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La concupiscence chez Saint Augustin

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par Fabrice Coupechoux
Université de Rennes 1 - Master 2007
  

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2. La concupiscence dans l `oeuvre de saint Augustin

Nous l'avons souligné : chez Augustin, la vie et l'oeuvre s'influencent mutuellement. L'oeuvre de saint Augustin répond aussi bien de la façon dont il traita la concupiscence que sa vie, dans laquelle il trouva toujours la source de sa pensée.

À travers la trame des événements et l'importance d'une oeuvre inégalée, nous saisissons bien l'homme que fut Augustin. Il s'est d'abord raconté, analysé avec un luxe de scrupules. Une très abondante correspondance (218 lettres conservées) non seulement avec des évêques comme Paulin de Nole, Aurelius de Carthage, mais avec des prêtres, des laïcs, des ministres, des empereurs, nous

montre quelle fut, de son vivant, sa renommée. L'homme qu'il fut nous apparaît d'abord comme un être doué d'une étonnante mémoire : il sait la Bible par coeur, comme l'attestent les récentes études sur l'emploi qu'il fait des citations -ainsi que nous l'avons vu avec le nombre de citations et de références aux épîtres de saint Paul-, à l'appui de sa théologie. Il fut aussi un homme d'une sensibilité facile à émouvoir, et pas seulement dans Les Confessions, mais tout au long de sa vie, dans ses Sermons comme dans cette oeuvre grandiose qu'est La Cité de Dieu, dans ses Lettres comme dans les traités théologiques les plus ardus. Tout le porte aux élans mystiques, depuis le cri des Confessions : « Car notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en Toi, Seigneur », jusqu'à la certitude du repos éternel, toute sa vie est animée d'un ardent désir de connaître la voie du salut et Dieu. Il ne s'agit pas d'une mystique d'abandon mais de la mystique rationnelle d'un homme qui ne cesse d'être un penseur, un philosophe, un théologien profondément marqué par l'expérience quotidienne de la vie spirituelle. Bref, un homme à la recherche du bonheur et qui pense que Dieu est le Bien suprême dont nous pouvons jouir : cette « jouissance de Dieu » est le but même de toute vie humaine ; apprendre à connaître Dieu et à connaître l'homme, tel était le programme que le jeune converti se traçait à Cassiciacum, ville où il se trouvait après avoir abandonné son poste de professeur de rhétorique. Il y est resté fidèle, et cette patiente interrogation, ce dialogue ininterrompu entre un homme et son Dieu est sans doute, dans la vie d'Augustin, le plus révélateur de son être profond.

A la fois influencé par les premiers penseurs chrétiens, la culture classique latine de sa jeunesse -toute païenne- et par les évènements de sa vie -de sa jeunesse tumultueuse au siège d'Hippone par les Vandales au cours duquel il trouvera la mort en 430-, un des thèmes qui l'inquiéta le plus et qui devint central dans son oeuvre fut la relation de l'homme et de la liberté où la question de la concupiscence prend une place de premier ordre.

Le thème de la liberté humaine, primordial, fut renforcé chez Augustin par le pélagianisme. Les tenants de cette doctrine professaient que l'homme seul est l'artisan de sa destinée terrestre et spirituelle. Les pélagiens insistaient avec vigueur sur la responsabilité du libre arbitre de l'homme, s'appropriant ainsi l'héritage lointain du stoïcisme et la lutte contre l'astrologie et le fatalisme astral. Mais, profondément religieux, ils cherchaient à accomplir à la perfection les commandements de la loi divine. Pélage assurait que les seules forces de l'homme y pouvaient parvenir et prônait une vie morale active, généreuse, qui attesterait dans les oeuvres la foi religieuse.

