PARAGRAPHE 3 : MODELE DE CROISSANCE DE MARAKON ASSOCIATES
ET ZAKON - BCG
La méthode de Marakon Associates s'appuie sur les
mêmes concepts tels qu'évoqués précédemment.
Toutefois, son articulation est sensiblement différente. Ici, il
s'agira de représenter les activités de l'entreprise en fonction
de deux critères : la rentabilité du capital investi :
r c et le taux de croissance g de l'entreprise. Si l'on
accepte l'hypothèse que la croissance de l'entreprise et de ses
activités va de pair avec la croissance de ses capitaux propres, nous
avons en cas de non distribution de dividendes :
g (taux de croissance) = P/
K où P représente les profits et
K les capitaux propres.
Par définition, les profits « P »
sont donnés par la relation suivante :
rc x K où
rc est la rentabilité du
capital K. Ainsi, par rapport à cette relation, la
croissance g est directement fonction de la
rentabilité rc10.
En résumé, lorsque :
g = rc,
l'activité absorbe la totalité des ressources
dégagées pour assurer sa croissance ;
g > rc,
l'activité ne génère pas
suffisamment de ressources pour maintenir sa croissance ;
g < rc,
l'activité dégage plus de ressources qu'il lui en faut pour
assurer sa croissance.
A la fin, il va falloir intégrer une dernière
variable : le coût du capital ra.
Il faudra noter ici qu'il est nécessaire que la
rentabilité des capitaux investis soit supérieure à leur
coût pour qu'il y ait création de valeur. Cela veut dire
que : rc > ra .
Lorsque rc =
ra , l'activité maintien sa valeur. Quand
rc < ra, il y a
perte de valeur.
La figure 04 ci-après permet de mieux apprécier
ce concept. Sur cette figure, la diagonale sépare les activités
génératrices de ressources (à gauche) de celles qui en
utilisent (à droite). La barre horizontale met une frontière
entre les activités créatrices de richesse (en haut) et celles
qui détruisent de la valeur (en bas). Enfin, la droite verticale permet
de faire la distinction entre activités qui gagnent de la part
10 - P = rcxK =
rc
K K
de marché (à droite) et celles qui en perdent
(à gauche).
Figure N° 04 : Matrice de
profitabilité
rc
Rentabilité
Création de ressources
du capital
( rc > g )
Création
de valeur
(rc >
ra ) Utilisation
de ressources
(rc < g )
ra
Coût du Destruction
Capital de valeur
(rc <
ra )
Perte de part
Gain de part
De marché
de marché
( g <G)
(g > G)
G g
Croissance du marché (Croissance)
Parmi la panoplie des études réalisées
jusqu'alors, seulement trois ont retenu notre attention. Il s'agit en fait, des
articles démontrant l'impact d'une couverture des risques sur la valeur
de la firme. Aucun écrit à notre sens n'a pu établir
l'impact de la diversification optimale des titres sur la valeur de rendement
d'un portefeuille mais plutôt sur la réduction des risques
spécifiques et la couverture de ces risques.
Une revue des écrits rassemblés ici et là
nous a permis de recenser le contenu d'un certain nombre d'articles
sur :
A) Les politiques optimales de couverture des risques
de René M. STULZ : OPTIMAL HEDGING POLICIES (1984).
Dans son article, Stulz, traite des politiques optimales de
couverture. Selon cet auteur, les actionnaires ne peuvent décider des
politiques de couverture. Donc, se sont les gestionnaires qui le font à
leur place. Ainsi les actionnaires érigent des contrats de compensation
aux dirigeants afin de rémunérer les capitaux apportés sur
la base de la valeur de la firme.
Le contrat ainsi formé doit éviter tant soit
peu, les coûts d'agence qui peuvent intervenir dans les transactions
entre actionnaires et gestionnaires. Stulz a dérivé un
modèle basé sur la variation du taux de change. Pour
dériver son modèle, il propose deux hypothèses : les
marchés sont parfaits et les transactions se font dans un temps continu.
Son modèle de base est le suivant :
dV = d(cF) + cN*(R*dt + dc/e) - ( Rdt) + dK
où :
dV = changement de la valeur de la firme ;
d(cF) = changement de valeur d'une devises
étrangères en monnaie domestique ;
eN* = nombre de contrats forward sur devises
étrangères en monnaie domestique ;
R = taux d'intérêt instantané sans
risque ;
R* = taux d'intérêt instantané sans risque
à l'étranger.
Pour maximiser la valeur de la firme à travers les
contrats de compensation, les gestionnaires doivent trouver le eN*. Cette
maximisation de la valeur se fera en minimisant la variation des revenus. Stulz
a dérivé ces modèles optimaux de couverture dans le but de
se couvrir autant que possible, jusqu'à ce que la variance soit
minimisée.
Nous nous posons la question de savoir si ce raisonnement est
fondé ? Dans la pratique en effet, ce n'est sûrement pas
vérifié. Il ya certainement d'autres facteurs plus importants qui
peuvent influencer le nombre de contrats optimaux notamment, les variations des
cours sur le marché financiers et les risques spécifiques que
peut subir les actifs financiers. Une faiblesse du modèle de Stulz est
que la théorie dépend de l'hypothèse lequel, le
coût de transaction des gestionnaires est plus élevé
lorsque les opérations portent sur des contrats de couverture des
risques que sur les coûts liés aux transactions sur les
activités courantes de la firme. Autrement dit, ils sont capables de se
couvrir sans toutefois avoir l'aval de la firme avant d'entamer une
activité de couverture des risques.
Cet article nous a permis de constater que la couverture des
risques influence la valeur de la firme ou de l'entreprise mais l'auteur n'a
pas pu démontrer comment la maîtrise des risques permet de
maximiser le rendement des actifs financiers.
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