journal La voix du Cameroun
La précédente partie a présenté
plusieurs sources qui évoquent l'interdiction temporaire en 1950 du
journal La voix du Cameroun par les autorités coloniales
après la publication dans ses colonnes d'un article relayant les
résolutions du premier congrès de l'UPC. Il s'agit
d'André-Jean Tudesq et Serge Nédélec (1998 :78),
Ferdinand Chinji-Kouleu (2006 :85), Marc Joseph Omgba Etoundi (2000:79)
et Ruben Um Nyobé (1989 :72). En confrontant ces différentes
sources, certains faits semblent constants et concordants:
- Le journal La voix du Cameroun
était édité par l'UPC ;
-Il servait d'organe d'information à ce parti politique
nationaliste ;
- Ce journal a subi des pressions de
l'administration coloniale pour ses écrits contre la colonisation.
- La voix du Cameroun, selon
André-Jean Tudesq et Serges Nédélec et selon
Chinji-Kouleu a été interdit temporairement par l'administration
coloniale entre mai 1950 et janvier 1952 à la suite de la publication
d'un article intitulé « La colonisation c'est le vol,
c'est le pillage, c'est le meurtre ». Même si Marc Joseph
Omgba Etoundi et Ruben Um Nyobé ne précisent pas la nature de ces
pressions, on voit bien que Ruben Um Nyobé évoque l'interruption
du journal à la suite du premier congrès de l'UPC qui s'est
déroulé à Dschang. Et précisément
André-Jean Tudesq et Serges Nédelec , de même que Ferdinand
Chinji-Kouleu indiquent que le journal a été interdit à la
suite d'un article publié en avril 1950 dans lequel il relayait
l'information concernant les résolutions du premier congrès de
l'UPC tenue à Dschang.
Ces différentes sources concordent donc sur le fait que
le journal La voix du Cameroun a souffert du fait de son appartenance
à l'UPC et du fait de ses écrits qui n'étaient pas
appréciés par l'administration coloniale française. Le
journal ,on peut le dire si on s'en tient à cette confrontation de
sources, a été interdit entre mai 1950 et janvier 1952, soit 21
mois de suspension d'activité qu'a connu cet organe de presse. Cette
interdiction temporaire l'a contraint à ne pas paraître, privant
ainsi les Camerounais d'une publication qui était le seul support
d'informations édité par les nationalistes entre 1949 et 1954,
année pendant laquelle sera fondé un autre journal de l'UPC qui
portera le titre L'étoile. Cette interruption allait donc
certainement empêcher à La voix du Cameroun de couvrir et
de publier tous les sujets d'actualité concernant les
réclamations de souveraineté formulées par les
nationalistes au cours de cette période de suspension qu'a connu le
journal.
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