B. Etudiants de niveau BTS ou IUT
Mon enquête s'est portée sur 4 classes
d'étudiants de BTSprincipalement et 5 élèves d'IUT. La
sélection des écoles est un peu différente. Elle s'est
effectuée au fil de mes rencontres dans les entreprises ou les
écoles où mes recherches m'ont conduit (le questionnaire se
trouve en annexe 2).
On peut y retrouver les réflexions des :
Ø Elèves d'une classe de BTS du département
de Créteil: 12 élèves
Ø Elèves d'une classe de BTS du nord de
Paris : 2 élèves
Ø Elèves d'une classede l'IUT de l'académie
de Créteil : 5 élèves
Ø Elèves d'une classe de BTS de l'Est
Parisien : 11 élèves
Ø Elèves d'une classe de BTS du département
de L'Essonne : 3 élèves
Cette enquête totalise 33 élèves
interrogés. Tous les élèves sont en deuxième
année de BTS ou IUT. La répartition dans les entreprises
d'accueil était comme suit :
Beaucoup d'entretiens se sont réalisés sur les
lieux de stage, ce qui explique le peu d'écoles présentes dans
l'enquête et notamment le faible nombre d'élèves par
lycée. Concernant deux classes, l'étude s'est faite dans
l'école même. J'ai aussi voulu réaliser des questionnaires
auprès des étudiants de l'IUT car ils ont la particularité
de réaliser leur cursus dans une classe-entreprise, concept que je
développerai plus tard.
Comme on le pouvait s'attendre au premier abord,97 % des
élèves avaient opté pour une filière commerce lors
de leurs saisies de voeux en terminale. Seul 1 élève aurait voulu
faire une autre formation mais n'a pas été accepté lors
des concours d'entrée.
Ø En questionnant les 28 étudiants de BTS, 50%
soit 14 sur les 28auraient voulu faire un IUT plus valorisant à leurs
yeux, mais venant de Baccalauréat professionnel, leur niveau
n'était pas suffisant.
Ø Sur les 5 étudiants d'IUT, un seul
étudiant aurait souhaité faire une école de journalisme.
Pour 80% des étudiants, le choix de l'IUT est un choix personnel et
volontaire.
Pour 50 % d'entre eux, leur choix était motivé par
une formation qualifiante et la poursuite d'études vers une licence,
master ou autre.Pour l'autre moitié, la formation professionnelle courte
était un critère de sélection estimant que ce niveau 3
atteint leur permettrait de trouver un emploi à leur mesure(50% soit 7
étudiants citent le poste de vendeur). J'ai aussi remarqué dans
mes entretiens que les étudiants issus de BAC professionnel avaient
tendance à raisonner plus par étape quand ils parlaient de leur
poursuite d'études alors que par exemple les
« iutiens » avaient une vision plus globale de leur
parcours à suivre avec un objectif beaucoup plus
déterminé.
75% des étudiants sont satisfaits de leur formation
(100% pour les étudiants de l'IUT).25 % d'entre eux expliquent leur
insatisfaction par le fait que pendant leur immersion en entreprise, ils ne
réalisent pas ce qu'ils apprennent à l'école comme les
calculs commerciaux, le management. En général, ils trouvent les
cours plus intéressants et complets mais inadaptés aux
entreprises. Ils contestent l'interactivité entre les deux
institutions. Il faut nuancer ces propos en tenant compte de leur rapport au
savoir, de leur âge et de leur maturité. Ils ont par rapport aux
BAC une maturité qui change leurs rapports aux savoirs.
La question 4 permet de réaliser un tableau
synthétique, des compétences les mieux
appréhendées par les étudiants de niveau 3. Les
étudiants ont classés les compétences du
référentiel par ordre croissant. Ce tableau reprend le classement
du premier choix de chaque compétence. Exemple : la
fonctiongestion de la relation client est la fonction la plus
maitrisée pour 90% des étudiants interrogés.
Fonction
|
Choix
|
Taux
|
Savoir faire
|
. Gestion de la relation client
. Gestion et animation de l'offre de produits
|
1
|
90 %
10%
|
.100% : La vente
.75% : Développer la relation client
.25% : Participation et élaboration de l'offre
produit
.75% : Mise à disposition de l'offre produit
|
. Gestion et animation de l'offre de produits
. Gestion de la relation client
|
2
|
90%
10%
|
. 50% : Participation et élaboration de l'offre
produit
. 30% : Animation de l'offre produit
. 20% : Mise à disposition de l'offre produit
. 75% : La vente
. 25% : Fidélisation et création de trafic de
clientèle vers l'unité commerciale
|
. Recherche et exploitation de l'information nécessaire
à l'activité commerciale
. Management de l'unité commerciale
|
3
|
65 %
35 %
|
. 60% : Organisation de l'information commerciale et de sa
circulation
. 30 % : Contribution à la qualité du
système d'information
. 10% : Recherche et exploitation de l'information
commerciale pour la décision
. 60 % : Management de l'équipe commerciale
. 25 % : Gestion prévisionnelle
. 15% : Evaluation des performances commerciales et
financière
|
. Management de l'unité commerciale
. Recherche et exploitation de l'information nécessaire
à l'activité commerciale
|
4
|
70 %
30 %
|
. 50% : Animation et motivation
. 30 % : Organisation du travail
. 20% : Gestion prévisionnelle
. 50 % : utilisation des ressources technologiques
disponibles
. 50 % : interrogation du système d'information
|
La toute première chose à signaliser dans
l'analyse de ce tableau est que les étudiants de l'IUT sont venus
grandement perturber les chiffres assez constantsrelevés sur la
population BAC professionnel. En effet, on peut le constater 100 % des
élèves interrogés, issus de la filière
professionnelle ont déclaré la compétence gestion de la
relation avec la clientèle comme la mieux maitrisés alors
que 80% d'élèves d'IUT ont déclaré la fonction
gestion et animation de l'offre produits et de services comme celle la plus
connu. Cette divergence se retrouve dans le choix 2. On s'aperçoit que
les compétences travaillées auparavant en BAC professionnel ont
été plus mises en avant. Les savoir-faire qui ont
décidés le choix des étudiants sont des compétences
au coeur du métier de vendeur. La vente et le développement de la
relation clientèle sont des savoir-faire maitrisés. Il est
remarquable de noter que 100% des étudiants d'IUT ont répondu
favorablement à la maitrise de laGestion et animation de l'offre de
produits et non la vente.
Concernant la troisième fonction, le choix est
porté sur la recherche et exploitation nécessaire à
l'activité commerciale. Les savoir-faire les plus maitrisés sont
organisation de l'information commerciale et de sa circulation et Management
de l'équipe commerciale. L'analyse faite entre les élèves
de BTS et IUT sur cet item n'a rien apporté de significatif. Par
contre, il ressort que les élèves travaillant dans la grande
distribution ont plébiscité les savoir-faire traitant de
l'organisation de l'information commerciale et de sa circulation et la
Contribution à la qualité du système d'information. La
fidélisation client et la gestion des commandes clients sont les
savoir-faire qui ont motivé ce choix.
La fonction 1 management de l'unité commerciale est la
moins maitrisée par les étudiants. Cette fonction est
structurée en trois thèmes le management de l'équipe
commerciale, la gestion de l'unité commerciale et la gestion de
projet. La fonction management de l'équipe commerciale traite quatre
savoir-faire. Le tableau suivant illustre la perception des étudiants
sur chacun des savoir-faire.
Perception des savoirs faire management de l'équipe
commerciale durant l'enquête :
Savoir faire
|
Perception étudiants BTS
|
Perception étudiants IUT
|
Ensemble étudiants
|
Recrutement et formation
|
0%
|
70%
|
15%
|
Organisation du travail
|
50%
|
75%
|
45.5%
|
Animation et motivation
|
10%
|
80%
|
21%
|
Evaluation des performances
|
0
|
0
|
0
|
Dans cette méconnaissance générale, seuls
les savoir-faire organisation du travail et animation et motivation sont plus
ou moins connus. C'est leur expérience de vendeur qui a
orienté le choix de cet item. La seule cohérence que j'ai encore
pu trouver sur ces points est que 75 % des étudiants de l'IUT ont
souligné ces savoir-faire. Ils m'ont expliqué que l'animation de
CDD leur avait été plus ou moins confiée pendant les pics
de saisonnalité. Il ressort aussi que les élèves de BTS
sont peu animés par leur patron direct mais peuvent constater, voir et
analyser l'animation faite par le directeur sur leur patron direct. La vie
magasin est un berceau d'expériences mais malheureusement pas assez
conceptualisé. Concernant les notes de ces matières, elles sont
en général plutôt inferieures aux autres notes de
l'année.Dans l'exploitation de ces résultats, il est
important de préciser que les professeurs m'ont affirmé que les
cours avaient été dispensés. La seule nuance
à prendre en compte est que les interviews ont été faites
sur février pour les BTS et mi-avril pour les IUT. Le facteur temps a
pu avoir une incidence sur ces résultats. Les étudiants pour 93%
d'entre eux me signifiaient qu'ils n'ont pas travaillé la
compétence managériale avec leur tuteur au contraire des
compétences 2 et 3. Les seuls savoir-faire découvert sont
l'animation, le management qu'ils observent dans le magasin oules
différents types de management qu'eux ou leurs homologues ont pu vivre
durant leur stage. La conceptualisation par contre n'est pas faite et
l'interactivité avec les savoirs n'est pas concrète. Les
étudiants accueillis dans un autre lieu de stage que des magasins de
la distribution ont une perception moindre encore de la notion
managériale. Lors de l'analyse de l'enquête, je me suis
étonné que seulement 7 % ont citéle savoir-faire gestion
de projet conception et réalisationet seulement 2 élèves
sur 33 ontsélectionné l'évaluation des performances
commerciales et financières dans la compétence gestion de
l'unité commerciale. Cestâches sont pourtant importantes
dans le travail quotidien d'un manager de rayon ou d'un vendeur en projet dans
l'entreprise.
Lorsque je leur posais la question sur le métier qu'il
réalisait au quotidien. Pour 100% étudiants issus du
baccalauréat professionnel, la réponse était vendeur.
Pour les élèves d'IUT, la réponse est plus
mitigée.60% ont répondu également vendeur par contre 40
% soit 2 étudiants,ont répondu pour l'un `vendeur plus' et
l'autre `adjoint au responsable'. Il est intéressant de
s'arrêter sur ces deux profils.
v Profil Jean Luc : 50 ans, en reconversion dans
cette école. Jean Luc a été recruté
dès l'ouverture de Castorama Val d'Europe. Il occupe le poste vendeur.
Durant toute sa carrière, Jean Luc a travaillé dans une usine
de fabrique de papier. Licencié économique il y a 4 ans et
chômeur en fin de droit, Jean Luc est un passionné du bricolage.
L'ouverture du magasin a été une réelle opportunité
pour lui. Sans formation de vendeur, il postula tout de même au service
recrutement. Ayant une compétence certaine dans les matériaux de
construction, les responsables du magasin décidèrent de
l'embaucher.Toutefois, il a dû se rapprocher de l'Institut universitaire
de technologie de Marne la Vallée afin d'y suivreune la formation
adéquate. En septembre 2009, Jean Luc fit donc partie de la promotion
de la classe en DUTTechniques de Commercialisation de L'IUT de Marne la
Vallée. Son patron Cyril Castel l'a accueilli au rayon BATI. Jean Luc
a développé une réelle relation de travail et de confiance
avec son patron et tuteur. Son animation professionnelle est bâtie sur
cette relation de confiance. Son patron partage beaucoup avec lui et Jean Luc
est complètement investi dans ce nouveau travail. Le responsable de la
formation m'a affirmé que ce dernier était investi et bon
élève mais avait du mal à assimiler les concepts
commerciaux comme les calculs, la politique commerciale ou le management.
Comme l'explique Peter, Jean Luc aurait déjà atteint son seuil
d'incompétence. Selon Cyril Castel, son collaborateur sera
embauché en CDI au terme de sa formation mais n'évoluera pas par
la suite. La réponse faite à la description des tâches
métier quotidienne est qu'il se sent vendeur plus grâce aux
missions annexes que lui confie son patron et la relation qu'il a
développé avec celui-ci.
v Profil Pedro : 23 ans, titulaire d'un
baccalauréat professionnel commerce et a déjà
travaillé comme vendeur conseil, deux ans à Leroy
Merlin. Débauché par son patron direct chez Castorama,
un lien spécifique s'est créé entre Jean Paul Lequaux et
son collaborateur. Pedro m'expliqua que le projet « classe
entreprise » l'avaitcomplètement séduit et qu'il lui
permettait de réaliser les études qu'il n'avait pu faire au
moment voulu. Son responsable de formation m'informa de la très bonne
connaissance de Pedro du domaine de la grande distribution et du métier
de vendeur. Grace à ces connaissances et sa motivation, Pedro est l'un
des meilleurs éléments de la formation. Il veut passer
responsable de rayon et a complètement saisi sa chance de mener à
bien son projet. La procédure spécifique d'embauche de Pedro par
son patron a instauré un climat de confiance et un objectif commun de
réussite. Pedro anime en management fonctionnel tous les CDD et ilest
missionné sur les opérations commerciales au niveau magasin.
Suite au briefing matinal avec son patron, Pedro ordonne et répartit
les tâches à effectuer sur la journée au reste de
l'équipe. Jean Paul Lequaux considère Pedro comme son adjointet
ce dernier devrait passer responsable de rayon courant 2012.
En analysant ces deux profils, une chose m'est apparue
évidente. La réussite de sa formation
dépendénormément du comportement du collaborateur, de son
projet, mais aussi de la relation établie entre l'étudiant et le
tuteur et des responsabilités confiés par ce dernier.
Lerôle de tuteur est primordial dans l'accompagnement du stagiaire.
C'est de lui que dépendent les connaissances et les savoir-faire de
l'apprenant. L'animation dispensée par le tuteur est l'essence
même de cette relation. Le travail des attitudes dépend beaucoup
de son exigence, de son expérience et surtout de la volonté qu'il
a de faire progresser la personne dont il a la responsabilité. Le
rôle du tuteur ne devrait-il pas être officialisé et faire
l'objet d'une reconnaissance professionnelle et financière de la part
de l'éducation nationale et de l'entreprise ? La question est
posée. Il est à noter que les patrons de ces étudiants
sont issus de la promotion interne.Les deux patrons suivent
extrêmement bien leurs collaborateurs et la relation IUT entreprise est
très présente dans leur animation. Cyril Castel me confia que
le suivi étroit entretenu par l'institutlui permettait d'avoir une
animation en réelle cohésion avec le suivi scolaire. Les cours
sont toujours réalisés en parallèle avec
l'activité économique du magasin. Les documents fournis pour la
réalisation des cours sont des sources Castorama. Les
problématiques et les activités émanent du magasin. Ce
contrat tripartite est peut être une piste de réflexion à
envisager pour ce genre de formation et la garantie des objectifs principaux
de l'Education nationale comme minimiser la sortie sans qualification des
élèves du milieu scolaire.
La question 6 avait pour but de recenser les attitudes
comportementales que les étudiants avaientpu observer ou apprendre dans
l'entreprise. Pour 75 % des étudiants, les principaux savoir-être
découvertssont les enseignements transmis par l'entreprise. Les
principaux savoir- être découvert sont :
· la conscience professionnelle (70%)
· la communication en public (60%)
· le coté responsable et l'exemplarité qui
en découle (55%)
· le langage professionnel (49%)
· Savoir donner une consigne et obtenir sa
réalisation (20%)
· Gestion de l'imprévu (17%)
On s'aperçoit que beaucoup de savoir-être sont
vus dans l'entreprise mais rarement conceptualisés dans les cours et
ceci pour 50% des élèves. Généralement les
connaissances sont transmises avant les périodes d'immersion en
entreprise par contre pour 60% des élèves de BTS, la
remédiation conceptuelle est rarement faite. Pour les
élèves du CFA Descartes, l'adéquation est quasi faite
à chaque retour de PFMP par les tuteurs du CFA. Pour 25 % des
étudiants, aucune reprise des savoirs acquis dans l'entreprise n'est
organisée. Après croisement de ces informations et celle de la
classe, on s'aperçoit que ce résultat est surtout lié
à l'établissement scolaire.
La question analysait l'utilisation par l'entreprise, des
connaissances acquises dans le milieu scolaire. Là encore les
élèves de l'IUT viennent perturber les résultats
obtenues sur les BTS. Pour ces derniers, peu de savoirs ne sont pas repris
par l'entreprise soit 80% d'entre eux. L'étudiant en alternance et les
étudiants en CFA déclarent vivre une réelle
interactivité entre les connaissances acquises à
l'université et les compétences utilisées en
entreprise.
Cette enquête avait pour objectif de mettre en exergue
les points marquants de la formation vécue par les élèves
au vu des référentiels. Cette analyse fait un état de leur
ressenti sur leurs expériences en entreprises et met en avantles
interactivités réelles entre les deux institutions. On peut ainsi
ordonnancer cette analyse de la façon suivante.
· Rapport à la formation
97 % des élèves sont dans la filière de
leur choix. 50% des élèves ont opté pour une formation
professionnelle courte afin d'obtenir une qualification professionnelle et
trouver un emploi. L'emploi visé est un métier de responsable de
rayon. Ils escomptent plus rationnellement un métier de vendeur à
la fin de leur formation. L'autre moitié souhaite poursuivre leurs
études. 75% sont satisfaits de leur formation. Les 25 % restant
souhaitent bénéficier d'un transfert de savoirs plus
important.
· Rapport aux savoirs
Les compétences les mieux maitrisées sont celles
acquises pendant le baccalauréat c'est-à-dire la gestion de la
relation client et la gestion et l'animation de l'offre de produits et de
services. La compétence la moins appréhendée est le
management de l'unité commerciale. 79 % des élèves
estiment ne pas maitriser l'animation et la motivation.90 % des
étudiants de BTS jugent ne pas maitriser ce savoir-faire. Seulement 7
% avait cité le savoir-faire `gestion de projet conception et
réalisation' et seulement 2 élèves sur 33 avaient
sélectionné l'évaluation des performances commerciales et
financières dans la compétence gestion de l'unité
commerciale.
· Rapport aux attitudescomportementales
Les attitudes sont les principaux savoirs découverts
dans l'entreprise. 75 % estiment que les attitudes sont les principaux
enseignements transmis par l'entreprise. Les attitudes citées sont la
conscience professionnelle, la communication en public et
l'exemplarité.
· Rapport à l'entreprise et au monde du
travail
Le fait marquant et différenciant entre les
étudiants est que le lieu d'accueil de l'élève et
l'équipepédagogique qui entoure l'étudiant pendant son
stage. Ce sont des éléments majeurs pour le bon
déroulement de la formation et l'acquisition des connaissances. Le
tuteur joue un rôle primordial dans l'acquisition de celles-ci. Son
rapport au savoir est déterminant pour l'étudiant. Les
perceptions des étudiants de l'IUT et de l'apprentissage concernant
la maitrise des savoirs sont différentes de celles des BTS en formation
initiale.
B)Le ressenti des professeurs
Il était important pour la pertinence de l'enquête
que toutes les parties prenantes apparaissent dans ce mémoire. Les
professeurs garants de l'objectif pédagogique vont apporter des
éléments majeurs dans l'établissement des
préconisations à venir. J'ai rencontré 5 professeurs de
BTS MUC et NRC. Une des requêtes des enseignants est de ne pas
être citée dans ce mémoire. Seul un enseignant a
accepté que son questionnaire soit inclus en annexe. La totalité
du questionnaire se trouve en annexe 3.Trois d'entre eux n'ont jamais
travaillé en entreprise, les deux autres professeurs ont
travaillé entre trois et cinq années dans le milieu
professionnel. Certains réalisent des stages en entreprise dans le cadre
des formations proposées par l'Education nationale.
Tous m'ont expliqué que la partie managériale
était récente dans leur enseignement. Ils ont du mal à
répondre aux attentes des élèves sur la compétence
C1manager une équipe commerciale, qui veulent du vécu
professionnel, des faits concrets et des solutions opérationnelles
(voir annexe 3). Les professeurs ont du mal à transmettre cette
compétence par manque de ressenti personnel et d'expérience.
Voilà ce que m'a dit un professeur sur le sujet (voir annexe 3)
« Le classement de la compétence 1 en quatrième position est
normal. Le management ne s'apprend pas à l'école. »
C'est la compétence en général la moins travaillée
par les professeurs car ils n'ont pas le recul nécessaire sur
cette matière. Beaucoup n'ont pas l'expérience professionnelle
nécessaire pour se sentir à l'aise devant des
élèves demandeur d'expérience. Cette notion est
arrivée tardivement dans le référentiel et les
professeurs ne savent pas bien l'appréhender.Ce sentiment est
partagé par tous les professeurs interrogés. Certains
s'appuient sur des intervenants extérieurs qui viennent illustrer les
savoirs transmis (voir annexe 3). Tous les professeurs m'ont certifié
que les élèves sont très intéressés par ces
matières. Ils sont aussidavantageintéressés par des cas
réels que par les concepts. Ces derniers rationalisent juste le cas
pratique dans une version opérationnelle.
Les professeurs trouvent que le référentiel n'est
pas articulé autour de cette compétence mais plus sur la
relation client et de son développement. La compétence
managériale n'est pas un axe central de la formation. Ils consacrent
10 à 12 heures de cours sur l'année. Les compétences
terminales sont peu nombreuses. Les compétences terminales
sont :
· Constituer une équipe commerciale professionnelle
et motivée
· organiser le travail (la compétence C12).
Pour les enseignants, ces compétences sont
difficilesà didactiser et à évaluer.
Ils ont aussi pour 60 % d'entre eux un sentiment de
frustration au regard des budgets alloués ou les moyens proposés
pour développer par exemple la mise en place de cours
spécifiques qui pourraient être utiles pour cette
compétence.
De plus, deux professeurs ont ressenti une certaine
réticence de la part des professionnels lorsqu'ils abordaient cette
compétence. Les professionnels expliquent qu'ils leur aient difficile
de communiquer des entretiens de collaborateurs. La formalisation du
management n'est pas systématique ni forcément bien
structurée.
La relation idéale entre les deux institutions est pour
trois professeurs le système instauré dans les CFA. Une
sélection cooptée par l'entreprise permettrait aux professeurs
de ne pas subir les reproches des employeurs concernant les candidats. Le
système d'animation plus étroit, des professionnels issus de
l'entreprise est une organisation qui leur semblent pertinente.
Un professeur reproche que le BTS MUC est devenu le BTS de la
grande distribution. Les dossiers à rendre en évaluation sont
très liés à ce secteur d'activité (voir annexe 3).
Pour 80 % des professeurs, il devient nécessaire de rénover
le référentiel du BTS MUC ou de changer le nom du BTS si le
contenu restait en l'état.
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