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Impacts des échanges universitaires internationaux sur les étudiants de l'Université Lumière Lyon 2: cap sur le Brésil

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par Thibault Pourhadi
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 recherche sciences de l'éducation et de la formation 2012
  

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1.2.3.4. Stress d'acculturation

Premièrement, P obtient le score de 78,5/100 à l'Échelle de stress d'acculturation. Par exemple, elle dit ne pas avoir eu le mal du pays :

- item 1 « J'ai le mal du pays : je ne me sens pas chez moi et mes compatriotes me manquent » : 2/5.

En revanche, si elle nous dit ne pas avoir subi de discriminations sur place...

- item 2 « Je me sens discriminé ou pas sur un pied d'égalité avec les gens du coin » : 1/5 ; - item 3 « Les autres se moquent de ma culture et de mes valeurs » : 1/5

...elle affirme en revanche avoir été confrontée à des préjugés et à des stéréotypes :

- item 14 « Je suis victime de préjugés et de stéréotypes » : 4/5.

Interrogée à ce sujet en entretien, il ressort que cela lui a été très pénible...

« le truc que moi j'ai trouvé le plus dur en fait c'est le regard qu'y ont en fait sur les Européens et sur les Français notamment ».

...et explique :

« Les gens t'accueillent, y a pas de soucis, et les gens ouais y sont super accueillants et y vont pas te discriminer, c'est presque de la discrimination positive en fait tu vois » ;

« je pense pas que ça t'empêches d'être authentique avec les gens mais n'empêche que tu as ton arrière plan qui reste tu vois ce que je veux dire » ;

« c'est un pays ex-colonisé et nous on était colonisateur en fait, enfin la France, les Français étaient colonisateurs, même si je l'étais pas personnellement (rire), mais y a quand même ça qui reste honnêtement ça pèse encore et tu le vois dans leur représentation des

gens, dès que tu dis que t'es française [...] ils ont des représentations du genre, ils ont des clichés du genre, ouais on se lave pas tous les jours et honnêtement ils le pensent sérieusement quand ils te posent la question c'est pas qu'ils rigolent ils te posent vraiment la question donc ça c'est assez intense, après ils ont des trucs du genre on mange à table avec cinq couverts tous les jours ou genre des trucs tu vois l'entrée, le nana, le dessert enfin tu vois ils ont ce truc tu vois de vraiment on est chic on est élégant [...] Y ont les stéréotypes tu vois que tout ce qui est français c'est de la bonne qualité tu vois, y vont se ruiner à acheter des produits de marque genre Loréal ou Lancôme ou j'en sais rien des trucs que nous-même on achète même pas, parce ce qu'on veut chercher moins cher tu vois, mais pour eux c'est français donc c'est bien et y vont dépenser l'argent pour l'acheter, parce que c'est de la qualité tu vois. Et y pensent que nous on fait pareil, y pensent que y vont acheter quatorze parfums [...]. Pour eux, c'est une marque de richesse tu vois, une marque de je sais pas, d'élégance ou quoi d'avoir un parfum surtout français et d'en avoir plusieurs quoi, et pour moi c'est des trucs mais pff quand j'ai vu ça j'ai halluciné quoi parce que pour moi c'est tellement des trucs futiles en fait honnêtement bon ça c'est mon éducation [...] la France et les pays européens étaient synonymes de modernité tu vois de civilisation [...] et ça pour moi c'était le plus dur à vivre en fait » ;

« je véhicule ça, en venant ici je véhicule le passé, je véhicule le statut international de mon pays d'origine, et c'est présent aussi quand même dans tes rapports avec les gens tu vois [...] en gros quelque part que tu viens d'un pays qui est plus civilisé donc qu'il y a plus d'éducation, qu'il y a plus de, c'est pas vrai tu vois ce que je veux dire mais c'est quand même ce qui t'es renvoyé tu vois » ;

