Section 2 : Diagnostic et Recommandations.
Paragraphe 1 : Diagnostic
A-Diagnostic lié à Hypothèse
1 : « les difficultés d'insertion
professionnelle des primo-demandeurs d'emploi sont dues aux conditions
d'accès à l'emploi salarié ou
indépendant ».
L'analyse montre que les primo-demandeurs ont de
réelles difficultés d'insertion parce qu'ils ne remplissent pas
les conditions d'accès à l'emploi. Comme conditions, nous pouvons
énumérer :
· le manque de qualification ou de formation
requise ;
· le manque ou l'inexistence d'expériences
nécessaires;
· le manque d'habileté ;
· le faible niveau de responsabilisation et
d'autonomisation ;
· le manque d'aptitudes professionnelles et
transversales ;
· le manque d'attitudes sociales et professionnelles en
relation avec le poste recherché ;
· l'inexistence ou le manque d'orientation
professionnelle.
Ainsi, bien que la plupart des primo-demandeurs
interviewés ont reçu une formation professionnelle qui devrait
les rendre employable, ils ne le sont pas car la formation reçue reste
très théorique. Il y a lieu de rendre les formations
professionnelles et académiques plus pratiques et de les adapter aux
exigences du marché de l'emploi.
De même 90% des jeunes manquent d'orientation
professionnelle, 100% n'ont pas de projet professionnel formalisé. Des
mesures devront aller dans le sens afin de leur faire acquérir de
pareils outils d'employabilité.
B- Diagnostic lié à l'hypothèse
2 : « Les stratégies actuelles d'insertion
professionnelle développées au sein de l'ANPE ne favorisent pas
assez l'employabilité des primo-demandeurs »
Depuis la création de l'ANPE en 2004, les
différents programmes offrent la pré-insertion et l'insertion
aux demandeurs et primo-demandeurs. De plus, bien que le nombre des demandeurs
et primo-demandeurs va de plus en plus croissant, moins de 50% des
primo-demandeurs postulants bénéficient des mesures de l'ANPE.
Malgré le bénéfice des programmes pour certains, la
plupart des bénéficiaires ont du mal à s'insérer.
Les différentes enquêtes ont révélé que
l'orientation actuelle des programmes ne favorise pas assez
l'employabilité des primo-demandeurs. De même les insuffisances
relevées et ci-dessous énumérées montrent que les
mesures ne favorisent pas l'employabilité des primo-demandeurs :
· le faible taux d'absorption des primo-demandeurs par
les programmes ;
· le manque de suivi-évaluation des
bénéficiaires pour une certification de leur
employabilité ;
· la durée insuffisante du programme d'AIDE qui ne
permet pas l'acquisition d'expériences suffisantes en vue de
l'employabilité ;
· le manque de compétences techniques chez
certains bénéficiaires du PAEI ;
· le délai peu court (plus de 3 mois) pour le
financement des bénéficiaires PAEI par le FNPEEJ...
Il convient de souligner que ces programmes ont
été conçus dans une logique d'insertion professionnelle
qui reste une logique d'assistanat au primo-demandeur. Il urge de redynamiser
les programmes et ce, dans une logique de responsabilisation du primo-demandeur
afin de l'accompagner à se faire employer ou à s'auto-employer en
tout temps et en tout lieu.
La situation des primo-demandeurs reste préoccupante.
Leur niveau de formation, leur manque d'expérience, leur
incompétence, et les politiques d'insertion professionnelle
pratiquées jusque-là dans les SPE comme l'ANPE ne sauraient les
conduire à l'employabilité. Il y a lieu pour l'ANPE
d'améliorer sa politique actuelle afin de rendre employable ces
demandeurs. A cet effet nous formulons quelques recommandations.
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