III.-Résultats et Discussions
Pour bénéficier de la traction animale sur
l'ensemble de leurs parcelles (dans le cas des familles exploitant plus de 10
hectares) ou pour profiter des opportunités liés aux services
(main d'oeuvre contre prêt d'attelage ou de matériel, prestations
entraînant des revenus monétaires ou en nature...), l'acquisition
d'une deuxième paire de boeufs (voire plus) et de matériels
supplémentaires constituent les principales formes de capitalisation
pour les systèmes de production qui en ont les moyens.
Dans le même temps, la capitalisation dans les petits
ruminants (ou les porcins désormais) se poursuit et est accessible
à de plus en plus de foyers, ce qui va même entraîner pour
partie l'abandon des champs de case. En effet, la quantité d'animaux en
divagation au sein du village et les difficultés d'administration du
village liées au caractère hétéroclite et
hétérogène de la population rendent compliquée le
respect par tous de la surveillance des animaux.
De 1992 à 2002 : Le prix
d'achat du coton moyennement satisfaisant encourage à l'accroissement
des superficies pour cette spéculation au détriment des autres
cultures. L'acquisition d'une autre paire de boeufs ou d'autres attelages
s'avèrent porteurs non seulement pour le travail de ses propres terres
mais également la prestation de service.
La capitalisation par les petits ruminants est connue de tous
et l'élevage porcin s'est accru au même rythme que les autres
types, ce qui a conduit à la disparition des champs de cases durant
cette période.
De 2002 à 2009 : Tous les
produits agricoles majeurs sont vendus mais seul le coton demeure une
filière organisée, le maïs étant laissé
à la merci des usuriers qui fixent les prix de façon plus ou
moins uniforme sans un contrôle réel de l'Etat. Les calendriers
monétaires sont donc sous contrôle non pas des producteurs
eux-mêmes mais d'un ensemble de variantes.
3.2.2. Résumé des typologies des
systèmes de production
Les grands producteurs sont actuellement
représentés par les grandes familles d'agro-éleveurs et
les éleveurs semi-sédentaires (transhumants) qui disposent d'au
moins 5 «têtes» (troupeaux). La « tête»
étant chez les éleveurs peuls en l'occurrence, l'expression
désignant un troupeau d'un seul parc contenant au minimum 70 boeufs et
au maximum 100. Les familles moyennes sont représentées par les
producteurs les mieux équipés et les éleveurs
sédentaires. Les petites familles comprennent les manuels et les
bergers. En effet, certains bergers se retrouvent aujourd'hui détenteurs
d'un petit troupeau auquel sont souvent joints les animaux confiés. Par
contre certains manuels n'ont pas pu s'équiper durant toutes ces
années et parmi eux naissent des mains d'oeuvres agricoles non visibles.
C'est pourquoi des travailleurs salariés viennent le plus souvent des
villages voisins et que les habitants de Gombèlèdoudou
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