II - 1 - 2 - La création de valeur : une
notion vague
Depuis bientôt deux décennies, la création
de valeur pour l'actionnaire fait partie des indicateurs de mesure et
d'évaluation de la performance d'une entreprise (Faverjon C. et
Marion A., 2005). Le return on investment ou retour sur
investissement autrefois utilisé comme indicateur ultime de la
rentabilité d'un projet, est aujourd'hui suppléé par la
valeur créée, comme un signal déterminant pour
l'appréciation de l'aptitude d'une entreprise à mobiliser les
capitaux nécessaires au financement de sa croissance. C'est dans ce sens
que Jacquet D. (1997) affirme que la création de valeur
constituerait une mesure de la crédibilité relative de la
politique financière. L'importance croissante de la création de
valeur dans l'évaluation d'une entreprise fait qu'on lui accorde
désormais une attention particulière dans les processus de prise
de décision, notamment les décisions d'investissement.
Ainsi, Remaud H. (2001), rejoignant la
proposition d'Albouy M. (1999), avance
l'idée que tout propriétaire recherche une création de
valeur de son entreprise selon la définition suivante :
une entreprise crée de la valeur si elle
dégage de son activité un montant suffisant de fonds
(des cash-flows) lui permettant de rémunérer les
apporteurs de fonds (de manière satisfaisante et/ou
optimale) et réaliser les investissements nécessaires à
son développement futur. La dimension
financière de la valeur de l'entreprise, au moins dans une
première approche, semble donc indispensable pour la mesure de sa
création de valeur.
Cependant, le fait que la majorité des entreprises
camerounaises ne soient pas cotées sur un marché financier (la
Douala Stock Exchange) complexifie davantage la mesure de la création de
la valeur par celles-ci. Ce qui exige de notre part, que nous revisitions
d'abord les indicateurs « traditionnels » de
création de valeur (chiffre d'affaires, réinvestissement des
bénéfices, Valeur Ajoutée, résultat d'exploitation,
résultat net, etc.) avant de présenter ses indicateurs modernes
plus ou moins récents (EVA et MVA).
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