège pas totalement ces droits, qui pourtant sont
fondamentaux autant que ceux qui sont liés à l'implication des
autochtones dans la réalisation du développement.
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