« Même dans le sud alors que le sud y sont tous descendants d'Européens quasiment et justement ils s'en vantent, c'est quelque chose dont ils sont contents [...] limite y vont s'identifier plus à toi et te dire « ouais ici c'est pas comme le reste du Brésil, on est plus évolué » enfin des trucs comme ça et enfin moi je trouve ça insupportable en fait parce que quelque part c'est tout le truc de se dire « bin ouais j'ai pas choisi où je suis née et en même temps j'ai pas choisi moi ce rapport de force avec les gens, j'ai pas choisi d'être dans le pays qui était colonisateur » tu vois ce que je veux dire, donc si je vais quelque part j'ai pas envie d'avoir cette position d'ex-colonisateur tu vois mais en même temps tu l'as malgré toi en fait parce que c'est d'où tu viens quoi » ;

« c'est pas que je voulais pas être française tu vois ce que je veux dire, c'est pas que j'avais honte d'être française ou quoi, mais j'en avais marre qu'y me voient comme ça en fait ».

Par ailleurs, elle nous confie s'être sentie sous pression au Brésil :

- item 8 « Je me sens sous pression » : 4/5.

Là-dessus, elle donne deux explications. D'abord, il apparait que c'était son premier séjour hors de l'Europe :

« c'était mon premier voyage hors de l'Europe donc c'était quand même un gros pas » ;

« les premiers jours [...] c'était un peu intense [...] j'avais jamais été là-bas et d'y être c'est une autre chose tu vois ».

Ensuite, en dépit de la courte durée de son séjour, elle dit ne pas s'être départie d'une vision à plus long terme de la vie au Brésil, ce qui l'a stressée semble-t-il :

« j'avais la pression de me dire, c'est moi-même qui me la suis mise mais de me dire « ok, est-ce que je me vois habiter là-bas? » » ;

« sur une perspective à long terme je me suis posée la question honnêtement « est-ce que je me vois vraiment vivre là toute ma vie quoi? » » ;

« donc c'est toute la question aussi de bin voilà, si tu vas là-bas et que tu te marries avec quelqu'un là-bas et que tu fais ta vie là-bas, est-ce que tu peux revenir en France tu vois? Donc [...] c'est un questionnement aussi, un cheminement de bon qu'est-ce que tu veux pour ta vie plus tard, et ça ça a beaucoup influencé sur mon adaptation là-bas en fait [...] c'était toujours dans le fond quoi, en arrière plan et je pense que du coup bin ça a peut-être mis un peu de pression tu vois, une certaine pression ».

En définitive, cette confrontation à l'image qu'elle véhiculait et cette pression sur ses épaules ont conduit P à ressentir un certain déséquilibre émotionnel. Ainsi, elle déclare, avoir préféré sa vie à Lyon (Questionnaire général, item 16 « Globalement, en terme de qualité de vie, de bien-être et satisfaction, que placeriez-vous en tête? » : Lyon). À ce propos, elle précise ne pas s'être sentie appartenir sa société d'accueil :

« Je pensais que ça serait plus facile d'y vivre tu vois peut-être et en fait en y allant je me suis rendue compte quand même que bon bin bien sûr tu peux y vivre c'est pas infaisable mais c'est quand même un gros choix tu vois c'est un choix qu'y faut pas prendre à la légère parce que bin c'est loin déjà géographiquement, ça coûte cher pour y aller, et aussi bin tu te déracines quand même tu vois parce que tu vois comme je t'ai dit j'étais là-bas je m'y suis sentie bien mais en même temps - bon en même temps je suis restée deux mois, mais j'ai pas sentie appartenir en fait » ;

« ma vie ici comme je t'ai dit elle est plus facile quoi clairement tu vois je sais qu'ici les choses sont plus faciles donc d'un côté je préfère ma vie ici pour ça bin aussi parce que j'ai ma famille et mes amis en France ».

