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Analyse des entraves au développement du transport routier. La dégradation des routes et la multiplicité des postes de contrôle routier

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par Alex Bihonof et Claoudia HOUNGNONVI ET SENOU
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Diplôme de technicien supérieur (DTS) 2011
  

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III- Dégradation des routes et multiplicité des postes de contrôle : freins au développement de l'activité transport routier :

Les dégradations présentes sur les routes béninoises et le foisonnement des postes de contrôle routier constituent des gênes pour l'activité transport, ralentissent les activités économiques, augmentent les coûts de transport et rendent le secteur moins compétitif. Tout au long de notre stage, nous avons pu toucher du doigt les effets directs liés à ces deux facteurs. A titre d'exemple :

ü Le trajet Godomey-Bohicon qui s'effectuait auparavant en 2h 30min, s'effectue aujourd'hui en 4 heures vu l'état de la voie. Plus le temps de parcours est grand, plus le coût de transport augmente. A preuve les voyageurs quittant Godomey à destination de Bohicon et vice versa, sont facturés aujourd'hui à 3000 FCFA voir 4000 FCFA selon le service ;

ü Les conducteurs empruntant en permanence ce tronçon nous ont affirmé qu'après trois ou quatre voyages qu'ils sont obligés de faire l'entretien de leur véhicule. Nous avons pu vérifier ces propos en effectuant le voyage à Bohicon pour apprécier l'état de la voie.

ü Quant au rançonnement nous avons pu vérifier l'existence de ce phénomène en collaboration avec les conducteurs et nous pouvons affirmer qu'un transporteur en règle perd beaucoup plus de temps au poste de contrôle qu'un transporteur en infraction juste parce qu'il refuse de payer la rançon.

En conclusion, ces deux obstacles au développement du transport routier engendrent comme effets :

Ø Allongement du temps de transport

Les différentes dégradations sur la route ne permettent pas aux conducteurs de maximiser la vitesse et les arrêts effectués au niveau des postes de contrôle allongent le temps de transport. Or dans un système productif le temps de transport est un bien économique qui permet à la consommation de se réaliser. Les matières premières nécessaires à la fabrication d'un produit sont transportées vers les centres de production et les produits issus de cette transformation sont portés vers les consommateurs par le transport. Le temps est de ce fait un bien qui intervient dans le processus de production.

Selon l'analyse théorique, ce temps de transport s'apprécie par rapport à la rotation du capital et les transports dans cette théorie, constituent des éléments essentiels de la valorisation massive des marchandises. Cependant ils peuvent également dévaloriser la marchandise si le temps s'en trouve être un paramètre négatif. Le temps de circulation lorsqu'il est allongé empêche le capital de se reproduire à son taux de rotation. Il devient une limite, une entrave à la reproduction du capital.

Ø Les surcoûts de transport

Une marchandise transportée a un coût, une valeur. Durant son acheminement, plusieurs paramètres peuvent influer son prix. Un temps de transport allongé, les tracasseries rencontrées, les nombreux arrêts dus à la multiplicité des postes de contrôle, lieux de rançonnement, créent des coûts supplémentaires que supporte le chargeur et en dernier ressort le consommateur.

Les coûts de transport élevés font obstacle à l'implantation d'activités économiques, freinent l'intégration des marchés économiques, limitent les gains découlant des activités et rendent peu viables de nombreuses activités qui dépendent du transport routier. Ces obstacles hypothèquent donc l'activité transport routier en d'autres termes le développement économique.

Ø L'augmentation du coût d'exploitation du véhicule

Les véhicules utilisés pour effectuer les déplacements sur les routes dégradées n'échappent pas eux aussi aux affres que leur font subir ces dernières. En effet, une route dégradée diminue la durée de vie des véhicules, en d'autres termes accélère l'amortissement de ces derniers. Les trous béants sur les voies constituent l'une des causes de la dépréciation rapide de ces véhicules. Nous pouvons donc dire qu'une route dégradée contribue aussi au vieillissement de notre parc automobile, ce qui par conséquent, ralentit le développement de l'activité transport.

Ø La fuite du trafic vers les axes concurrents de la voie béninoise

La route est le support matériel sur lequel repose le trafic. Son état influe donc ce dernier. Une route dégradée agit sur le trafic en diminuant sa densité. Certains usagers de cette route, à la recherche du confort et de la sécurité préfèrent choisir une voie plus praticable. Ainsi donc le trafic de cette artère fuit au profit d'une autre qui malheureusement subira un vieillissement précoce du simple fait de ce supplément de trafic. La nouvelle artère préférée par les usagers devient alors quelques fois si sollicitée qu'en un temps record elle se retrouve dans un état pareil à l'autre.

En effet, depuis que l'axe Akassato - Bohicon est devenu un calvaire pour ses usagers et les transporteurs en transit en particulier, certains, pour fuir tous ces supplices et éviter les pertes lourdes de marchandises, sont obligés de recourir au service offert par d'autres voies autres que celles béninoises. Cette décision, malheureusement, entraîne d'autres conséquences à savoir : l'allongement de leur temps de transport, des frais supplémentaires liés surtout à la carburation et aussi quelques fois un retard de livraison.

La majorité par contre pour ne pas avoir à supporter tous ces coûts, préfèrent emprunter la route dégradée, subissant ainsi tous ces supplices d'insécurité, d'inconfort et prenant donc le risque de perdre leur chargement dans le décor en cas de dérapage.

Il faudrait ajouter que compte tenu de l'état peu praticable des voies et du rançonnement au niveau des multiples postes de contrôle, les chargeurs, surtout ceux de l'hinterland, préfèrent solliciter les services des ports voisins notamment les ports de Lomé au Togo, de Tema au Ghana, d'Abidjan en Côte d'Ivoire et de Lagos au Nigeria. Cet état de chose fait donc perdre d'énormes opportunités d'affaires au port de Cotonou qui est le poumon de l'économie béninoise.

Ø Les accidents

Plusieurs facteurs sont à la base des accidents dont principalement la vitesse. Une route dégradée réduit ce facteur prépondérant mais est à la base de deux autres facteurs non moins importants que constituent les diverses manoeuvres délicates et hasardeuses effectuées pour éviter les obstacles et la fatigue liée à cet exercice. En effet la dégradation de la route amène les conducteurs à se retrouver dans les fossés, dans le décor ou nez à nez avec d'autres véhicules en cas de mauvaise manoeuvre.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand