b) BESOINS DE FORMATION ET DE SANTE DES PAYSANS
1) L'éducation de la population rurale
L'éducation est comprise toute action portant
principalement sur les enfants, les adolescents et de manière plus
croissante les adultes et qui a pour objet l'ensemble des habiletés
intellectuelles ou manuelles. Donc l'éducation reste un outil
irremplaçable à la communication. Dés lors, un minimum
d'éducation et d'instruction devient une nécessite et un droit
pour chaque individu pour mieux appréhender la question se
l'insécurité alimentaire qui se pose sur tous les agendas des
pays ouest africains.
Par ailleurs, l'éducation est indispensable pour un
développement rapide et harmonieux. Sans doute des paysans
analphabètes peuvent-ils pratiquer une agriculture riche ; mais
l'instruction leur permet d'aller plus loin, de mesurer les surfaces, de
calculer les rendements, de lire la notice du sac d'engrais, d'adopter plus
facilement des méthodes nouvelles et fructueuses.
La question de la formation à la gestion surgit dés
que le gouvernement a le stade d'une mini production artisanale qui s'accommode
d'une « petite caisse ».Elle concerne la gestion
d'activités sectorielles (le maraîchage, une boutique ,une banque
de céréales ) ; il s'agit aussi de recenser les besoins (
en semences , intrants), passer des commandes , récupérer les
dettes , négocier des contrats de commercialisation, gagner ou conserver
certains marchés, gérer des coopératives d'épargne,
de crédits, autant d'actions qui commandent des compétences.
Le désengagement des états augmente les besoins en
formation. Dans la plupart des pays l'orientation est dans le sens d'un
transfert de responsabilités aux producteurs organisés. Pour que
ce transfert de responsabilités soit effectif, efficace et durable. En
d'autres termes les producteurs doivent acquérir les connaissances et
les savoir-faire nécessaires pour exercer les nouvelles
responsabilités qui leur reviennent.
Cet accord unanime cache cependant des
« nuances »importantes :
- tous les intervenants considèrent que les producteurs
devraient exercer des responsabilités croissantes dans le domaine
technique (maintenance des équipements, adoption de pratiques techniques
nouvelles par exemple), cela se traduit dans la mise en oeuvre de programmes
de formation permettant l'acquisition par les producteurs de savoir faire
techniques ; et cela permet de cerner mieux la question de
sécurité alimentaire.
- certains intervenants s'en tiennent là, alors que
d'autres fixent un contenu plus large au transfert de
responsabilités ; ils considèrent que les producteurs
devraient retrouver un pouvoir de décision (sur la gestion des terroirs,
des aménagements, hydro agricoles, sur le choix des productions) et
acquérir un réel pouvoir de négociation avec leur
partenaires (services étatiques et para- étatiques, secteur
privé notamment).
Des compétences particulières sont alors
nécessaires aux producteurs. Elles concernent l'analyse et le diagnostic
de leur réalité à fin de définir des
priorités, l'identification et l'expérimentation de solutions
adaptées. La définition de formes d'organisation performantes,
l'acquisition d'instruments et de méthodes de suivi- évaluation
permettent de mesurer les résultats obtenus, les effets directs et
indirects des actions menées et de réajuster les programmes.
La formation de producteurs est une condition nécessaire
pour qu'ils maîtrisent le changement technologique, économique,
social et culturel que leur impose l'environnement ou auxquels ils aspirent.
Mais la formation n'est pas un « don » de
« ceux qui savent » (techniciens, formateurs) à des
paysans dits « ignorants » ; il n'y a formation que
s'il existe chez le bénéficiaire de la formation, la
volonté d'acquérir des compétences afin de comprendre et
d'agir conformément à ses intérêts.
Le rôle du formateur est avant tout de servir de
médiateur entre le savoir des paysans et les savoirs extérieurs,
de faciliter, de faciliter l'accès des paysans à des
connaissances nouvelles qui alimentent leur propre créativité et
les aident à des compétences accrues ou nouvelles.
L `efficacité des actions est liée à plusieurs autres
facteurs
- les diverses actions menées doivent être
organisées et faire d'une stratégie cohérente qui permette
la valorisation de chaque action de formation ponctuelle. La formation est
inséparable de l'action ; cette formation doit
être articulée en liant explicitement les efforts de planification
locale, de mise en oeuvre des plans et programmes d'actions concertés et
les efforts de formation. Concrètement cela signifie que les
états et ses divers bailleurs de fonds devraient soutenir les programmes
de formation définis par des organisations paysans (détachement
de personnel, subvention, etc.), suivre et évaluer les résultats
qu'ils obtiennent et s'en inspirer pour promouvoir des programmes
adaptés (dans leurs objectifs, leurs contenus et leurs modalités
de gestion) aux attentes des producteurs.
C'est à ces conditions que la formation peut permettre aux
producteurs de devenir plus efficaces aux plans techniques et
économiques plus autonomes tout en maintenant vivantes leurs valeurs
sociales et culturelles. Il est important également que
l'alphabétisation en langue locale doit être un axe prioritaire
dans les programmes de formation destinés aux agriculteurs.