Elle insiste d'ailleurs sur la notion du déracinement :

« moi enfin comme t'as pu voir dans mon parcours identitaire dans le fond moi je me sens quand même bien française tu vois, parce qu'il faut te sentir appartenir quelque part, t'as besoin de sentir que t'appartiens quelque part, même si tu veux habiter n'importe où, même si t'aimes pas où t'habites, tu n'aimes pas d'où tu es, j'en sais rien, enfin t'as besoin de savoir d'où tu viens quoi et pour moi je peux dire tout ce que je veux sur la France mais n'empêche que j'ai vécu là, toute ma vie quasiment, et c'est vrai que mes origines ne sont pas là, enfin bref, tout n'est pas là, mais en même temps c'est un peu ma base quoi » ;

« je me suis rendue compte aussi en allant là-bas que quoi qu'il arrive je voudrais pouvoir revenir en France ».

In fine, elle confie être attirée par le Brésil mais rebutée par la part d'isolement inhérente aux séjours prolongés :

« j'ai un attrait pour là-bas mais [...] c'est une chose d'aller y vivre quelques années en électron libre et d'y aller et t'insérer dans la société quoi vraiment genre en intégrant une famille là-bas en fait concrètement donc je pense c'est ça quelque part bin ça fait peur quoi concrètement de se dire voilà [...] « tu vas te couper quoi » [...] c'est un pays que j'ai beaucoup apprécié, en même temps [...] tu te déracines encore plus tu vois, déjà moi je me sens un peu déracinée à la base enfin j'ai du trouver mes racines moi-même tu vois, maintenant que je les ai tu vois j'ai pas envie de me dire « ok je lâche tout » tu vois c'est ouais c'est un saut dans le vide quoi c'est un saut dans le vide et c'est faisable [...] après voilà est-ce que émotionnelement, affectivement, justement tu auras assez de soutien enfin tu vois c'est toutes ces questions là aussi de penser un peu à ta sauvegarde à toi je pense c'est des pensées de préservation en fait » ;

« c'est ce qui m'a fait ressentir ça quand j'étais dans le sud je me suis rendue compte à quel point, quoi que tu puisses dire, au bout d'un moment t'as besoin de t'identifier à quelque chose du passé quoi, à quelque chose qui fait que t'es toi en fait et pour moi ça a été hyper important ».

Qui plus est, il apparait que le dénuement global de la population brésilienne, y compris la pauvreté

de la classe moyenne, ait contribué à accentuer cet état de déséquilibre émotionnel :

« y a tellement de disparité là-bas, y a tellement d'extrêmes, que pour être je sais pas moi classe moyenne en France y faut vraiment être riche quoi, faut être aisé tu vois pour avoir accès à une bonne éducation y faut avoir de l'argent aussi » ;

« c'est vrai que tu peux avoir accès aux choses [...] surtout si t'as les moyens, c'est surtout
une question d'argent, et tu comprends aussi notamment la mentalité des gens, tu vois les

gens parlent beaucoup d'argent, de s'enrichir, cette notion un peu américaine, de l'ascension sociale, de se créer soi-même nanana [...] en France [...] on a accès à tout tu sais [...] et eux la plupart des gens ont, là les gens dont je te parle ce sont des gens de classe émergente surtout, classe moyenne émergente, donc c'est pas des gens hyper riches mais c'est pas des gens pauvres non plus, pas des milieux populaires ou des favelas non plus, donc c'est quand même des gens qui vivent bien mais qui luttent quoi enfin tu sens qu'y a quand même que c'est pas aussi facile tu vois, je me suis sentie très privilégiée en fait. En France, et dans plein de pays d'Europe, tu as accès à tout facilement tu vois, on peut se plaindre de tout ce qu'on veut [...] n'empêche que la vie elle est quand même facile quoi » ;

