2. La concupiscence dans l `oeuvre de saint Augustin
Nous l'avons souligné : chez Augustin, la vie et
l'oeuvre s'influencent mutuellement. L'oeuvre de saint Augustin répond
aussi bien de la façon dont il traita la concupiscence que sa vie, dans
laquelle il trouva toujours la source de sa pensée.
À travers la trame des événements et
l'importance d'une oeuvre inégalée, nous saisissons bien l'homme
que fut Augustin. Il s'est d'abord raconté, analysé avec un luxe
de scrupules. Une très abondante correspondance (218 lettres
conservées) non seulement avec des évêques comme Paulin de
Nole, Aurelius de Carthage, mais avec des prêtres, des laïcs, des
ministres, des empereurs, nous
montre quelle fut, de son vivant, sa renommée. L'homme
qu'il fut nous apparaît d'abord comme un être doué d'une
étonnante mémoire : il sait la Bible par coeur, comme l'attestent
les récentes études sur l'emploi qu'il fait des citations -ainsi
que nous l'avons vu avec le nombre de citations et de références
aux épîtres de saint Paul-, à l'appui de sa
théologie. Il fut aussi un homme d'une sensibilité facile
à émouvoir, et pas seulement dans Les Confessions, mais
tout au long de sa vie, dans ses Sermons comme dans cette oeuvre grandiose
qu'est La Cité de Dieu, dans ses Lettres comme dans les
traités théologiques les plus ardus. Tout le porte aux
élans mystiques, depuis le cri des Confessions : « Car
notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en Toi, Seigneur »,
jusqu'à la certitude du repos éternel, toute sa vie est
animée d'un ardent désir de connaître la voie du salut et
Dieu. Il ne s'agit pas d'une mystique d'abandon mais de la mystique rationnelle
d'un homme qui ne cesse d'être un penseur, un philosophe, un
théologien profondément marqué par l'expérience
quotidienne de la vie spirituelle. Bref, un homme à la recherche du
bonheur et qui pense que Dieu est le Bien suprême dont nous pouvons jouir
: cette « jouissance de Dieu » est le but même de toute vie
humaine ; apprendre à connaître Dieu et à connaître
l'homme, tel était le programme que le jeune converti se traçait
à Cassiciacum, ville où il se trouvait après avoir
abandonné son poste de professeur de rhétorique. Il y est
resté fidèle, et cette patiente interrogation, ce dialogue
ininterrompu entre un homme et son Dieu est sans doute, dans la vie d'Augustin,
le plus révélateur de son être profond.
A la fois influencé par les premiers penseurs
chrétiens, la culture classique latine de sa jeunesse -toute
païenne- et par les évènements de sa vie -de sa jeunesse
tumultueuse au siège d'Hippone par les Vandales au cours duquel il
trouvera la mort en 430-, un des thèmes qui l'inquiéta le plus et
qui devint central dans son oeuvre fut la relation de l'homme et de la
liberté où la question de la concupiscence prend une place de
premier ordre.
Le thème de la liberté humaine, primordial, fut
renforcé chez Augustin par le pélagianisme. Les tenants de cette
doctrine professaient que l'homme seul est l'artisan de sa destinée
terrestre et spirituelle. Les pélagiens insistaient avec vigueur sur la
responsabilité du libre arbitre de l'homme, s'appropriant ainsi
l'héritage lointain du stoïcisme et la lutte contre l'astrologie et
le fatalisme astral. Mais, profondément religieux, ils cherchaient
à accomplir à la perfection les commandements de la loi divine.
Pélage assurait que les seules forces de l'homme y pouvaient parvenir et
prônait une vie morale active, généreuse, qui attesterait
dans les oeuvres la foi religieuse.
