III. LES FACTEURS ECONOMIQUES
La végétation est l'un des meilleurs indicateurs
de la «santé« d'un milieu. Elle reflète les conditions
climatiques, l'état des sols et surtout elle peut aussi traduire un
malaise social et économique sur lequel il importe de se pencher.
3.1 L'exclusivité du maraîchage
L'économie des terroirs entre Andal et Diogo repose
exclusivement sur la production légumière et dans une moindre
mesure sur la production animale et halieutique. Les paysans emploient donc
toute leur énergie à travailler les niayes. Une telle obstination
à des raisons profondes qu'il faut mettre en lumière :
· Le désir de la rentabilité
immédiate est une des principales causes de l'engouement vers les
niayes. Les produits maraîchers, bien que nécessitant un
énorme travail, arrivent à maturité assez vite, ce qui
permet de récolter rapidement le fruit des labeurs.
· La possibilité de cultiver toute l'année
grâce aux nappes est un facteur à prendre en compte.
· La supériorité de la demande sur l'offre
permet d'étendre les cultures tant que faire se peut et d'être
assuré néanmoins d'écouler toute la production (à
quelque prix que se soit).
· Il est aussi à noter que globalement les produits
maraîchers ont une bonne rentabilité, surtout pour les
propriétaires de terre.
· Enfin, le peu de solution qu'offre l'Etat contribue
également à maintenir les populations dans les niayes.
Toutes ces raisons focalisent l'attention des paysans sur le
maraîchage au détriment des autres potentialités de la
zone.
3.2 Croissance urbaine
La position géographique de la région des Niayes
dans un espace encadré par des puissants centres urbains (Dakar,
Saint-Louis, Thiès, Louga sans oublier les villes de l'intérieur
comme Kaolack ou des centres comme Touba et Tivaouane) n'est pas sans impact
sur les activités agricoles des terroirs qu'on y rencontre.
D'un point de vue spatial cette croissance
démographique des aires urbaines contribue à une réduction
des surfaces culturales, ce qui nous conduit inéluctablement vers une
saturation des aires de cultures donc à une intensification de la
production. En dépit du fait que les marchés soient parfois
lointains par rapport à notre zone d'étude, ils n'en sont pas
pour autant moins déterminants dans l'évolution du paysage
végétal. Sans être véritablement prise en compte par
les agriculteurs au moment de commencer la production, la capacité des
marchés urbains à absorber la totalité de la production
justifie largement l'intensification des cultures.
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