Répondre par l'enseignement aux exigences professionnelles attendues par les employeurs du secteur commerce et vente niveau IV et III( Télécharger le fichier original )par Laurent HELARD Université de Cergy Pontoise - Master 2 métier de l'enseignement et de la formation dans les domaines technologiques et professionnelles - parcours économie et gestion 2011 |
C) Un constat actuel des parties prenantes de la voie professionnelleAvant d'établir des constatations entrainant probablement des conclusions, il me paraissait judicieux de dresser un portrait des acteurs concernés. A. Les élèves :Concernant la voie professionnelle, 20% ont choisi cette formation (1985). 80% n'ont pas choisi d'être orientés en lycée professionnel.12(*) C'est une orientation par défaut. Lors de mes entretiens, ces informations diffèrent un peu. En fait, les élèves subissent l'orientation en lycée professionnel mais choisissent la filière. Au moment de l'orientation, les élèves ont une image floue de la formation dispensée. Certains déclarent « D'abord quand je suis arrivé là, je ne savais même pas ce qu'on y faisait alors »13(*).Les élèves rencontrés ont un rapport positif à l'école mais pas forcément aux savoirs. En seconde professionnelle, j'ai vu des élèves de vingt ans. Leur parcours pour chacun est diffèrent. Certains viennent de BEP, certains de troisième,certains de CAP, de seconde générale ou technologique avec une ou deux années de retard. Ce qui m'a frappé lorsque je suis arrivé dans ces classes, c'est l'histoire différente et personnelle de chaque élève.Certains veulent réussir et sont conscients de leur situation, d'autres sont venus se mettre au chaud et retardent ainsi leur entrée dans la vie professionnelle prolongeant ainsi leur métier d'élève. Certains sont là parce qu'ils ont « échoué là »14(*). Leur choix professionnel n'est pas arrêté. Pour cette classe de seconde, l'hétérogénéité est une réalité prégnante et le professeur doit s'adapter à celle-ci et gérer des attentes disparates ou la vision professionnelle n'est pas fédératrice ni un besoin. En première, les élèves sont plus matures et leur choix plus affirmé. Peut-être que les six à huit semaines de stage leur ont permis de se poser des questions, de se forger des convictions. Le lien professionnel est plus prégnant, plus parlant et nous arrivons à les mobiliser mais dès que le « scolaire » reprend le dessus, par exemple, laprise de notes en général, même les synthèses en cours professionnel sont pour eux un vrai calvaire. Leur attitude est différente à l'école et dans leur entreprise ainsi que dans les matières générales et professionnelles. Dès que nous recentrons une information dans le cadre professionnel on sent leur intérêt opérationnel. Ce sentiment se retrouve dans leur hiérarchisation des priorités scolaires. En terminale, on retrouve une population qui cherche réellement à être professionnelle,peut-être l'échéance du bac modifie sûrement leur stratégie.Après deux ans de stage, les élèves retrouvent un certain plaisir à apprendre, une plus grande assurance et une ouverture aux adultes, un sentiment de valorisation en tant que professionnel.15(*)Dans les matières générales on retrouve un intérêt nouveau pour ces dernières. Je pense en ayant échangé avec eux,que les stages leur ont montré la réalité du baccalauréat et surtout ses limites. 90% des élèves souhaitent poursuivre leurs études. Ils sont conscients de l'importance de leur livret scolaire. Les APB (admission post bac) sont pour eux de vraies prises de conscience et malheureusement une fatalité. Par contre sur toutes les classes que j'ai eu la chance de côtoyer, on sentait ce sentiment d'échec et cette réalité frappante de leur niveau par rapport à un avenir incertain qu'ils ne contrôlent plus. * 12Perspective éducation formation ; page 125 * 13 Perspective éducation formation ; page 80 * 14 Réponse donnée sur un des questionnaires fait pour ce mémoire * 15 L'accrochage en lycée scolaire (2003), Edition Sceren |
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