Partie II. Enquête de l'environnement
professionnel
Suite à ce constat, il était important de
vérifier dans l'élaboration de ce mémoire que les concepts
énoncés étaient encore de circonstance. Afin de
définir les axes de réflexion pertinents, utiles pour
répondre à la problématique posée et tenant compte
du temps disponible, il me fallait être concret dans mes investigations
et notamment identifier la cause possible de cette inadéquation.J'ai
réalisé les entretiens semi directifs auprès des
élèves de Baccalauréat Professionnel COMMERCE et BTS MUC.
J'ai opté aussi pour m'entretenir avec des apprentis au niveau BAC et
BTS.
A) Le ressenti des apprenants
Ce ressenti doit s'opérer sur au moins deux niveaux afin
de recueillir des informations qui me permettront d'étayer par la
suite l'élaboration de stratégie. J'ai choisi pour cette
enquête de privilégier les niveaux 4 et 3. La technique
utilisée pour la réalisation de cette enquête est
réalisée sous forme de questionnaire avec des questions
fermées et beaucoup de questions ouvertes (voir annexe1).
A. Elèves de niveau baccalauréat
Mon enquête s'est portée sur trois lycées
différents de la région parisienne afin d'avoir une vision plus
large et plus juste afin d'obtenir une certaine objectivité.Le choix
s'est fait surtout par opportunité. 27 questionnaires ont
été réalisés.
· 4 dans un lycée du département de
Créteil (15% des questionnaires)
· 17 dans un lycée du département de l'Essonne
(63% des questionnaires)
· 6 dans un lycée du département de la
Seine et Marne (22% des questionnaires)
Les entreprises d'accueil se répartissaient comme
suit :
Contrairement aux idées attendues, 55 %
élèves ont opté pour cette filière professionnelle.
Leurs motivations premières est pour 55% d'obtenir un niveau IV et de
poursuivre leurs études et 40% soit 11 élèves
espèrentdirectement trouver un travail avec cette formation.Plusieurs
choix de réponses étaient possibles. Il est juste rassurant de
noter la préoccupation des élèves concernant leur
avenir.
Le tableau suivant recense leurs attentes envers la
formation :
51% des élèves interrogés(soit 15
d'entre eux) veulent poursuivre leurs études. Il apparait aussi que
cette répartition se retrouve pour les deux types d'orientation.En les
questionnant plus précisément, on s'aperçoit que tous les
élèves interrogés n'avaient pas le niveau pour suivre la
filière générale et aller en lycée professionnel
était pour 100% d'entre eux un moyen d'obtenir le fameux sésame
leur ouvrant la porte aux études supérieures. Par contre il est
à noter que 22% des élèves étaient mal
orientés. Les erreurs d'orientation relevées sont que
certainsélèves vente auraient voulu faire commerce et
réciproquement.
81% d'entre eux apprécient leur formation. Les
critères les plus cités ont été une formation
complète et enrichissante. Les 19 % restant trouvent que la formation
n'est pas assez professionnelle. Il est intéressant de noter que 4
élèves concernés sur 5qui ne trouvaient pas la formation
assez professionnelle souhaitaient poursuivre leurs études. Ayant
remarqué cette tendance que sur la fin de mon enquête,
l'élève interrogé qui trouvait la formation trop
superficielle, souhaitait approfondir davantage ses connaissances dans
l'objectif d'une poursuite d'études. En analysant ses résultats
scolaires et m'étant entretenu avec son professeur principal à
son sujet, on remarquait que l'élève avait des notes honorables
mais ce qui le différenciait des autres était sa moyenne
plutôt élevée dans les matières
générales comme les trois autres d'ailleurs.
La compétence la plus appréhendéeest la
vente citée en premier à 70% par les apprenants ensuite vient la
compétence 1 mise en place de l'offre produit pour 20% et 10% pour la
gestion des produits et gestion commerciale. On s'aperçoit dans
l'administration des questionnaires que le choix des matières est
très souvent lié au lieu du stage. 100% des étudiants
ayant choisi la compétence 1 ont effectué leur stage dans des
magasins spécialisés ou grands magasins et inversement les
étudiants qui ont effectué dans des petits magasins ou boutiques
ont spontanément choisi la compétence 3 la vente.
Par contre, il est important de souligner que 92%
des élèves ont bien occupé un poste de vendeur tel qu'il
est défini dans les référentiels de
certification.
74% des élèves ont trouvé leurs
périodes de stage intéressantes, profitables. Les 26 % restant
relèvent du problème d'orientation ou bien soulignent le fait
que les stages ne sont pas progressifs comme pourrait être
l'école. 30 % des élèves trouvent leurs périodes de
stage trop longues et les tâches confiées par les entreprises
trop répétitives. Certains (15 %) souhaiteraient être
rémunérés en terminale car ils occupent des postes de
vendeur à part entière.
Suite à leurs différentes périodes de
stage, la perception des stagiaires a été la prise de
conscience de l'exigence professionnelle et l'acquisition des savoir-être
pour la moitié d'entre eux. La compétence vente est la plus
travaillée ainsi que le marchandisage.
Les attitudes citées l'ont été dans cet
ordre : la responsabilité, la maturité, la patience,
l'enthousiasme.
Les compétences mises en avant ont été
logiques par rapport au traitement de la question 4. La vente, l'offre produit
ont été plébiscitée. La tenue de caisse est apparue
dans le traitement des questionnaires. Il s'agit d'une élève
travaillant dans un petit magasin. Une anecdote est à souligner.18% des
élèves parlent de ménage !dans leurs tâches
quotidiennes.
Concernant les connaissances acquises au sein de leur
entreprise et réutilisées dans leur structure scolaire, celles-ci
sont mal interprétées par les élèves. Les
évidences ne sont pas spontanées, leurs interactions sont mal
identifiées par la population estudiantine. Les points sont divers et
variés. 33 % citent immédiatement la vente et
l'expérience acquise sur le terrain. 22% des étudiants
affirment que les connaissances acquises sur le terrain n'ont pas
été reprises par l'institution. Si l'on croise cette
donnée avec la structure du magasin d'accueil, on peut dire que 75 %
de ces élèves étaient dans des petites structures.
Pourrait-on affirmer alors que le service formation des
structureséconomiques plus importantes serait un lien approprié
entre l'entreprise et l'institution ?11% des élèves
seulement ont appréhendé des notions de stock et des calculs
commerciaux. Ces élèves étaient dans des structures de
plus de 10 salariés.
A l'inverse, les savoirs scolaires exportés vers
l'entreprise sont nuls pour 37% d'entre eux. L'entreprise s'informe peu ou pas
du tout de la transmission des savoirs disciplinaires réalisés
par l'école. Pour 50% d'entre eux, ils ont été
reformés sur les modules de vente. Seulement 11 % m'ont signalé
la notion de calcul qui leur aurait servi au sein de l'unité de
production.
Concernant la formation reçue durant les trois
années, les étudiants voient quelques modifications
significatives pour 82 % d'entre eux. 55% souhaitent une formation plus
professionnalisante sur des points de métiers de vendeur. Ils
souhaitent être encore plus opérationnels. Leurs revendications
portent sur des structures scolaires plus proches de l'entreprise :
Ø laboratoire de travail
Ø des cours plus poussés sur la vente
Ø découvrir les métiers de directeur (pour
3% d'entre eux).
Ce que nous pouvons retenir concernant la problématique
posée est que les élèvesont pour 92% bien occupé un
poste prévu dans leur référentiel de l'emploi. Les
connaissances et les capacités reconnues sont bien celles
placées au coeur du métier. En phase terminale de leur
formation, les élèves sont vraiment employés par les
entreprises comme vendeur ou commercial. Il faudrait juste vérifier si
c'est le même ressenti pour les entreprises. Dans mon expérience
professionnelle, nous étions moins exigeants envers les stagiaires
concernant des points de gestion ou des projets à moyen terme comme la
définition d'un plan de masse par exemple. Je récupérais
ces tâches en l'absence de mon vendeur pilier.
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