1.2.3 - Concept d'anthropisation
Les activités, les entreprises humaines
inconsidérées ont conduit le monde aujourd'hui à une
véritable crise anthropique. En géographie et en écologie,
l'anthropisation est la transformation d'espaces, de paysages ou de milieux
naturels sous l'action de l'homme. La dégradation anthropique d'un
milieu comme celui de la « barrière montagneuse occidentale »
de Yaoundé est l'ensemble des processus de dégradation du milieu
(relief, sol, végétation, eau, air, etc....) dü à
l'action de l'homme. Dire que le changement climatique par exemple est
d'origine anthropique, signifie que les activités humaines sont la cause
du changement climatique. Des espaces peuvent être qualifiés
d'anthropisé bien qu'ils aient une apparence naturelle, comme des
prairies qui ont succédé à une déforestation due
à l'homme. La détection des marques de l'anthropisation peut
apparaître difficile étant donné qu'elle implique de
connaître ou estimer l'état d'un milieu ou d'un paysage avant
toute action sensible de l'homme. Les premiers leviers par lesquels
l'espèce humaine a transformé sensiblement un milieu ont
été l'élevage et l'écobuage. La photo 1.2
ci-dessous montre un exemple d'anthropisation complète.
Photo 1.2 : Anthropisation complète par les
constructions sur la coiine Abobo à Yaoundé.
(Source : Fékoua, décembre 2010).
Sur cette photo, on observe au premier plan quelques
habitations et des bananiers. Au second plan, une verdure constituée
pour l'essentiel d'arbres fruitiers (manguiers). En arrière plan, la
colline Abobo complètement anthropisée, avec des maisons
construites jusqu'au sommet. Seuls quelques arbres fruitiers isolés sont
visibles sur la colline.
La colline Abobo est frontalière avec Messa au Sud-est,
du côté d'Oyom-Abang. L'abiergue draine sa vallée au niveau
d'Etétak ; pour se jeter dans la Mefou à Nkolbisson.
D'après le chef de 3e degré d'Etétak, ce sommet
était un lieu de chasse aux rongeurs il y a moins de deux
décennies. Aujourd'hui, l'urbanisation a totalement investi le site. Les
maisons occupent tous les flancs de la colline jusqu'à son sommet ;
à plus de 800 mètres d'altitude. On n'y observe que quelques
grands arbres fruitiers isolés. Après cette présentation
synthétique de la GUY, des activités que nous y avons
menées et une analyse des deux concepts principaux qui sous-tendent
notre sujet, nous allons aborder la revue de la littérature et la
présentation du milieu d'étude.
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