Toute l'expérience personnelle d'Augustin s'inscrivait en faux contre cette théorie : l'homme seul est pécheur, il ne peut rien. De plus, la créature n'existe que par Dieu, seul Être au sens plénier du terme ; c'est de lui seul que l'homme doit attendre la sagesse et le bonheur. L'analyse psychologique montre que l'homme est un être profondément divisé : fait pour Dieu, il est écartelé entre le

monde et le créateur du monde. Cette division à l'intérieur de chaque homme, cette lutte entre la chair et l'esprit, qui est au centre de la problématique de la concupiscence, Augustin, jeune, durant neuf ans, avait cru le résoudre par le manichéisme. Mais il avait compris que ce conflit existentiel de diverses volontés, qui tiraillent l'homme en des sens opposés n'était pas étranger à l'homme. Ce dernier n'est pas simplement un champ clos, passif : « C'est moi qui voulais et c'est moi qui ne voulais pas, oui, c'était bien moi », constate-t-il au livre VIII des Confessions. Le moi est donc au centre du choix de l'homme. Mais il savait aussi que, même lorsque la raison avait dit oui, et adhéré au christianisme, les forces lui manquaient encore. Sa conversion n'était pas due à ses seuls efforts, mais à la grâce de Dieu qui le libéra des entraves que son coeur et sa raison continuaient de susciter.

Ainsi, partant de l'expérience personnelle de sa propre conversion, influencé par saint Paul, certainement par Ambroise, ce guide de la foi vacillante du premier christianisme d'Augustin, celui-ci développa une théologie de la grâce qui est essentiellement fondée sur l'idée que la grâce est une délectation céleste. Elle constitue l'appel à un tel bonheur qu'elle entraîne l'adhésion de la volonté de l'homme. En d'autres termes, l'amour de Dieu, que la grâce propose, peut seul entraîner l'adhésion de la volonté.

Car il faut bien en revenir à ce point. Est-ce l'homme ou Dieu qui veut et décide ? Augustin montre qu'au point de départ de nos décisions, dites libres, il y a des forces secrètes, indépendantes de notre volonté. C'est Dieu qui agit sur nous et son action accompagne sans cesse l'action de l'homme. En affirmant la nécessité de la grâce qui se manifeste par des attraits, des motivations psychologiques, il ne supprime pas pour autant la liberté. Il affirme simplement, et en partant de l'expérience spirituelle la plus authentique, que le libre arbitre suffit pour faire le mal, mais n'est pas capable, à lui seul, de parvenir au bien. C'est par le libre arbitre que l'homme donne raison au « péché qui habite en nous ». Le secours de Dieu est nécessaire, sous forme d'une grâce prévenante, pour accompagner, soutenir, nourrir l'action de l'homme vers le Bien. Car Dieu, seul Être, est aussi l'unique source de l'amour et des pensées bonnes, c'est-à-dire tournées vers la contemplation du Bien. Tout se passe donc comme si l'habitude du bien était enracinée dans l'amour de Dieu. L'action divine et la coopération de l'homme à cette action en lui-même, c'est-à-dire à la grâce, ajoutent spontanément à la nature de l'homme une nouvelle nature, une surnature, qui fait que l'homme réagit en fils de Dieu là où, seul et sans le secours de la grâce divine, il n'eût réagi qu'en homme, sous la domination de la concupiscence. Cette dernière n'est pas autre chose que la rébellion de l'âme contre sa destinée bienheureuse, une volonté pécheresse héritée du péché originel, et présente dès que l'homme n'envisage les biens de ce monde que pour eux-mêmes. D'où le refus, souvent austère, parfois exagéré, mais toujours impératif, de la sexualité, de la libido dominandi (« volonté de puissance »).