« en même temps le fait est que j'ai passé que deux mois là-bas tu vois et tout ce truc là de ce que les gens te renvoient tout ce que je te disais avant je pense qu'y y aurait un certain temps d'adaptation et que en plus je pense que tu dois faire le sacrifice de plein de choses en plus. Comment dire, c'est dur à expliquer en fait chais pas j'ai ressenti en fait par exemple je me suis dit « si je vais vivre là-bas à long terme » genre imagine tu as des enfants là-bas tu vois, je me suis posée cette question je me suis dit « est-ce que t'accepterais que tes enfants vivent comme des Brésiliens en fait? » tu vois concrètement et en fait moi c'est encore aujourd'hui une question qui est difficile parce que je me dis quelque part que j'aurais envie que mes enfants y aient ce que moi j'ai eu et là-bas dans certains endroits - pas partout, mais pour pouvoir avoir une ascension sociale, pour avoir une très bonne condition de vie y faut être aisé comme je t'ai dit donc c'est pas la majorité des gens. Y a quand même beaucoup de gens puis y a beaucoup de gens qui s'enrichissent aussi donc y a quand même une classe émergente donc tu peux quand même bien vivre là-bas mais voilà je sais pas comment dire mais je pense qu'il y a quand même, c'est peut-être un héritage de la colonisation hein c'est peut-être un truc de groupe de se dire « on est supérieur » quelque part tu sais, y a peut-être de ça hein, mais j'avais le sentiment par exemple de enfin comme une sorte de peur ouais j'ai pas envie que mes enfants y grandissent là-bas tu vois j'ai pas envie que si j'ai des enfants un jour qu'y aillent dans une école brésilienne tu vois enfin, c'est peut-être parce que je connais pas assez bien aussi j'y ai pas vécu assez longtemps mais [...] j'ai pas du tout cette peur dans un autre pays européen, si je vais dans un autre pays d'Europe tu vois c'est pas loin et voilà je connais assez bien les cultures, j'ai quand même bien voyagé en Europe, voilà je sais que y a quand même un niveau de vie et un niveau d'éducation qui se vaut dans la plupart des pays en tout cas. Tu vas là-bas y faut se battre en fait tu vois, pour avoir le meilleur y faut que tu te battes si t'es classe émergente si t'es classe moyenne et j'ai pas eu cette habitude de me battre [...] tu vois c'est pas pareil si

t'y vas en tant qu'expat deux-trois ans, [...] t'as un cadre de vie assez protégé. Tu vas vivre là-bas en tant que personne qui s'intègre là-bas c'est différent déjà, et comme moi j'avais déjà cette perspective là, j'avais déjà cette idée là dans ma tête, j'y suis pas juste allée en disant « voilà chouette un petit voyage allons au Brésil » en fait tu vois [...] ça m'a quand même fait voir que c'est un choix énorme quoi, c'est pas un choix que tu fais juste voilà parce que t'es amoureux de quelqu'un et que tu vas le suivre tu vois, pour moi enfin tu peux le faire ça à la limite mais pour moi c'est inconscient ».

Pareillement pour l'insécurité, dans une moindre mesure :

« j'ai eu tout de suite conscience de ce fait voilà je peux pas sortir la nuit quand je sors la nuit je fais attention de toujours prendre des rues éclairées voilà je sors jamais dans des rues un peu obscures même si c'est plus rapide mais en même temps t'as toujours cette pensée quand c'est la nuit « ok tu rentres le plus vite possible chez toi » quand t'es tout seul t'as pas de voiture tu rentres chez toi sinon tu prends un taxi » ;

« Donc si tu veux c'est pas des choses à quoi je pense ici, tu vois je me promène dans la rue à trois heures du mat c'est pas un soucis - bon je le fais pas souvent mais ça m'arrive, et làbas, même, dès que la nuit est tombée en fait, tu vas penser tout de suite différemment » ;

« Et ouais, ça déjà c'est un truc y faut s'y habituer quoi parce que pff ici j'appelle jamais de taxi quoi, ça me viendrait jamais à l'idée d'appeler un taxi tu vois, je sais même pas comment on fait même ».

