B- Recommandations au plan micro : politique
d'activation de
l'employabilité des demandeurs d'emploi
1- Réformes internes globales possibles au
sein de l'ANPE
Face aux exigences du marché de l'emploi, face aux
exigences des entreprises en quête de main d'oeuvre qualifiée,
expérimentée, pragmatique et flexible, il y a lieu pour l'ANPE de
redynamiser ses stratégies afin d'être le guichet central
d'insertion professionnelle et de d'employabilité. Il s'agira de faire
de l'ANPE une agence capable d'impacter les potentialités des jeunes et
d'offrir aux entreprises, les compétences recherchées. A cet
effet une vision à long terme, décennale axée sur
l'employabilité des primo-demandeurs et demandeurs mérite
d'être développée et soutenue par les pouvoirs publics et
les autres acteurs de l'emploi. Pour ce faire, on pourrait ouvrir quelques
pistes :
§ Adopter véritablement une politique
d'employabilité en créant un cadre institutionnel d'activation de
cette politique : réorientation du plan de développement
stratégique de l'ANPE, révision des statuts et autres bases
institutionnelles de l'ANPE;
§ Développer une communication sociale autour de
l'activation de la politique d'employabilité ;
§ Renforcer et accroître l'autonomie
financière de l'ANPE : susciter des ressources issues de la
solidarité nationale (la contribution de la taxe professionnelle, de la
taxe d'apprentissage ou celle de la CNSS pour le financement direct de
l'ANPE...) ;
§ Améliorer l'autonomie professionnelle de
l'Agence par le renforcement des capacités et des compétences
internes pour faire face à la politique d'activation de
l'employabilité notamment dans les domaines de l'orientation
professionnelle, de l'évaluation des compétences, de
l'ingénierie de la formation, de ingénierie de l'insertion ou de
l'employabilité ;
§ Promouvoir une politique de bonne gestion des
compétences internes ;
§ Mettre en place un dispositif d'employabilité
par catégorisation des demandeurs sans oublier des couches
vulnérables ;
§ Créer des projets de valorisation des petits
métiers ;
§ Mettre en place au sein de l'ANPE, un système
axé sur le développement des compétences des demandeurs
d'emploi afin d'offrir aux entreprises des compétences
recherchées ;
§ Améliorer le dispositif d'acquisition
d'expériences des demandeurs ;
§ Réaliser le Répertoire
Opérationnel des Métiers et des Emplois du Bénin ;
§ Développer un système de tutorat des
jeunes ;
§ Activer le partenariat avec les acteurs de
l'emploi : les entreprises privées et publiques, les cabinets de
recrutement et de formation, les centres d'orientation, les
collectivités locales, les partenaires institutionnels... ;
§ Améliorer le dispositif d'accompagnement et
d'orientation professionnelle ;
§ Autonomiser les antennes de l'ANPE et les doter de
moyens adéquats (financiers, matériels humains...) afin d'en
faire de véritables centres de ressources pour les demandeurs
d'emploi ;
§ Renforcer le dispositif de collecte et de traitement
statistique des informations sur l'emploi;
§ Créer et accompagner des centres de ressources
à travers un partenariat par objectif ;
§ Renforcer les partenariats entre les anciens guichets
de l'ANPE, réorienter le partenariat vers l'employabilité des
jeunes avec un dispositif de motivation et d'évaluation des centres.
· 2- Actions spécifiques
L'opérationnalisation d'une politique d'activation de
l'employabilité des primo-demandeurs passe par certains axes.
Axe 1 : Mettre en place une base de
données et un fichier opérationnel actualisé de suivi
effectif des demandeurs de l'ANPE
o définir les composantes de la base avec la
collaboration des acteurs ;
o acquérir des matériels informatiques ;
o développer d'un système de protection de la
base de données.
Axe 2 : Promouvoir l'orientation professionnelle
et l'accompagnement personnalisé des primo-demandeurs et
demandeurs
o Renforcer les compétences internes en orientation
professionnelle, en gestion des compétences, et en prospection des
opportunités... ;
o Dynamiser le processus d'orientation professionnelle :
rendre obligatoire les pratiques de réalisation de projet professionnel,
de bilan personnel et bilan de compétences aux demandeurs, subordonner
ces outils au bénéfice des programmes ;
o Développer un mécanisme de suivi
personnalisé du demandeur : réalisation de projet
professionnel, suivi à travers une base de données
informatisée ;
o Renforcer la réalisation des ateliers
d'accompagnement à la recherche d'emploi ;
o Revaloriser les métiers de conseillers en
orientation.
Axe 3 : Renforcer le dispositif de mise en
relation, d'offre de stage, de formation et d'emploi.
o Renforcer la pratique de stages professionnels,
d'acquisition d'expériences en entreprises : contrat de
qualification professionnelle de 2 ans en entreprises privées et
publiques assortie de certificat de qualification ;
o Développer une politique de certification des stages
de l'ANPE avec la mise en place du dispositif adéquat ;
o Initier des mesures incitatives de pré-insertion et
d'embauche des demandeurs dans les entreprises ;
o Appuyer les demandeurs pour l'acquisition d'une formation
qualifiante (initiale, de perfectionnement et de reconversion) afin de
supprimer l'écart entre les qualifications disponibles et celles
requises.
Axe 4 : Mettre en place des centres de
ressources
Les centres de ressources revêtiront deux formes :
les centres de ressources internes logés au sein de l'ANPE et
précisément dans les antennes et
des centres externes (partenariat ANPE et centres
d'orientations, cabinets, mairies...)
o Créer une espace de documentation;
o Créer un espace d'échanges (offres et
demandes) ;
o Doter les demandeurs d'emploi d'espaces informatiques pour
la saisie de leurs documents fondamentaux (CV, supports...) ;
o Doter les antennes de moyens adéquats pour abriter
les espaces de ressources ;
3-Réformes spécifiques aux
programmes
Il a y lieu d'améliorer les programmes dans une logique
d'employabilité.
Pour le PAEI, il est nécessaire d'introduire un volet
« renforcement des
compétences professionnelles » pour
consolider la formation entrepreneuriale réalisée jusque
-là. Il importe de mieux catégoriser les
bénéficiaires pour leur assurer une meilleure formation, et de
renforcer le dispositif de suivi-évaluation des
bénéficiaires et du programme.
Concernant le programme AIDE, il y a lieu d'accorder des
stages à au moins 2000 bénéficiaires par an, de passer
à 2 ans de stage afin de faire acquérir à ces derniers le
minimum d'expériences exigées sur le marché de l'emploi,
et de créer un dispositif de certification des stages sans
oublier le suivi-évaluation des bénéficiaires et des
programmes.
Enfin s'agissant du programme RCDE, il importe d'accroitre le
nombre de bénéficiaires selon les besoins, de diversifier les
différentes formations, de nouer des partenariats avec des centres de
formations en vue de garantir une formation de qualité aux
bénéficiaires, de développer des partenariats avec les
institutions financières pour la mise en oeuvre d'un système
d'octroie de crédit à la formation subventionné et
remboursable par le jeune après obtention d'un emploi.
L'opérationnalisation de ces propositions
nécessite l'accroissement des ressources financières de l'ANPE
ainsi qu'une réorganisation structurelle et organisationnelle.
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