Ainsi, ce thème de la liberté et le tracé des évènements importants prouvent bien, s'il en était besoin, l'originalité de l'oeuvre d'Augustin et spécialement de son traitement de la concupiscence par rapport aux analyses pauliniennes ou ambroisiennes. Pourtant, cette originalité repose aussi sur un trait qui échappe aux penseurs antérieurs de la concupiscence. Alors que ceux-ci traitaient d'elles toujours comme d'une entité indiscutable, la notion évolua dans l'oeuvre de saint Augustin. Chez lui, il n'y a pas q'une concupiscence mais plusieurs et cette multiplicité intervient à différents niveaux. D'abord parce qu'Augustin fait varier le terme du singulier au pluriel selon le texte et que, ce faisant, ensuite, le terme même de concupiscence est sujet à diverses interprétations qui suivent le fil de ses écrits ; la concupiscence n'est pas traitée de la même manière que ce soit comme ressenti du mal en lui et intuition dans les premiers livres des Confessions, comme un système d'états inhérents à l'homme dans le livre X des Confessions ou comme la pulsion qui mène l'homme vers les trois libidos « Libido sentendi , libido sciendi, libido dominandi». Il y a donc, à la lecture des textes d'Augustin, l'obligation de résoudre ce paradoxe de l'unicité et de la multiplicité de la concupiscence, puis sûrement d'entrevoir, dans ce paradoxe, l'enrichissement que les différentes conceptualisations de la concupiscence apporte à la théorie générale d'Augustin. Pour ce faire, même si la concupiscence est très souvent traitée dans tous les écrits d'Augustin jusqu'à cette réponse aux Pélagiens qu'est Du mariage et de la concupiscence, il n'y a que dans Les Confessions et dans La Cité de Dieu que se dessine toute l'originalité et l'apport décisif d'Augustin à la question de la concupiscence, les autres ouvrages ne faisant que perpétuer la tradition héritée de Paul d'édification du peuple chrétien et d'explication des préceptes du Catholicisme à la faveur d'un dialogue sans cesse perpétué contre les adversaires de la foi, Païens ou hérétiques.

a) L'intuition de la concupiscence

Avant même que lui soient connues les épîtres de Paul, avant même q'il soit guidé par Ambroise dans sa vie de chrétien, Augustin fut tiraillé par la question du mal et par la façon dont les passions mauvaises s'imposent à l'homme. Ces interrogations ce sont celles qui jetèrent la lumière sur ses forfaits de jeunesse et qui le troublèrent durant toute cette période où il fut un adepte du manichéisme. C'est cette partie de sa vie qu'Augustin raconte dans les premiers livres des Confessions dont la rédaction s'étale entre 397 et 401, s'efforçant de confesser ses fautes passées, s'adressant directement, dans un dialogue intime, à ce Dieu qu'il avait tant cherché « en labeur et fièvre » ailleurs que là où le Dieu d'amour l'attendait, comme il le lui déclare : « Mais toi, tu étais/ Plus intérieur que l'intime de moi-même/ Et plus haut que le plus haut de moi-même ».

Les Confessions est composé de treize livres. Dans les livres I à IX, Augustin raconte les principaux événements de son existence, depuis sa naissance à Thagaste, le 13 novembre 354, jusqu'à la fameuse « extase d'Ostie », à l'automne 387, suivie peu après de la mort de sa mère, Monique. La scène capitale de la conversion, qui eut lieu au mois d'août 386, dans un jardin à Milan, est évoquée au livre VIII : à l'incitation des paroles d'une chanson d'enfant, prises pour une injonction divine, Augustin lit au hasard un passage de l'Épître aux Romains de saint Paul : « ... ce fut comme une lumière de sécurité infuse en mon coeur, dissipant toutes les ténèbres du doute. » Peu après, à la Pâque de l'an 387, Augustin recevait le baptême administré par saint Ambroise. Et c'est dans cette partie de l'ouvrage que se trouve ce traitement de la concupiscence comme d'un état encore inconnu mais qui s'imposait à Augustin. Avant d'être une notion qu'il discutera ultérieurement, la concupiscence sera l'origine de ses souffrances et de ses errements à la recherche de Dieu. C'est de cette concupiscence-là qu'il s'agit dans les premiers livres, de la concupiscence ressentie dès le jeune âge puisqu'à la lumière de ce concept Augustin entreprend l'interprétation de différents évènements marquants de sa vie, tous désastreux où source, même s'il furent joyeux sur l'instant, d'amères regrets pour celui qui, lors de la rédaction de ses confessions est déjà un homme mûr, évêque et philosophe. La première façon dont la concupiscence arrive dans l'oeuvre d'Augustin consiste en une sorte d'énumération, bien que différée sur plusieurs pages, des états où selon lui il fût victime de concupiscence dans le passé.

Comme nous l'avons vu, traditionnellement, pour les Chrétiens, la concupiscence est considérée, et ce dés les premiers siècles de notre ère, comme le péché qui subsiste en l'homme, après son baptême, résidu du péché originel. Dans Les Confessions, l'énumération des évènements marqués par la tendance quasi innée qui penche l'homme à satisfaire les désirs qui l'attachent au monde se fait de manière chronologique. Usant de sa mémoire, de son passé, Augustin illustre à la lumière des fautes qu'il commit la notion de concupiscence. Aucun âge n'apparaît alors être épargné par cette concupiscence puisque l'énumération commence par l'analyse du comportement des enfants nouveaux nés. Pour Augustin, le péché se manifeste dès les premières années d'un homme lorsque encore bébé celui-ci convoite le sein maternel car « nul n'est pur de péché en votre présence, pas même le petit enfant dont la vie n'est que d'un jour sur la terre ». Et ne se rappelant pas de cette période de sa vie que fut celle où encore nourrisson il tétait le sein il affirme « En quoi ai- je donc péché alors ? Etait-ce un péché de convoiter le sein en pleurant ? Si je convoitais maintenant avec une pareille ardeur, non pas le sein nourricier mais l'aliment convenable à mon âge, on me raillerait et on me reprendrait à bon droit. Ce que je faisais était répréhensible [...] Oui, c'était une avidité mauvaise ». (Livre 1, chapitre VIII). Dés les premiers récits des Confessions, apparaît alors pour saint Augustin le caractère inné de la concupiscence allant en progressant, au fil des âges, changeant d'objet puisque par la suite du texte, commentant les fautes de son

adolescence, qui le poussèrent à forniquer et à commettre -on se rappelle du célèbre passage-, le larcin de pommes qui n'étaient pas à lui, il témoigne « Des vapeurs s'exhalaient de la boueuse concupiscence de ma chair, du bouillonnement de ma puberté ; elles ennuageaient et offusquaient mon coeur ; tellement qu'il ne distinguait plus la douce clarté de l'affection des ténèbres sensuelles [...] ma débile jeunesse était plongée dans un abîme de vices (...] Vous vous taisiez alors, jetant de plus en plus, de stériles semences, génératrices de douleur, avec une bassesse superbe et une lassitude inquiète » (livre 2, ch.2). L'adolescence, avec l'apprentissage de la raison va de pair pour saint Augustin avec la prise en compte du caractère mauvais de ce qu'il ressentait alors et que le texte place sous le nom de concupiscence. Dans ces lignes, se voit donc l'importance de l'angoisse physique qui pousse l'homme à ressentir, au-delà des souffrances du corps la voie du péché qui se fixe sur tous les objets même l'amour, puisque, raconte t'il « Je souillais donc la source de l'amitié des ordures de la concupiscence ; j'en ternissais la pureté des vapeurs infernales de la débauche. Repoussant et infâme, je brûlais dans mon extrême vanité de faire l'élégant et le mondain. Je me ruais à l'amour où je souhaitais être pris » (L3, Ch1). Même lorsqu'avec ses amis chrétiens et déjà bien avancé dans l'âge adulte, il souhaita embrasser la foi chrétienne, celui-ci ne pouvait concevoir de ne pas se marier car « Ce qui surtout me tenait prisonnier et me tourmentait violemment, c'était l'habitude d'assouvir une insatiable concupiscence » (L6, Ch12). Ainsi, un second trait de la concupiscence, au-delà du caractère inné, est que pour saint Augustin, et c'est surtout de la concupiscence de l'homme qui attache aux femmes et à la satisfaction des appétits sexuels, la voie du salut, et de la connaissance de Dieu doit passer par l'abandon total de la concupiscence, c'est-à-dire l'abstinence totale, solution très tôt envisagé, puisque Augustin, se souvenant un moment de son adolescence, raconte « J'avais dit : « donnez-moi la chasteté et la continence, mais ne me les donnez pas à l'instant » je craignais d'être exaucé trop vite, d'être trop vite guéri de la maladie de la concupiscence, que j'aimais mieux assouvir que supprimer. »15. Le salut, la sortie de l'emprise du péché apparaît dans la chasteté et le rejet généralisé de la concupiscence.

Cette première analyse nous montre, à travers le commentaire des fautes de saint Augustin, une illustration de la conception chrétienne de la concupiscence. L'énumération chronologique des fautes qui poussèrent Augustin à agir selon le péché illustre le caractère inné de la concupiscence et du péché en l'homme hérité par Paul. L'originalité d'Augustin se fait voir puisque c'est à la lumière de sa vie que la concupiscence sert ici d'exemple en dehors du cadre austère des sermons, comme les premiers penseurs de la chrétienté s'accoutumèrent à le faire. Dans ses lignes, illustrations parfaites de la concupiscence telle qu'entendu traditionnellement par les chrétiens, se dessine aussi deux faits, importants, il est difficile de sortir de la concupiscence et seul le rejet total, par l'ouverture à Dieu qui est amour le rend possible. S'il avait déjà été noté précédemment que la chair convoitait contre l'esprit, Augustin fut le

premier à l'exprimer en en montrant le caractère sensuel puisque c'est autant dans sa chair que dans son âme que la concupiscence se manifesta.

Ainsi, le récit des premiers livres des Confessions, puisqu'il éclaire les fautes passées de saint Augustin présuppose deux temps antérieurs à la rédaction, celui où ressentant en son âme les affres de la concupiscence sans pouvoir nommer ceux-ci et le temps où Augustin parvint à l'écoute de la doctrine chrétienne du salut et de la concupiscence. Par ces premiers livres s'achèvent donc un double mouvement, celui de la recherche doctrinal qui le mena à la notion de concupiscence et la fin des souffrances d'Augustin, plein de grâce. A l'instar de Paul, Augustin place dans la convoitise charnelle l'obstacle au bonheur, tout comme Ambroise et les précédents auteurs latins du christianisme, il utilise la concupiscence pour interpréter la vie réelle, la vie séculière, constamment soumise au péché et, par contre, il l'utilise pour parler de sa vie, l'attacher à son vécu. La concupiscence, pour la première fois est mise au niveau de la psychologie, du cas d'un homme particulier, représentant de tous les autres. Cette concupiscence-là, cette concupiscence du ressenti, de la chair tyrannique, c'est celle que retiendra Freud plus tard, dans sa psychanalyse sous le terme de libido lorsqu'il définira celle-ci comme les pulsions innées de l'être humain qui pousse l'homme à désirer et à être frustré lorsque ces désirs ne sont pas satisfaits.

Toutefois, nous le savons, Les Confessions ne sont pas à proprement parler le simple récit des fautes qu'il s'agit de remettre au Seigneur afin d'accéder au salut. Les confessions dépassent le cadre personnel et ont été écrites aussi pour témoigner de la bonté divine et d'un chemin personnel vers Dieu doublé d'une réflexion philosophique sur le salut. C'est ce qui a poussé Augustin à ne pas seulement relater ses fautes mais à les comprendre sous la lumière de la connaissance de la concupiscence et c'est ce qui le pousse, dans le livre X à ouvrir sa réflexion sur les différentes concupiscences, conceptualisant par là l'idée présente dans la première épître de Jean qu'il existe plusieurs concupiscences, trois exactement.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille