III. PROBLEMATIQUE
Au lendemain de l'indépendance de la Côte
d'Ivoire, les pouvoirs publics du pays ont décidé de maintenir la
politique urbaine héritée de la colonisation. Cette politique
urbaine entend faire des villes les vitrines du développement du pays.
Ainsi l'Etat s'est résolu à ne pas laisser s'installer le
désordre et l'anarchie dans la création et l'occupation de
l'espace urbain en mettant en place une réglementation dirigiste
très stricte. A ce titre, il s'est imposé comme le maître
du jeu urbain en s'appropriant plusieurs monopoles à savoir :
le monopole de la planification de la croissance urbaine, du foncier, de la
création de l'espace urbain et du contrôle de l'occupation de
l'espace urbain par l'imposition d'un cahier de charges contraignant dans le
domaine de la construction.
Pour mener à bien cette politique urbaine, l'Etat s'est
constitué comme promoteur immobilier de 1960 à 1980. C'est lui
qui à travers la SETU (Société d'Equipement des Terrains
Urbain), la SICOGI (Société Ivoirienne de Construction et de
Gestion Immobilière) et la SOGEFIHA (Société de Gestion et
de Financement de l'Habitat) a multiplié les lotissements et a
réalisé de nombreux programmes immobiliers qui ont
contribué à accroitre l'espace urbain Abidjanais. Cette politique
de l'Etat menée pendant les deux premières décennies de
son indépendance va connaître un arrêt brutal suite à
la crise économique survenue en 1980. Cette situation a obligé
l'Etat à recadrer sa politique, notamment en se désengageant de
la promotion immobilière au profit du secteur privé. Ainsi ont
fleuri une multitude de sociétés civiles immobilières qui
ont pris le relais de l'Etat pour investir les villes, les communes et lancer
de nombreux programmes d'habitat. Initialement maitre du jeu urbain, le
contrôle de ce jeu n'est il pas entrain d'échapper à
l'Etat ? La conséquence de cette situation est l'anarchie et le
désordre qui règnent dans les constructions et l'occupation de
l'espace urbain.
Face à cette situation, l'on est tenté de se
demander : Quel est le contenu des dispositions règlementaires
actuelles du permis de construire ? Qu'en est-il alors de son application?
Quelles sont les paysages urbains qu'offrent les villes?
Le problème qui découle de ce sujet est :
l'anarchie qui règne dans aujourd'hui dans les villes au niveau de
l'occupation des espaces urbains.
IV. OBJECTIFS DE L'ETUDE
1. Objectif général
Cette étude vise à :
Ø Apporter une contribution à la connaissance du
rôle du permis de construire en matière d'organisation et
d'occupation de l'espace urbain.
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