1.2.2. Les groupes ethniques de la province :
Les groupes ethniques les plus présents dans la province
de Phongsaly sont les Phounoy, les Akha, les Ho et les Khamou.
Les Khamou sont essentiellement installés dans le Sud de
la province, ainsi que dans les provinces de Luang Phabang, Oudom Xay, Luang
Namtha et les provinces du Sud du pays. Premiers occupants du pays, ils ont
été chassé dans les montagnes par les thaïs-lao venus
pour agrandir leur royaume dans les plaines rizicoles. Les Khamou se sont donc
essentiellement installés sur les versants montagneux, laissant les
crêtes disponibles pour les groupes ethniques Tibéto-Birmans qui
arriveront avec les flux migratoires suivants.
Le district :
Le district de Khoua compte 6 ethnies plus ou moins
réparties dans 112 villages et 12 ket30. Dans ce
canton, Bouamphanh en est le chef-lieu et on y dénombre 12 villages.
Il existe toujours une cohésion ethnique dans chaque
village de la province. Au village de Mok Kouang habitent les Khamou, à
Pouly habitent les Ko et à Nam Ma Neua et Nam Ma Taï habitent les
Taï dam.
Les groupes ethniques du village :
Le village compte actuellement 542 habitants appartenant
à 92 familles dont 84 familles khamou ou réparties dans 6
clans. Le groupe ethnique Khamou est donc majoritaire au village
24 Actifs : personnes de plus de 15 ans et de moins 70 ans selon
les statistiques officielles.
25 542 hab./ 28,50 km2 = 19 hab. / km2.
26 28,50 km2 / 542 hab. = 0,05 km2 /
hab.
27 20 hab./km2 selon M. Dufumier, 1996 : 195-208.
28 Qui est actuellement de 4 ans en moyenne alors qu'elle
était de 10 à 15 dans les villages d'origines.
29 5 ha par habitant reste un chiffre faible car il prend en
compte les surfaces habité, cultivé et de collecte. Il illustre
le peu de ressource accessible par chaque habitant.
30 « Canton administratif » en langue lao.
de Bouamphanh. Les autres groupes ethniques sont
représentés par 2 familles phounoy, 4 familles akha, une famille
pala et une famille taï dam-taï deng.
Cette cohabitation ethnique se retrouve dans à peu
près tous les villages du district. L'entraide villageoise, l'esprit
d'appartenance au même village, permettent parfois de dépasser les
clivages et ainsi l'appartenance ethnique hermétique, tant mise en avant
par les Lao et les étrangers pour expliquer les singularités
locales, disparaît au profit d'une amitié et d'une
coopération sincère entre voisins. Les villageois se
prêtent volontiers leur matériel, se rendent facilement des
services, ne faisant pas de sélection ethnique avant d'aider. Il s'agit
de rapports villageois avant tout, de rapports relativement
désintéressés par l'appartenance ethnique. C'est ainsi que
l'on retrouve des couples mariés appartenant à des groupes
ethniques différents et des individus portant différents costumes
ethniques sous un même toit durant les cérémonies
annuelles. Ils boivent tous à la même jarre, participent tous aux
même mariages, cérémonies des naissances et des
décès, des nouvelles habitations et aux même repas de
chasses. Ils participent aux mêmes réunions villageoises pour
préparer les élections. Tous se sentent concernés à
différents degrés par les évènements de leur
village.
Pourtant des zones d'ombres persistent. Avec les
déplacements forcés ou non des populations, cette cohésion
pourrait s'affaiblir au profit d'une mosaïque ethnique villageoise qui
n'est pas pour plaire à tout le monde. Les nouveaux arrivants doivent
cultiver les terres restantes que bien souvent personne ne veut, se situant
loin des foyers et n'étant pas connues pour leur fertilité. Des
tensions sont palpables mais l'union officielle est toujours mise en avant.
|