Pour finir, remarquons que l'approche de la spiritualité dans la société brésilienne a elle aussi participé au déséquilibre émotionnel de P :

« Euh ouais alors les églises, parlons-en (rire). C'était assez surprenant ça aussi parce que j'ai jamais vu ça » ;

« y te vendent des miracles quoi tu vois t'as tout une doctrine de la guérison, une doctrine de la prospérité qui est très présente » ;

« Concrètement y vont leur promettre des trucs genre donne tout ton argent, Dieu te le rendra, enfin ces théories là quoi et des personnes du coup qui sont très sincères on leur parle de Jésus et on leur vend un Jésus un peu refaçonné » ;

« j'ai été choquée, j'ai été choquée ouais, j'ai été choquée parce que comment dire bin c'est d'autant plus dur d'être authentique je pense parce que du coup t'es assimilé à quelque chose que t'es pas forcément tu vois et je pense que ça doit être très compliqué en fait d'être chrétien là-bas » ;

« en temps que chrétien, que protestant évangélique, c'est choquant parce tu te dis toi- même comment t'es crédible après tu vois » ;

« je comprends la mauvaise réputation des églises évangéliques là-bas » ;

« ça m'a un peu rendu triste parce que je me suis dit « c'est très dommage en fait » que ce soit utilisé comme ça ».

Toutefois, elle en tempère le rôle :

« après moi j'ai cette conception que Dieu gère les choses tu vois Dieu est au-dessus de tout donc y voit même dans ces endroits là » ;

« c'est pas quelque chose qui me soucie moi personnellement parce que c'est pas dans mon contrôle ».

En somme, tout ceci a concouru au fait que P reconnaisse avoir subi un choc culturel au Brésil (Questionnaire général, item 17 « Rétrospectivement, pensez-vous avoir vécu un choc culturel pendant votre séjour au Brésil? » : oui), bien qu'elle s'estime globalement satisfaite de son séjour (Questionnaire général, item 15 b) « Globalement, combien êtes-vous satisfait de votre séjour au Brésil? » : 5/5).

Deuxièmement, P obtient le score de 70/100 à l'Échelle de bien-être. Par exemple, elle semble se satisfaire de la façon dont s'est déroulé son séjour :

- item 7 « Êtes-vous content de la tournure qu'a pris votre vie ici? » : 4/5 ;

- item 19 « Avez-vous déjà souhaité être de retour chez vous en France? » 2/5 ; - item 10 « Êtes-vous plus souvent déprimé que joyeux? » : 1/5.

Il apparait également qu'elle se soit sentie à l'aise dans son environnement :

- item 2 « Vous sentez-vous exclu socialement? » : 1/5 ;

- item 3 « Vous sentez-vous seul et faiblement entouré? » : 2/5 ;

- item 9 « Vous entez-vous à l'aise dans votre environnement? » : 4/5.

De plus, elle semble ne pas avoir connu de difficultés d'ordre relationnel :

- item 8 « Les gens vous ennuient-ils ou vous irritent-ils? » : 2/5 ;

- item 13 « Participez-vous régulièrement à des activités de groupe? : 4/5 ;

- item 16 « Préférez-vous rester seul? » : 1/5.

Par ailleurs, elle déclare s'être toujours sentie très bien au Brésil (Questionnaire général, item 1 « Durant votre séjour au Brésil, comment vous sentiez-vous? » : 5/5). À ce propos, il semble que certains éléments l'aient aidée à faire de ce séjour une expérience positive et à en diminuer les aspects délétères. Elle mentionne d'abord une discussion avec une enseignante à l'Université Lumière Lyon 2 :

« Mme X elle nous a préparé quand même pour le voyage, elle nous a un petit peu parlé

avant, le truc c'est que moi elle m'avait dit « ah toi où tu vas ça craint pas du tout c'est une région riche blablabla » enfin elle connait plutôt le nord et elle a bien briefé les filles et moi j'étais là donc j'ai écouté ce qu'elle a dit. Tout ce qu'elle a dit pour les filles qui en plus allaient dans la favela bin écoute moi ça m'a servi pour là où j'étais quoi [...] c'est une chose d'y être tu vois. C'est une chose qu'on te raconte quelque chose mais c'est une chose de le vivre et d'être toute seule ».

