1.2 - APPROCHE CONCEPTUELLE
1.2.1 - Notion de risque
Le risque est la perception d'un danger possible, plus ou
moins prévisible par un groupe social ou un individu qui y est
exposé (Veyret, 2003). De manière classique, le risque est
défini comme l'association entre un aléa et une
vulnérabilité. L'aléa renvoie à l'occurrence
incertaine d'un évènement, et la vulnérabilité
à la capacité d'endommagement partiel ou total des personnes ou
des biens, ou collectivement la société. Ainsi défini, le
risque est une notion nécessairement « anthropocentrée
» ; c'est-à-dire qu'il ne saurait y avoir de risque sans
implication humaine. Une chute potentielle de pierres du sommet d'un
escarpement par exemple, ne constitue un risque que pour autant que peuvent y
être exposés des passants, une habitation et ses occupants, des
plantations. Nous voyons que le risque s'appuie en règle
générale sur deux composantes : l'aléa et la
vulnérabilité. L'important est de comprendre que c'est la
combinaison de deux éléments qui définie la dynamique du
risque.
1.2.2 - Risques environnementaux
Les risques environnementaux associent les risques naturels et
les risques résultant de processus naturels aggravés par les
activités humaines et les aménagements (Veyret, 2003). Par risque
naturel, l'auteur désigne « le risque que ressent, perçoit,
et subit un groupe social ou un individu soumis à l'action possible d'un
processus physique, d'un aléa ». D'autres risques peuvent
résulter d'aléas dont l'efficacité est accrue par les
activités humaines et les aménagements (Veyret, 2003). Les
risques environnementaux, tels qu'ils ont apparus durant la seconde
moitié du siècle, les dommages auxquels ils ont pu et pourront
à l'avenir correspondre, ont contraints les spécialistes à
élargir et à repenser la catégorie risque. Le risque
dispose aujourd'hui d'une variété de qualificatifs qui parfois se
superposent, sans que leurs contours soient clairement balisés VertigO
(2009). On parle ainsi de risques alimentaires, sanitaires, naturels,
industriels, technologiques, économiques, sociaux,
environnementaux...
Vincent, H. (2009) remarque que depuis quelques années,
un nombre croissant de publications, de colloques, de programmes de recherche,
se référent aux risques environnementaux, une forme
émergente de risques, et qui apparait de plus en plus présente
dans l'univers moderne de « la société du risque ". Or,
aucun de ses travaux ne pose de définition générique de
cette catégorie qui serait unanimement reprise. Les expressions
associées à ce phénomène varient d'un auteur
à l'autre. La littérature internationale use plus couramment de
l'expression « environmental risks ", même si on retrouve de
manière assez marginale les qualificatifs « ecological risks " ou,
plus rarement « environmental hazards ".
Le recours à l'expression de « risque
environnemental " conduit à couvrir une variété de
phénomènes qui sont générés par
l'interaction entre la sphère environnementale et la sphère des
activités humaines. Les auteurs parleront donc de risques
environnementaux ou de risques écologiques, tantôt pour
désigner les risques générés par l'activité
humaine sur l'environnement, tantôt pour qualifier les « risques
pesant sur la vie humaine, la santé et l'activité
économique du fait des dégradations infligées aux
capacités de fonction, de production et d'assimilation des
systèmes écologiques ". Dans cette dernière acception, les
risques environnementaux sont parfois synonymes de risques sanitaires
générés par l'environnement. On peut donc à partir
de ces deux positions, envisager deux manières de définir le
risque environnemental selon que l'on s'intéresse à la
santé de l'homme (position anthropocentrée) ou à
l'environnement (position écocentrée).
Il se dégage clairement de cette analyse que la notion
de risque environnemental est controversée et qu'il n'existe pas,
à strictement parler, de définition rigoureuse. Pour ce qui est
du travail sur les collines de Yaoundé, nous avons opté
d'emblée pour l'expression de risque environnemental pour qualifier les
risques générés par l'activité humaine sur
l'environnement, et pour qualifier en méme temps des situations plus
communément comprises comme relevant de risques naturels ; qui
pèsent sur la vie de l'homme et ses biens. Nous avons donc une position
intermédiaire (anthropoécocentrée), parce que dans cette
étude sur les collines de Yaoundé, nous nous intéressons
à la préservation de l'environnement et à la santé
de l'homme et de ses biens.
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