3) FAVORISER LES ORGANISATIONS SOCIO-PROFESSIONNELLES
« La réalisation d'une organisation nouvelle,
note SCHUMPETER, constitue une innovation au même titre que la mise en
oeuvre d'une combinaison nouvelle des facteurs de production »
Ce qui n'empêche pas que l'on puisse aussi
considérer ici les besoins de l'analyse, l'innovation organisationnelle
comme un facteur incitatif du mouvement proprement technique d'innovations.
La présence d'organisations socioprofessionnelles
dynamiques peut, en divers domaines, jouer un rôle important dans la
diffusion du mouvement d'innovation
L'existence de tels groupements contribue à dissiper les
malentendus pouvant servir entre chercheurs - ceux qui offrent des solutions
techniques innovantes - et réalisation d'innovations,
c'est-à-dire les producteurs.
Il est en effet raisonnable de penser que ces derniers sont les
mieux placés pour exprimer leurs propres besoins et donc formuler des
demandes techniques qui, si elles sont correctement satisfaites, ont de fortes
chances de se transformer en innovations.
Pour ce qui relève de la mise en oeuvre du processus de
sécurisation foncière ou de l'aménagement de l'espace, la
présence de groupements constitue dans des procédures faisant
appel la concertation, un atout indéniable. A l'inverse, leur peut
représenter un obstacle dirimant à ces types d'innovations.
Enfin, l'existence de groupements de producteurs peut être une
condition nécessaire à la mise en oeuvre d'opérations de
crédit voire de commercialisation.
4) RENDE ACCESSIBLE LE MATERIEL ET LES INTRANTS
La plupart des solutions des techniques innovantes
proposées par la recherche impliquent l'utilisation de matériel
et/ ou d'intrants.
Cela est bien entendu vrai pour toutes les innovations
coûteuses qui s'inscrivent dans les stratégies offensives que
développent les producteurs, mais cela l'est aussi pour les innovations
les quelles ont recours les producteurs pour leurs stratégies
défensives : utilisation de semences, produits phytosanitaires,
vaccins etc. Indépendamment même du problème
d'accessibilité économique se pose celui de
l'accessibilité matérielle : la disponibilité locale,
de la proximité.
Les moyens de réaliser les innovations , même moins
coûteuses, les plus modestes , doivent se trouver à la
portée - c'est-à-dire à proximité- de tous les
producteurs , y compris de ce que l'on considère , un peu cyniquement,
installés dans des zones marginales.
Ce qui est en jeu ici c'est l'acceptation ou non d'une division
de l'espace national en « zones utiles » et donc par
opposition, bien qu'une pudeur de langage exclue cette formulation en
« zones utiles », avec les implications lourdes de menaces
sociales et politiques que peut comporter l'acceptation même tacite d'une
telle division.
L'Etat doit assumer dans la mesure de ses moyens, ses
responsabilités. Si le secteur commercial privé ou les
groupements socio- professionnels peuvent jouer ce rôle de pourvoyeur
fiable en moyen d'innovation, tant mieux. Sinon l'Etat doit consentir l'effort
nécessaire pour rendre matériellement accessibles tous les moyens
d'innovation que les producteurs sont en mesure d'acquérir.
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