2. Le cas de C
Tout d'abord, nous débuterons par une brève
contextualisation du séjour de C au Brésil en remontant jusqu'aux
origines de ce projet et en éclairant les motivations qui le
sous-tendent. Nous examinerons ensuite les réponses de C liées
aux indicateurs des transformations socioculturelles. Enfin, nous
étudierons ses réponses relatives aux thèmes
associés à la CIC.
2.1. Contexte
C est donc étudiante en Master 1 de psychologie. Elle a
séjourné pour une durée de moins de deux mois à
Recife, au nord du Brésil, dans le cadre d'un stage. Finalement, sur
place, ce n'est pas un mais deux stages qu'elle aura effectués : l'un
dans une structure s'occupant d'enfants atteints d'autisme, et l'autre dans une
association participant au développement personnel et identitaire
d'enfants des favelas. Il apparait que le séjour de C au Brésil
ait été le fruit d'un concours de circonstances. Avant de
s'inscrire à l'université pour l'année scolaire 2011-2012,
elle caressait déjà l'idée de partir au Brésil.
Cependant, ce projet était en concurrence avec l'ambition de poursuivre
un Master en psychologie. Finalement, freinée en partie par la
barrière de la langue, C abandonna son projet de voyage au
Brésil. Comme elle le dit elle-même, la raison prit le dessus, et
elle choisit finalement de s'inscrire en Master de psychologie. Ce n'est
qu'ensuite, en début d'année scolaire, qu'elle entendit parler en
classe de la possibilité d'effectuer son stage de Master 1 au
Brésil. Ce fut donc là l'opportunité de concilier ses deux
aspirations.
À propos de ses motivations, C déclare avoir pour
passion tout ce qui est africain, éprouver une attirance très
forte pour l'Afrique, continent où elle a d'ailleurs
séjourné en 2010 :
« moi ma passion c'est tout ce qu'est africain, je sais
pas pourquoi, depuis vraiment longtemps » ;
« au Brésil, [...] j'y suis allée toujours
dans cette envie de découvrir l'Afrique autre part c'est toujours pareil
moi c'est toujours l'Afrique qui me motive ».
De là découle également son
intérêt pour les sociétés métissées,
comme la Réunion où elle a vécu plus de deux ans, et comme
le Brésil. C'est d'ailleurs pour ces raisons là qu'elle a choisi
de partir dans le nord du Brésil, où les influences africaines
sont plus prégnantes nous dit-elle :
« l'africanité donc c'est vrai que dans le nord
c'est beaucoup plus présent, beaucoup plus
affirmé qu'à Rio Grande do Sul où c'est
beaucoup plus européen ».
En outre, elle a réalisé sur place une
étude sur les pratiques afro-brésiliennes et leur rôle dans
la construction de l'identité des jeunes des favelas. Il s'agissait donc
pour elle, d'une certaine manière, de retrouver l'Afrique sous un angle
différent :
« mais en tout cas j'ai une attirance très forte
pour l'Afrique et puis toutes ces sociétés
métissées c'est vraiment ma passion »
;
« je sais pas, j'avais une attirance très forte
pour le Brésil depuis très longtemps » ;
« quand j'ai fini mon cursus à la Réunion,
ça m'a renforcé ce désir d'aller voir cette terre
où il y a du métissage aussi où l'Afrique elle est
là mais d'une autre manière ».
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