C) FAVORISER LA CULTURE VIVRIERE OU CELLE
D'EXPORTATION
Es cultures d'exportation (ou de rente)
« imposées » aux paysans par les Etats
colonisateurs, puis par les gouvernements indépendants avaient
obligé les agriculteurs à réduire les surfaces
exploitées en culture vivrière, et que l'occident avait ainsi
acculé les pays pauvres, surtout ceux de l'Afrique de l'ouest, à
la famine qui se manifeste plus particulièrement dans le monde rural,
pour mieux se procurer les denrées qu'il désirait. C'est
à dire de matières premières pour faire fonctionner ses
industries ; par exemple le coton qui est le premier élément
vital des entreprises textiles ou des produits de luxe comme le café, le
cacao etc.
La question qui se pose maintenant c'est la cohabitation entre
les deux types de culture.
Dans les années 80 le constat était que les zones
de production de rentes étaient celles où les systèmes de
production céréalières se développaient le plus.
Par exemple dans la zone sénégambienne l'arachide qui permettait
d'importer du riz ; les grands producteurs étaient mieux nourris
que les autres sahéliens. Cela a été confirmé par
le rapport de la banque mondiale de 1981où on lit que les zones du mali
et du Burkina où avaient travaillé des sociétés de
promotion de la culture du coton, les rendements du mil, du sorgho
dépassaient ceux obtenus par la méthode traditionnelle. On
constate ainsi de façon générale que les rendements des
cultures vivrières sont nettement plus élevés dans les
zones où on fait aussi la culture d'exportation que là où
elles sont seules. Il est important de noter que dans les zones à
cultures d'exportation, il y'a en général un encadrement plus
solide, et les conseils et avis donnés aux paysans sont plus denses et
mieux suivis. Et aussi grâce à la vente des produits
d'exportation, l'agriculture dispose des ressources financières qui,
même limitées, lui permettent d'acheter d'engrais charrette
boeufs, produits phytosanitaires. La conséquence bénéfique
est donc, la famille peut passer à la culture attelée et sans
accroître la peine des hommes et des femmes, augmenter la surface
cultivée totale, donc faire des cultures d'exportations sans diminuer la
production vivrière. La population doit dans ce cas saisir
l'opportunité des appuis et expériences pour augmenter leur offre
en production de céréales et assurer leur autosuffisance.
Il est indispensable de développer parallèlement
aux cultures vivrières les cultures d'exportation, parce que les paysans
ont besoin d'argent pur acheter des vêtements des bicyclettes des
matériaux pour aménager leur foyer etc., donc d'améliorer
leur condition de vie accompagnant la sécurité alimentaire. Les
producteurs ne peuvent pas vendre des produits vivriers dans les villes du fait
de la concurrence anormale et d'accaparement du marché par les produits
importés. Comme par exemple le mil et le sorgho face au blé
importé ou l'huile d'arachide face aux huiles importés etc.
Mais également les Etats ont besoins de devises provenant
des exportations leur procurant de nombreux articles nécessaires
à leur vie et leur développement. Sidi Gaye affirmait cette
assertion dans le journal « le soleil » parut en 1982
« Cette vision parcellaire du problème alimentaire des pays
africains, qui voue aux génomes les cultures commerciales, ne comporte
pas une solution acceptable permettant de couvrir les importants besoins en
capitaux destinés à financer à la fois l'acquisition de
biens d'équipement et les projets de développement ».
« Que deviendrait l'économie sénégalaise si, du
jour au lendemain, elle était privée des recettes d'exportations
tirées de l'arachide ? »
Même si les réalités d'aujourd'hui ne sont
pas comme celles des années 80 où parait l'article, du point de
vue de la part des exportations d'arachides sur les entrées de devises,
il est important de dire d'une manière globale que l'économie
sénégalaise perdrait des ressources financières
importantes si elle était prive d'exporter ses produits agricoles. Et
c'est un constat presque similaire dans tous les pays d'Afrique de l'ouest avec
tant soit peut la part des exportations dans leurs ressources
financières.
-La combinaison de cultures vivrières de celles
d'exportations permet souvent un meilleur assolement de nature à mieux
maintenir la fertilité des sols.
-Une partie de certains produits habituellement exportés
comme l'arachide et le coton, est consommée sur place et améliore
sensiblement la nourriture des paysans en leur apportant de matières
grasses protéines, vitamines etc. Il est donc souhaitable de laisser les
paysans de pratiquer simultanément les deux sortes de cultures .Mais les
gouvernements ont en toute époque, une fâcheuse tendance à
mieux financer et encourager les sociétés de développement
et les instituts de recherche orientés vers les cultures d'exportation
que ceux destinés à améliorer les cultures
vivrières. Il faut donc rétablir l'équilibre et consacrer
d'importants efforts à ces derniers pour une meilleure maîtrise
des cultures vivrières permettant d'assurer la sécurité
alimentaire.
|