Puis, elle nous fait part des conseils qu'elle a pu recevoir sur place :

« je pense qu'y faut se comporter en sachant écouter les conseils des personnes sur place tu vois et moi heureusement j'ai la personne avec qui je vivais qui m'a donné beaucoup de conseils au début je t'ai dit j'étais pas mal protégée parce que je vivais avec la famille, quand je me suis retrouvée toute seule elle m'a quand même briefée tu vois, elle m'a donné certains conseils, parfois quand je faisais des trucs elle me disait « ah mais là j'étais inquiète et tout tu devrais pas faire ça » enfin tu vois donc j'ai quand même suivi ses conseils parce que voilà c'est une jeune, elle vit là depuis toujours, c'est quelqu'un qui a

voyagé donc elle connait le monde aussi tu vois donc elle sait de quoi elle parle je pense donc j'ai écouté ce qu'elle m'a dit tu vois mais non ça va, y a peut-être des moments où je me sentais un peu seule c'est normal t'es loin de chez toi mais après j'ai pas trop eu de moments vraiment ça allait pas du tout je voulais rentrer quoi non ».

Finalement, elle avance son expérience antérieure du séjour à l'étranger :

« ça m'a forcément aidée parce que c'était mon premier gros, enfin j'ai vécu un an là-bas [en Italie] c'était mon premier séjour à l'étranger de longue durée quoi en tant qu'étudiante et ouais j'ai vécu là-bas des trucs que j'avais jamais vécu avant tu vois notamment dans la coloc, la coloc avec des personnes de différentes cultures enfin ouais j'ai vécu des choses là-bas que j'avais pas connu ici donc déjà là-bas ça m'a augmenté ma flexibilité (rire) et je pense que ouais c'était nécessaire d'avoir ça même avant d'y aller quoi je pense que d'aller d'office au Brésil ça aurait peut-être été intense ouais parce que comme je t'ai dit maintenant je fais vraiment une séparation entre l'Europe et le reste enfin avant je voyais pas vraiment l'Europe comme un tout tu vois j'avais du mal à voir ça comme une entité et maintenant en fait je le vois vraiment comme ça parce que je pense que y a quand même quoi qu'on dise - ça dépend de quel pays peut-être mais, y a quand même une certaine similarité tu vois une certaine bon en plus on est proche géographiquement avec ces pays là et je pense que quand tu quittes cette zone, c'est un peu ta zone du monde tu vois, quand tu quittes cette zone t'es dans un autre schéma, dans un autre ouais t'es dans totalement autre chose tu vois ta zone de référence elle est plus là donc y faut le prendre en considération et

je pense que souvent les personnes voyagent un peu trop à la légère en fait tu vois genre recherche d'exotisme en fait tu vois ».

Dernièrement, P obtient le score de 71,6/100 au Brief COPE. Ses réponses laissent transparaître qu'elle réagit aux situations stressantes, délicates ou imprévues avec flegme...

- item 1 « Faire quelque chose pour moins y penser » : 4/5 ;

- item 8 « Rechercher les aspects positifs dans ce qu'il m'arrive, voir le bon côté des choses » : 4/5 ;

- item 10 « Prendre les choses avec humour » : 5/5 ;

- item 11 « Prier, méditer, faire de la relaxation » : 4/5

...et qu'elle n'hésite pas à chercher aide et conseil auprès de son entourage le cas échéant : - item 3 « Recevoir l'aide et le conseil d'autres personnes » : 4/5 ;

- item 7 « Rechercher le soutien et la compréhension de quelqu'un » : 4/5.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand