I-1-2-La confrontation des sources sur la saisie
d'un numéro du journal Kamerun mon
pays
En amorçant dans la précédente partie la
procédure scientifique relative au traitement des informations
concernant l'attitude des autorités coloniales après la
publication par le journal Kamerun mon pays d'un article concernant
l'interdiction par l'administration d'une réunion publique des
nationalistes, nous avons fait appel à deux principales sources
d'information. Il s'agit de la correspondance
No 1.126/CF/RWI du 27 novembre 1956 et de Simon
Thadée Beyaga (in « un drame à Kamerun mon
pays », Kamerun mon pays No35 du jeudi 29
novembre 1956 : 3). La confrontation de ces deux
sources nous amène aux résultats suivants :
- Le journal a subi des pressions venant de l'administration
coloniale
- Le No33 du journal Kamerun
mon pays a effectivement été saisi
- Cette saisie a été
ordonnée par le chef de la Région du Wouri.
Ces résultats confirment donc que l'administration
coloniale française n'hésitait pas au Cameroun à
procéder à la saisie de certains numéros des journaux qui
publiaient les revendications nationalistes. En agissant ainsi, les
autorités coloniales tentaient de faire pression sur les responsables
de ce jeune journal qui, en 1956, était le seul quotidien qui relayait
régulièrement les revendications des nationalistes. John Mukam
Mbaku (2005 :92) va dans le même sens estimant que Kamerun
mon Pays était un journal très populaire et beaucoup lu.
Seulement, poursuit-il, il était constamment saisi par l'administration
coloniale.
Ce paragraphe centré sur la confrontation des sources
qui ont évoqué l'attitude de l'administration coloniale
après les dénonciations contenues dans les journaux
édités par les nationalistes nous permet ainsi de voir que ces
organes de presse ont subi de fortes pressions de l'administration coloniale
avec entre autre l'interdiction temporaire comme ce fût le cas pour
La voix du Cameroun entre mai 1950 et janvier 1952 et la saisie , qui
est une forme de censure, comme ce fût le cas pour le numéro 33 de
Kamerun mon pays.
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