Toute l'expérience personnelle d'Augustin s'inscrivait
en faux contre cette théorie : l'homme seul est pécheur, il ne
peut rien. De plus, la créature n'existe que par Dieu, seul Être
au sens plénier du terme ; c'est de lui seul que l'homme doit attendre
la sagesse et le bonheur. L'analyse psychologique montre que l'homme est un
être profondément divisé : fait pour Dieu, il est
écartelé entre le
monde et le créateur du monde. Cette division à
l'intérieur de chaque homme, cette lutte entre la chair et l'esprit, qui
est au centre de la problématique de la concupiscence, Augustin, jeune,
durant neuf ans, avait cru le résoudre par le manichéisme. Mais
il avait compris que ce conflit existentiel de diverses volontés, qui
tiraillent l'homme en des sens opposés n'était pas
étranger à l'homme. Ce dernier n'est pas simplement un champ
clos, passif : « C'est moi qui voulais et c'est moi qui ne voulais pas,
oui, c'était bien moi », constate-t-il au livre VIII des
Confessions. Le moi est donc au centre du choix de l'homme. Mais il
savait aussi que, même lorsque la raison avait dit oui, et
adhéré au christianisme, les forces lui manquaient encore. Sa
conversion n'était pas due à ses seuls efforts, mais à la
grâce de Dieu qui le libéra des entraves que son coeur et sa
raison continuaient de susciter.
Ainsi, partant de l'expérience personnelle de sa propre
conversion, influencé par saint Paul, certainement par Ambroise, ce
guide de la foi vacillante du premier christianisme d'Augustin, celui-ci
développa une théologie de la grâce qui est essentiellement
fondée sur l'idée que la grâce est une délectation
céleste. Elle constitue l'appel à un tel bonheur qu'elle
entraîne l'adhésion de la volonté de l'homme. En d'autres
termes, l'amour de Dieu, que la grâce propose, peut seul entraîner
l'adhésion de la volonté.
Car il faut bien en revenir à ce point. Est-ce l'homme
ou Dieu qui veut et décide ? Augustin montre qu'au point de
départ de nos décisions, dites libres, il y a des forces
secrètes, indépendantes de notre volonté. C'est Dieu qui
agit sur nous et son action accompagne sans cesse l'action de l'homme. En
affirmant la nécessité de la grâce qui se manifeste par des
attraits, des motivations psychologiques, il ne supprime pas pour autant la
liberté. Il affirme simplement, et en partant de l'expérience
spirituelle la plus authentique, que le libre arbitre suffit pour faire le mal,
mais n'est pas capable, à lui seul, de parvenir au bien. C'est par le
libre arbitre que l'homme donne raison au « péché qui habite
en nous ». Le secours de Dieu est nécessaire, sous forme d'une
grâce prévenante, pour accompagner, soutenir, nourrir l'action de
l'homme vers le Bien. Car Dieu, seul Être, est aussi l'unique source de
l'amour et des pensées bonnes, c'est-à-dire tournées vers
la contemplation du Bien. Tout se passe donc comme si l'habitude du bien
était enracinée dans l'amour de Dieu. L'action divine et la
coopération de l'homme à cette action en lui-même,
c'est-à-dire à la grâce, ajoutent spontanément
à la nature de l'homme une nouvelle nature, une surnature, qui fait que
l'homme réagit en fils de Dieu là où, seul et sans le
secours de la grâce divine, il n'eût réagi qu'en homme, sous
la domination de la concupiscence. Cette dernière n'est pas autre chose
que la rébellion de l'âme contre sa destinée bienheureuse,
une volonté pécheresse héritée du
péché originel, et présente dès que l'homme
n'envisage les biens de ce monde que pour eux-mêmes. D'où le
refus, souvent austère, parfois exagéré, mais toujours
impératif, de la sexualité, de la libido dominandi («
volonté de puissance »).
Ainsi, ce thème de la liberté et le tracé
des évènements importants prouvent bien, s'il en était
besoin, l'originalité de l'oeuvre d'Augustin et spécialement de
son traitement de la concupiscence par rapport aux analyses pauliniennes ou
ambroisiennes. Pourtant, cette originalité repose aussi sur un trait qui
échappe aux penseurs antérieurs de la concupiscence. Alors que
ceux-ci traitaient d'elles toujours comme d'une entité indiscutable, la
notion évolua dans l'oeuvre de saint Augustin. Chez lui, il n'y a pas
q'une concupiscence mais plusieurs et cette multiplicité intervient
à différents niveaux. D'abord parce qu'Augustin fait varier le
terme du singulier au pluriel selon le texte et que, ce faisant, ensuite, le
terme même de concupiscence est sujet à diverses
interprétations qui suivent le fil de ses écrits ; la
concupiscence n'est pas traitée de la même manière que ce
soit comme ressenti du mal en lui et intuition dans les premiers livres des
Confessions, comme un système d'états inhérents
à l'homme dans le livre X des Confessions ou comme la pulsion
qui mène l'homme vers les trois libidos « Libido sentendi , libido
sciendi, libido dominandi». Il y a donc, à la lecture des textes
d'Augustin, l'obligation de résoudre ce paradoxe de l'unicité et
de la multiplicité de la concupiscence, puis sûrement d'entrevoir,
dans ce paradoxe, l'enrichissement que les différentes
conceptualisations de la concupiscence apporte à la théorie
générale d'Augustin. Pour ce faire, même si la
concupiscence est très souvent traitée dans tous les
écrits d'Augustin jusqu'à cette réponse aux
Pélagiens qu'est Du mariage et de la concupiscence, il n'y a
que dans Les Confessions et dans La Cité de Dieu que
se dessine toute l'originalité et l'apport décisif d'Augustin
à la question de la concupiscence, les autres ouvrages ne faisant que
perpétuer la tradition héritée de Paul
d'édification du peuple chrétien et d'explication des
préceptes du Catholicisme à la faveur d'un dialogue sans cesse
perpétué contre les adversaires de la foi, Païens ou
hérétiques.
a) L'intuition de la concupiscence
Avant même que lui soient connues les
épîtres de Paul, avant même q'il soit guidé par
Ambroise dans sa vie de chrétien, Augustin fut tiraillé par la
question du mal et par la façon dont les passions mauvaises s'imposent
à l'homme. Ces interrogations ce sont celles qui jetèrent la
lumière sur ses forfaits de jeunesse et qui le troublèrent durant
toute cette période où il fut un adepte du manichéisme.
C'est cette partie de sa vie qu'Augustin raconte dans les premiers livres des
Confessions dont la rédaction s'étale entre 397 et 401,
s'efforçant de confesser ses fautes passées, s'adressant
directement, dans un dialogue intime, à ce Dieu qu'il avait tant
cherché « en labeur et fièvre » ailleurs que là
où le Dieu d'amour l'attendait, comme il le lui déclare : «
Mais toi, tu étais/ Plus intérieur que l'intime de
moi-même/ Et plus haut que le plus haut de moi-même ».
Les Confessions est composé de treize livres.
Dans les livres I à IX, Augustin raconte les principaux
événements de son existence, depuis sa naissance à
Thagaste, le 13 novembre 354, jusqu'à la fameuse « extase d'Ostie
», à l'automne 387, suivie peu après de la mort de sa
mère, Monique. La scène capitale de la conversion, qui eut lieu
au mois d'août 386, dans un jardin à Milan, est
évoquée au livre VIII : à l'incitation des paroles d'une
chanson d'enfant, prises pour une injonction divine, Augustin lit au hasard un
passage de l'Épître aux Romains de saint Paul : « ... ce fut
comme une lumière de sécurité infuse en mon coeur,
dissipant toutes les ténèbres du doute. » Peu après,
à la Pâque de l'an 387, Augustin recevait le baptême
administré par saint Ambroise. Et c'est dans cette partie de l'ouvrage
que se trouve ce traitement de la concupiscence comme d'un état encore
inconnu mais qui s'imposait à Augustin. Avant d'être une notion
qu'il discutera ultérieurement, la concupiscence sera l'origine de ses
souffrances et de ses errements à la recherche de Dieu. C'est de cette
concupiscence-là qu'il s'agit dans les premiers livres, de la
concupiscence ressentie dès le jeune âge puisqu'à la
lumière de ce concept Augustin entreprend l'interprétation de
différents évènements marquants de sa vie, tous
désastreux où source, même s'il furent joyeux sur
l'instant, d'amères regrets pour celui qui, lors de la rédaction
de ses confessions est déjà un homme mûr,
évêque et philosophe. La première façon dont la
concupiscence arrive dans l'oeuvre d'Augustin consiste en une sorte
d'énumération, bien que différée sur plusieurs
pages, des états où selon lui il fût victime de
concupiscence dans le passé.
