III) NOUVELLE POLITIQUE AUX CREDITS AGRICOLES
Pour le crédit (comme pour la commercialisation et comme
pour les techniques agricoles), les paysans ne déploieront vraiment un
zèle pour le développement qui, si on leur fait confiance, que
s'ils peuvent prendre en, mains leurs propres affaires, s'ils en deviennent
responsables. C'est partant de cette idée
fondamentale que devrait être bâtis ou restaurés les
nouveaux organismes de crédit agricole. La qui a été assez
souvent expérimentée, consiste à confier à une
société locale le développement, chargée de la
vulgarisation, le soin de faire des prêts aux paysans.
L'expérience a été faite dans plusieurs pays, et à
connu de fortunes diverses. Dans certains cas, il semble qu'elle ait bien
réussi, par exemple dans les zones cotonnières du Mali et de la
Cote d'Ivoire. Cette formule a en effet des avantages ; l'encadreur local
connaît bien les paysans et obtient de bons taux de remboursement ;
les frais de recouvrement sont réduit en raison de la présence
locale de la société.
Une autre solution également préconisée est
celle d'un organisme spécialisé .Dans plusieurs pays Ouest
africains la reconstruction d'un système valable de crédit
agricole se fait actuellement sur cette base. Une condition pour que cela
marche est que l'agriculture sente bien que cette banque n'est pas un simple
prolongement de l'Etat et qu'elle sera très ferme dans le recouvrement
de ses créances.
Les principes pourraient être les suivants à la
base, des regroupements villageois recevraient les crédits ensuite les
rembourseraient ; ils seraient garants de la bonne fin des prêts.
Dans chaque petite région, serait formée une caisse mutuelle
régionale de crédit rural et d'épargne, administrée
par un conseil dans lequel les agriculteurs seraient majoritaires. Groupement
comme caisse régionale caisses régionale seraient à forme
mutualiste. Les caisses régionales distribueraient des crédits,
recueilleraient l'épargne, devraient être par nature proches des
paysans par la langue comme par la géographie.
Au niveau national, un fonds de développement du
crédit rural sera crée ; il aurait pour tache la
centralisation financière des avances aux caisses régionales en
personnel et en méthodes techniques etc.
Que l'on adopte une structure de ce genre, ou que l'on maintien
une banque nationale de crédit agricole, ou la distribution
crédit par une société de développement rural, il
est clair que la voie de l'avenir est en tout cas dans une forte participation
des paysans à la gestion de leurs propres affaires et notamment de leur
crédit, seul moyen de construire un système durable, ayant la
confiance des paysans, et dans lequel les remboursements viendront
régulièrement reconstituer le fond de roulement .
L'épargne paysanne constitue
également un atout pour enrayer ou réduire ce déficit si
vite en matière de crédit agricole, du fait de la naissance de
nombreux groupements de paysans, qui veulent prendre en main leurs affaires et
s'organiser en vu de leur développement économique social. De
plus en plus que ces groupements interviennent pour contribuer à
résoudre le problème du crédit agricole. Ils demandent
à leurs membres des cotisations mensuelles faibles, à la mesure
des ressources des familles et parviennent ainsi à créer une
épargne, puis financer des investissements, soit collectifs (moulins
à mil, forages pompes etc.) soit individuels pour l'achat du
matériel de base nécessaire à chaque exploitation
agricole. Les modes de fonctionnement, d'attribution des prêts et de
remboursement, sont très variés. Bien souvent l'attribution de la
somme nécessaire pour le matériel d'une exploitation se fait par
tirage au sort. Les créateurs de ces groupements et les organismes qui
les appuient, considèrent que les bases nécessaires au
succès sont un réel esprit mutualiste, une formation assez
poussée groupes et des paysans ou au moins d'une partie d'entre eux, et
un dialogue permanant au sien des avec leurs interlocuteurs.
Quoi qu'il en soit, semble que, sauf dans les régions
privilégiées (douées pour produire abondamment de cacao,
café etc.) ces groupes ne puissent pas, grâce à leurs
seules ressources, doter tous leurs adhérents en un temps raisonnable du
matériel nécessaire. On constate du reste que leur tendance est
de s'associer, soit aux organismes nationaux de crédit agricole
lorsqu'ils existent et sont assez solides, soit à une ONG (organisation
non gouvernementale) ayant une large assise et des ressources
financières importantes.
Il est certainement souhaitable que ceux qui peuvent,
gouvernement, caisses nationales ou régionales d'épargne et de
crédit, ONG, encouragent, et soutiennent ces initiatives paysannes, qui
ont tant d'importance pour l'avenir de l'agriculteur mais un moyen sur pour
atteindre le bien être alimentaire des pays Ouest Africains.
Quelles que soient les structures des organismes qui en feront
partie, il est indispensable que les caisses classiques de crédit et les
groupements paysans d'origine locale collaborent pour former un ensemble
harmonieux susceptible de procurer aux paysans des ressources
financières suffisantes pour acheter le matériel et les
bêtes dont ils ont besoin pour transformer leur exploitation et de
répondre aux exigences alimentaires des populations.
CONLUSION PARTIELLE
La recherche de solution sur l'insécurité
alimentaire dans la sous région doit être un des piliers
fondamentaux pour atteindre les OMD (Objectifs du Millénaire pour le
Développement) ; faire reculer la pauvreté.
Ainsi des efforts doivent être consentis pour atteindre des
objectifs intermédiaires parmi lesquels figurerait en évidence la
réduction du fossé de modernisation de l'agriculture de la sous
région ouest africaine face à celle des pays qui dominent le
marché mondial en terme d'exportation de produits agricoles.
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