CONCLUSION
Le premier objectif du Millénaire Pour le
Développement (OMD) stipule la réduction de la pauvreté.
Il est indéniable que celle-ci se traduit par la réduction du
chômage et du sous-emploi. Il est tout aussi incontestable que l'emploi
est d'une importance capitale aux yeux des différents acteurs de la
société.
L'Etat béninois, depuis l'adoption de sa
première Politique Nationale pour l'Emploi en 1996, a jusque -
là mis en oeuvre des orientations stratégiques d'insertion
professionnelle qui autonomisent peu les demandeurs d'emploi, les rendant peu
responsables de leur capacité d'insertion socioprofessionnelle.
L'ANPE, l'un des dispositifs d'insertion professionnelle des
demandeurs d'emploi développe depuis 2004 différentes mesures
d'insertion professionnelle à l'endroit des demandeurs d'emploi et
primo-demandeurs, leur offrant ainsi une orientation professionnelle, un
stage, une formation ou un emploi. Mais force est de constater que les
résultats issus de la mise en oeuvre de ces mesures restent
mitigés.
L'analyse de l'employabilité des primo-demandeurs a
permis de constater que des difficultés d'insertion professionnelle
rencontrées par ces derniers se justifient par le fait qu'ils ne
remplissent pas les conditions d'accessibilité à l'emploi ;
ils manquent de qualification requise, d'expériences professionnelles
recherchées, de compétences techniques et d'habiletés
comportementales...Il ressort que les programmes de l'ANPE ne favorisent pas
assez le développement de l'employabilité des primo-demandeurs
parce que axés jusque-là sur l'insertion professionnelle.
La présente étude a permis d'identifier certains
facteurs qui influent sur l'employabilité de primo-demandeurs à
savoir : la faiblesse du capital humain et social, l'incapacité
à la recherche d'emploi, la discrimination à l'embauche, le
pouvoir financier et les fluctuations du marché de l'emploi.
Afin d'impacter favorablement sur l'employabilité des
primo- demandeurs, nous avons formulé quelques recommandations aux
niveaux macro et micro :
· développer une politique de formation
axée sur la pratique et sur le développement des
compétences ;
· mettre en place un mécanisme de
réglementation du marché de l'emploi ;
· renforcer les mécanismes de promotion effective
de l'emploi indépendant ou salarié ;
§ adopter de nouvelles réformes d'activation d'une
politique d'employabilité des demandeurs d'emploi ;
§ améliorer les mesures existant en leur imprimant
une dynamique d'employabilité ;
§ initier de nouvelles actions capables de concourir
à l'employabilité des demandeurs d'emploi.
Il est indéniable que la mise en oeuvre de ces
propositions non moins ambitieuses nécessite la collaboration et
l'implication effective des différents acteurs de l'emploi (Etat,
Entreprises, Demandeurs d'emploi). Mieux, en s'admettant que
l'employabilité est « la probabilité plus ou moins
élevée que peut avoir une personne à la recherche d'un
emploi d'en trouver un » (Peretti, 2008, p.107). C'est - à
dire l'attractivité d'une personne sur le marché du
travail ; sa capacité à se maintenir en état de
conserver son emploi, ou d'en trouver un autre, à l'intérieur ou
à l'extérieur du métier ou de l'entreprise, il y a lieu de
ne point lésiner sur les moyens afin de faire des ressources humaines
que constituent les chercheurs d'emploi, des ressources humaines
compétentes (de qualité) capables de se positionner pour
« un emploi durable et décent » un voeu cher
à l'OIT.
L'employabilité des demandeurs d'emploi
nécessite d'abord une bonne formation à la base mais aussi et
surtout la quête permanente d'une collaboration des différents
acteurs face aux fluctuations du marché que l'on ne saurait
contrôler même avec une approche adéquationniste formation -
emploi.
Offrir un emploi décent et durable aux jeunes, demeure
une volonté politique qui nécessite l'activation de
stratégies réelles d'employabilité des demandeurs
d'emploi. Une pareille stratégie permettra à coup sûr le
façonnement d'une nouvelle race de chercheurs d'emploi employables, plus
autonomes et par conséquent, la production de véritables acteurs
de leur évolution professionnelle.
A cet effet, il y a lieu pour l'ANPE de réorienter ses
stratégies actuelles en faisant sienne l'adoption et
l'expérimentation d'une réelle politique d'employabilité
des demandeurs d'emploi.
Il importe de souligner que la mise en oeuvre d'une nouvelle
orientation axée sur l'employabilité des demandeurs d'emploi
à l'ANPE pourrait induire des ressources financières et
matérielles supplémentaires de même que des changements au
niveau du modèle organisationnel en cours actuellement au sein de
l'agence. Par ailleurs, nous suggérons que des études soient
faites dans ce sens en vue d'optimiser les recommandations formulées.
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