L'alphabétisation est absolument nécessaire pour que les paysans
soient en mesure de lire les brochures techniques, faire les comptes de leurs
exploitations, mener à bien des expérimentations, etc.
L'important est de procéder à une alphabétisation
fonctionnelle de masse en partant de ce pourquoi les agriculteurs ont
effectivement intérêt à savoir lire et écrire
.C'est au niveau des mesures et du calcul que l'alphabétisation a plus
le rôle à jouer. Les paysans ont toujours intérêt
à savoir lire les poids inscrits sur une balance, évaluer leurs
productions, jongler avec les règles de trois, calculer les rendements,
etc. L'alphabétisation doit donc aller de pair avec l'apprentissage de
ces notions élémentaires, indispensables pour le progrès
technique.
- BESOINS DE SANTE
Un bon état de santé est essentiel à la
qualité de vie et constitue donc un des objectifs majeurs de la
stratégie de sécurité alimentaire. C'est aussi une
condition du développement surtout rural, puisque les aptitudes
physiques et intellectuelles de chacun lui sont étroitement
liées.
Parmi les conditions indispensables de bonne santé de la
population, on doit noter :
-l'eau de chaque jour, propre en quantité
suffisante.
Chaque fois que l'on veut remplacer l'approvisionnement en eau
dans une marre, derrière un barrage, ou dans une rivière par
l'utilisation d'un puits ou d'un forage,
Il faut donc des progrès forts utiles. Restant
également des précautions pour que l'eau soit propre
jusqu'à la consommation, d'où il faut éventuellement,
filtrage de l'eau, utilisation des récipients propres etc. Mais le
premier effort reste le passage au puis ou au forage.
-Une quantité et en composante en nourriture
convenable
Certaines maladies constatées surtout en milieu rural
viennent de ce que l'organisme se trouve en état amoindri de
résistance à cause d'une mauvaise composition de la ration au
milieu de l'hivernage où les populations n'ont pas de revenus suffisants
pour satisfaire leurs besoins alimentaires et médicaux. Cela
réduit considérablement la productivité agricole et
affecte la production nationale ainsi que la sécurité
alimentaire.
-la médecine collective
Il est évidemment fondamental de ne pas laisser
s'effriter les acquis des campagnes qui ont permit en quelques décennies
de juguler ou de fortement limiter les grandes endémies. L'état
des connaissances statistiques ne permet malheureusement pas de savoir, pour
chaque maladie, le nombre de décès qui lui sont imputables dans
tel ou tel pays. Mais il semble au préalable que le paludisme et la
rougeole sont actuellement en tête de ce triste palmarès.
- La fièvre jaune ; qui encore un
hécatombe dans les années 1910-1930 et pratiquement vaincue
depuis plusieurs décennies, mais il est certainement nécessaire
d'être vigilant pour éviter son retour, notamment par le maintien
de la vaccination.
-La maladie du sommeil ; comme presque
éliminée vers 1960, connaissait une recrudescence dangereuse dans
les années 90 et il devient indispensable de renforcer les organismes de
lutte.
- Le paludisme reste un fléau très grave,
par le nombre de morts qu'il engendre,
et aussi par le nombre énorme de personnes dont il
altère gravement la santé et l'activité. Il s'avère
qu'il est presque impossible de supprimer totalement cette maladie par campagne
systématique de pulvérisation d'insecticide. Il semble qu'un
vaccin ait été découvert par un médecin Colombien,
le docteur PATARROYO, mais faudra plusieurs années pour les mettre au
point et de procéder à la distribution. Mais jusqu' à
présent rien n'est fait en ce sens. Il est impératif maintenant
de procéder à la surveillance des eaux stagnantes, et les
précautions d'hygiènes signalées comme moustiquaire. Un
des éléments fondamentaux de la lutte pour la santé
réside dans les vaccinations systématiques `enfants et d'adultes.
En gros il faut élaborer une politique de santé
qui se heurte très certainement à de difficiles problèmes
de financiers. L'extension des soins de santé primaires à des
villages de plus en plus nombreux est une excellente chose pour enrayer ou
réduire les effets néfastes causes par les maladies à
production vivrière. Mais le paradoxe est que les catégories
sociales les plus aisées qui paient le moins et les pauvres paient le
plus. Un basculement s'impose, pour payer normalement ceux qui le peuvent et le
doivent notamment dans les hôpitaux et pour financer plus largement sur
fonds public le système de santé dans les villages, les districts
et les régions.
Pour améliorer la santé de tous surtout en milieu
rural il faut avant même de soigner assurer à chacun une vie
quotidienne meilleure, l'eau propre pour les besoins de chaque jour, une
nourriture convenable, une meilleure hygiène dans les villages, un
habitat protecteur, une limitation de la consommation d'alcool et de tabac. Les
soins de santé primaires à la base sont indispensables, et faut
porter attention spéciale aux villages trop long temps
défavorisés .Mais le maintient d'une pyramide sanitaire reste
nécessaire, tout en évitant les coûts excessifs de certains
services.
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