Comme nous l'avons vu, traditionnellement, pour les
Chrétiens, la concupiscence est considérée, et ce
dés les premiers siècles de notre ère, comme le
péché qui subsiste en l'homme, après son baptême,
résidu du péché originel. Dans Les Confessions,
l'énumération des évènements marqués par la
tendance quasi innée qui penche l'homme à satisfaire les
désirs qui l'attachent au monde se fait de manière chronologique.
Usant de sa mémoire, de son passé, Augustin illustre à la
lumière des fautes qu'il commit la notion de concupiscence. Aucun
âge n'apparaît alors être épargné par cette
concupiscence puisque l'énumération commence par l'analyse du
comportement des enfants nouveaux nés. Pour Augustin, le
péché se manifeste dès les premières années
d'un homme lorsque encore bébé celui-ci convoite le sein maternel
car « nul n'est pur de péché en votre présence, pas
même le petit enfant dont la vie n'est que d'un jour sur la terre ».
Et ne se rappelant pas de cette période de sa vie que fut celle
où encore nourrisson il tétait le sein il affirme « En quoi
ai- je donc péché alors ? Etait-ce un péché de
convoiter le sein en pleurant ? Si je convoitais maintenant avec une pareille
ardeur, non pas le sein nourricier mais l'aliment convenable à mon
âge, on me raillerait et on me reprendrait à bon droit. Ce que je
faisais était répréhensible [...] Oui, c'était une
avidité mauvaise ». (Livre 1, chapitre VIII). Dés les
premiers récits des Confessions, apparaît alors pour
saint Augustin le caractère inné de la concupiscence allant en
progressant, au fil des âges, changeant d'objet puisque par la suite du
texte, commentant les fautes de son
adolescence, qui le poussèrent à forniquer et
à commettre -on se rappelle du célèbre passage-, le larcin
de pommes qui n'étaient pas à lui, il témoigne « Des
vapeurs s'exhalaient de la boueuse concupiscence de ma chair, du bouillonnement
de ma puberté ; elles ennuageaient et offusquaient mon coeur ; tellement
qu'il ne distinguait plus la douce clarté de l'affection des
ténèbres sensuelles [...] ma débile jeunesse était
plongée dans un abîme de vices (...] Vous vous taisiez alors,
jetant de plus en plus, de stériles semences, génératrices
de douleur, avec une bassesse superbe et une lassitude inquiète »
(livre 2, ch.2). L'adolescence, avec l'apprentissage de la raison va de pair
pour saint Augustin avec la prise en compte du caractère mauvais de ce
qu'il ressentait alors et que le texte place sous le nom de concupiscence. Dans
ces lignes, se voit donc l'importance de l'angoisse physique qui pousse l'homme
à ressentir, au-delà des souffrances du corps la voie du
péché qui se fixe sur tous les objets même l'amour,
puisque, raconte t'il « Je souillais donc la source de l'amitié des
ordures de la concupiscence ; j'en ternissais la pureté des vapeurs
infernales de la débauche. Repoussant et infâme, je brûlais
dans mon extrême vanité de faire l'élégant et le
mondain. Je me ruais à l'amour où je souhaitais être pris
» (L3, Ch1). Même lorsqu'avec ses amis chrétiens et
déjà bien avancé dans l'âge adulte, il souhaita
embrasser la foi chrétienne, celui-ci ne pouvait concevoir de ne pas se
marier car « Ce qui surtout me tenait prisonnier et me tourmentait
violemment, c'était l'habitude d'assouvir une insatiable concupiscence
» (L6, Ch12). Ainsi, un second trait de la concupiscence, au-delà
du caractère inné, est que pour saint Augustin, et c'est surtout
de la concupiscence de l'homme qui attache aux femmes et à la
satisfaction des appétits sexuels, la voie du salut, et de la
connaissance de Dieu doit passer par l'abandon total de la concupiscence,
c'est-à-dire l'abstinence totale, solution très tôt
envisagé, puisque Augustin, se souvenant un moment de son adolescence,
raconte « J'avais dit : « donnez-moi la chasteté et la
continence, mais ne me les donnez pas à l'instant » je craignais
d'être exaucé trop vite, d'être trop vite guéri de la
maladie de la concupiscence, que j'aimais mieux assouvir que supprimer.
»15. Le salut, la sortie de l'emprise du péché
apparaît dans la chasteté et le rejet
généralisé de la concupiscence.
Cette première analyse nous montre, à travers le
commentaire des fautes de saint Augustin, une illustration de la conception
chrétienne de la concupiscence. L'énumération
chronologique des fautes qui poussèrent Augustin à agir selon le
péché illustre le caractère inné de la
concupiscence et du péché en l'homme hérité par
Paul. L'originalité d'Augustin se fait voir puisque c'est à la
lumière de sa vie que la concupiscence sert ici d'exemple en dehors du
cadre austère des sermons, comme les premiers penseurs de la
chrétienté s'accoutumèrent à le faire. Dans ses
lignes, illustrations parfaites de la concupiscence telle qu'entendu
traditionnellement par les chrétiens, se dessine aussi deux faits,
importants, il est difficile de sortir de la concupiscence et seul le rejet
total, par l'ouverture à Dieu qui est amour le rend possible. S'il avait
déjà été noté précédemment que
la chair convoitait contre l'esprit, Augustin fut le
premier à l'exprimer en en montrant le caractère
sensuel puisque c'est autant dans sa chair que dans son âme que la
concupiscence se manifesta.
Ainsi, le récit des premiers livres des
Confessions, puisqu'il éclaire les fautes passées de
saint Augustin présuppose deux temps antérieurs à la
rédaction, celui où ressentant en son âme les affres de la
concupiscence sans pouvoir nommer ceux-ci et le temps où Augustin
parvint à l'écoute de la doctrine chrétienne du salut et
de la concupiscence. Par ces premiers livres s'achèvent donc un double
mouvement, celui de la recherche doctrinal qui le mena à la notion de
concupiscence et la fin des souffrances d'Augustin, plein de grâce. A
l'instar de Paul, Augustin place dans la convoitise charnelle l'obstacle au
bonheur, tout comme Ambroise et les précédents auteurs latins du
christianisme, il utilise la concupiscence pour interpréter la vie
réelle, la vie séculière, constamment soumise au
péché et, par contre, il l'utilise pour parler de sa vie,
l'attacher à son vécu. La concupiscence, pour la première
fois est mise au niveau de la psychologie, du cas d'un homme particulier,
représentant de tous les autres. Cette concupiscence-là, cette
concupiscence du ressenti, de la chair tyrannique, c'est celle que retiendra
Freud plus tard, dans sa psychanalyse sous le terme de libido lorsqu'il
définira celle-ci comme les pulsions innées de l'être
humain qui pousse l'homme à désirer et à être
frustré lorsque ces désirs ne sont pas satisfaits.
Toutefois, nous le savons, Les Confessions ne sont
pas à proprement parler le simple récit des fautes qu'il s'agit
de remettre au Seigneur afin d'accéder au salut. Les confessions
dépassent le cadre personnel et ont été écrites
aussi pour témoigner de la bonté divine et d'un chemin personnel
vers Dieu doublé d'une réflexion philosophique sur le salut.
C'est ce qui a poussé Augustin à ne pas seulement relater ses
fautes mais à les comprendre sous la lumière de la connaissance
de la concupiscence et c'est ce qui le pousse, dans le livre X à ouvrir
sa réflexion sur les différentes concupiscences, conceptualisant
par là l'idée présente dans la première
épître de Jean qu'il existe plusieurs concupiscences, trois
exactement.
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