3.2.1.3. Evolution de l'utilisation du capital de 1960
à 2009
Avant 1960 : le seul produit
agricole destiné au payement de l`impôt de capitation est
l'arachide dont les superficies dépassaient celle du coton. Les
éventuels surplus (céréales, tubercules, arachides...)
sont échangés ou commercialisés localement pour investir
le plus souvent dans le petit bétail. L'isolement économique avec
les grands centres urbains ne permet pas d'envisager l'adoption de
véritables spéculations à commercialiser. Le régime
colonial n'offre par ailleurs pas de débouchés commerciaux
intéressants en ce qui concerne l'arachide ou le coton. L'élevage
d'ovins et de caprins constitue donc alors l'unique forme de capitalisation.
De 1960 à 1967 : les quelques
produits agricoles commercialisés le sont en quantités modestes.
Il s'agit souvent des éventuels surplus (céréales,
tubercules, arachides...) d'une agriculture toujours tournée vers la
satisfaction des besoins alimentaires familiaux. Le petit bétail
constitue toujours la forme la plus courante de capitalisation mais quelques
individus se lancent dans les bovins. Ce type d'investissement rappelons-le,
est d'autant plus risqué que les bêtes ne sont pas gardées
à l'intérieur du village mais souvent confiées à
l'extérieur.
De 1970 à 1983 : de plus en
plus de systèmes de production augmentent leur capital grâce
à l'accès au crédit de la société
cotonnière qui finance l'acquisition de bovins, de charrues et de
charrettes. L'accès à des terres (assez fertiles) et la force de
travail disponible rend possible la capitalisation de ces systèmes de
production. Les statistiques relèvent d'ailleurs extrêmement peu
d'impayés (déficit annuel de la production cotonnière) et
de crédits non couverts. C'est à partir de cette période
que certains systèmes de production capitalisent de manière plus
significative.
De 1983 à 1992 :
l'accès aux crédits de la société
cotonnière et les conditions foncières favorisent toujours la
capitalisation des exploitations, dont l'immense majorité cultive
désormais le coton. La réussite des producteurs ayant
adopté la traction animale encourage les autres cultivateurs et
l'acquisition d'un attelage propre devient la préoccupation de
l'ensemble des systèmes de production qui n'en possède pas.
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