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Dynamiques des systèmes de production du village de Gombèlèdougou dans la zone cotonnière de Houndé au Burkina Faso. Evaluation et modélisation technico-économique

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par Alexis TAPSOBA
Université polytechnique de Bobo-Dioulasso Burkina Faso - Diplôme d'ingénieur de conception en vulgarisation agricole 2010
  

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III.-Résultats et Discussions

3.2.1.2. Evolution de la force de travail de 1960 à 2009

De 1960-1970 : c'est la main d'oeuvre familiale qui conditionne les activités productrices de l'exploitation. Les fils du chef de famille, même si ils se marient souvent jeunes, peu après leur initiation, restent sur l'exploitation paternelle jusqu'à la mort du chef de famille. Le plus âgé des fils (ou un oncle) dirige dans les faits les activités agricoles dès que son père atteint un certain âge mais celui-ci conserve ses prérogatives en matière de gestion des produits de la récolte et du grenier familial. Dès lors, les travaux champêtres et l'acquisition foncière sont collectifs.

En cas de retard observé dans les activités (absences, maladies, fâcheries...), le système d'entraide villageois permet de faire appel à une main d'oeuvre conséquente un jour donné.

Ce qui limite les velléités d'indépendance des jeunes, notamment en cas de mésentente au sein de la famille, c'est sans doute leur moindre force de travail (jeune couple sans enfant en âge de travailler et travail exclusivement manuel). Outre rendre pénible et fastidieux les travaux agricoles, une moindre force de travail (2 individus) comporte le risque de compromettre la récolte en cas de maladie ou de déficience d'un ou des membres de l'exploitation. De plus, de part leur manquement aux us et coutumes, ils risquent d'avoir plus de mal à solliciter une aide. Le travail réalisé par les femmes est par ailleurs considérable, puisque outre les tâches domestiques (cuisine, collecte du bois mort...) et de cueillette (karité, néré...) qui leur incombe, elles sont très actives dans les champs. Les hommes épousant de nombreuses femmes, disposent donc d'une plus grande force de travail.

De 1970 à 1983 : c'est toujours la main d'oeuvre familiale qui conditionne les activités productrices. L'autorité du chef de famille demeure et il bénéficie toujours de l'appui de ses fils. L'entraide perdure, les hommes et les femmes formant des groupes d'entraide distincts.

Le premier attelage bovin utilisé au village date de 1963 ou 1964. Une deuxième famille suit dans la décennie mais c'est semble-t-il à partir des années 1970 que l'ensemble des producteurs va progressivement adopter cette nouvelle technique de travail.

De 1970 à 1983 : l'apprentissage des techniques nécessaires à la maîtrise de l'attelage bovin est un facteur important. Ainsi, ceux qui possèdent boeufs, charrues et techniques sont très sollicités.

De 1983 à 1992 : de nouveaux comportements des jeunes se développent à la faveur du développement de la culture du coton et plus généralement des cultures commerciales et des différentes sources de revenus monétaires. De plus, la doctrine révolutionnaire encourage l'émancipation sociale et la rupture avec les excès qualifiés de « féodaux », qui ne sont pas l'apanage des chefferies coutumières et qui concerne aussi parfois l'organisation des familles.

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III.-Résultats et Discussions

Ainsi, du fait par exemple de la problématique de la répartition des revenus du coton à l'échelle de l'exploitation familiale, des jeunes se segmentent et individualisent leur système de production.

Il existe néanmoins une diversité de situations qui vont de la séparation dans des conditions de type conflictuelles, accompagnée parfois d'un processus de 'deshéritage' (et conduisant à de nouvelles entités partant de 'zéro') à une simple attribution annuelle de la responsabilité et des revenus liés à une parcelle donnée.

D'autre part, la composition des familles de migrants est encore plus hétérogène, puisque l'on y observe toute une mosaïque de situations nuancées...

La maîtrise des techniques liées à la traction animale conditionne par ailleurs les 'qualifications' des actifs agricoles, même si ces savoirs se diffusent rapidement et que les nouvelles générations sont formées de plus en plus tôt aux rudiments de ces opérations culturales.

Nous avons parlé plus haut de l'impact de ces nouvelles techniques sur la productivité du travail et sur les facilités et avantages qu'elles comportent. Utilisé sur une seule exploitation, l'attelage complet (bovin et matériel) permet la mise en culture et l'entretien d'une dizaine d'hectares.

Enfin, le développement des activités non champêtres et la modification des conceptions et pratiques en matière d'éducation (et notamment la scolarisation) influencent l'organisation du travail et le rôle dévolu à chaque actif. On observe donc des variantes entre systèmes de production qui résultent parfois des différences concernant leur force de travail.

De 1992 à 2002 : à la faveur du zonage on assiste à des segmentations surtout du coté des migrants pour bénéficier des 2.5 ha. Cette deuxième phase de scission se renforce par le niveau d'équipement et la situation de l'agriculture à cette époque. On note par contre des difficultés liées à la main d'oeuvre car beaucoup se retrouvent avec de grandes superficies et peu ou pas de main d'oeuvre. Le chef de famille autochtone bénéficie quelque peu du soutien et du travail de ses fils et des migrants assujettis. La course aux équipements et à l'achat de la main d'oeuvre devient une nécessité surtout avec l'augmentation des superficies de coton et les nouvelles tendances à la scolarisation. La différenciation des systèmes de production se fonde désormais sur les diverses variantes techniques et économiques.

De 2002 à 2009 : elle est toujours à majorité assurée par la main d'oeuvre familiale mais des particularités s'installent aux files du temps. La chute du prix d'achat du coton, source de revenus, l'accroissement des prix des intrants et les difficultés d'accès et enfin l'exploitation du site d'orpaillage réduit conséquemment la main d'oeuvre et ouvre encore la porte à la

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III.-Résultats et Discussions

naissance de nouveaux ouvriers agricoles. Ces ouvriers ne sont pas très visibles mais proviennent en majorité de familles de migrants n'ayant plus la possibilité d'accroître leurs superficies ou de quelques rares autochtones décapitalisant mais dans ce cas ils se déplacent dans des villages voisins. L'entraide demeure par contre une voie de recours lors des goulots d'étranglement. Tout le travail est facilité le niveau d'équipement.

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