B)Article de Amit et Wernerfelt : WHY DO FIRMS
REDUCE BUSINESS RISKS ? (1990).
Abordant dans le même sens que Stulz, sauf qu'ils n'ont
pas mis en exergue la relation entre le risque d'affaire et la valeur de la
firme, ils ont tenté d'expliquer pourquoi les firmes veulent
réduire leurs risques d'affaires. Très brièvement, ils ont
expliqué qu'un risque d'affaire faible permet d'acquérir des
facteurs de production à un plus bas coût.
Amit et Wernerfelt énoncent trois motivations pour
diminuer le risque d'affaire qu'ils appelleront « risques
diversifiables » :
1) Tout d'abord, ils ont distingué les conflits qui
peuvent subvenir entre les gestionnaires et les actionnaires qu'ils
désigneront comme étant « la motivation par les
coûts d'agence pour gestionnaires riscophobes ».
Ces gestionnaires sont récompensés sur la base
des services rendus à la firme d'où la nécessité de
préserver par tous les moyens la stabilité de leurs revenus
à travers la mise en oeuvre de politiques tendant à la
réduction de tous les risques pouvant subvenir à l'entreprise.
Par contre les actionnaires se soucient le plus souvent des risques
systématiques car en diversifiant leurs portefeuilles d'actifs
financiers, ils peuvent réduire leurs risques spécifiques.
2) Par la suite, les auteurs ont mis en exergue la notion de
motivation par les cash-flows. A travers ce concept, ils relèvent en
effet, que dans un environnement instable, plus grande est la volatilité
des cash-flows, moins efficientes sont les opérations sur le
marché financier. De ce fait, il est dans l'intérêt des
actionnaires de diminuer leurs risques d'affaires puisqu'en diminuant leurs
risques d'affaires, ils obtiendront un coût de financement moindre. Ce
qui leur permettra de réaliser plus efficacement leurs activités.
En effet, une diminution du risque d'affaire augmente les cash-flows et par
conséquent, la valeur de la firme.
3) Enfin, selon Amit et Wernerfelt, les coûts de
transaction sont des variantes à prendre en compte pour réduire
des risques d'affaire. En raison de l'occurrence des coûts de
transaction, les actionnaires ne peuvent diversifier totalement leurs risques
d'affaire. Pour se prémunir, ils doivent détenir des titres
à faibles risques, d'où un un faible rendement du
portefeuille.
Les trois hypothèses testées par Amit et
Wernerfelt mettent en évidence, qu'une diminution du risque d'affaire,
augmente la valeur de la firme. Cette augmentation se fait soit par
l'accroissement des cash-flows (deuxième hypothèse) ou par une
diminution du taux de rendement attendu par les investisseurs(troisième
hypothèses). De ce fait si la diminution du risque d'affaire
entraîne la diminution de la valeur de la firme ou de l'entreprise, alors
la première hypothèse est justifiée. Dans ce cas il
s'agit de la théorie des coûts d'agence. Par contre, si cette
théorie ne permet pas d'accroître la valeur de la firme, mais
plutôt à maintenir les flux de revenu stables, l'hypothèse
des coûts d'agence est à éliminée.
En effet, la deuxième théorie permet de
réduire les risques d'affaire. Ce qui entraîne la réduction
des coûts de financement d'où l'augmentation des cash-flows, et
par ricochet, la valeur de la firme.
Cette augmentation de la valeur de la firme est due en
réalité, à la hausse des cash-flows et non à la
diminution du taux de rendement. Donc l'hypothèse des coûts
d'agence est éliminée. La diminution du risque d'affaire est
validée puisque, toutes choses égales par ailleurs, les
cash-flows de la firme ont augmenté. Ainsi si la technique de couverture
des risques permet de diminuer le risque spécifique, la maximisation de
la richesse des actionnaires s'en trouve bonifiée.
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