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Les impacts du maraàŪchage sur la végétation ligneuse dans la région des Niayes centrales (Mboro- Diogo ) au Sénégal

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par Sierge NDJEKOUNEYOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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2.3 De la nécessité d'une valorisation du potentiel ligneux

Les populations rurales des Niayes ne vivent plus directement de leur agriculture (autoconsommation) depuis longtemps, ce qui a produit certaines exigences et un mode vie calqué sur celui des centres urbains tributaires d'un revenu conséquent pour se procurer les produits de première nécessité essentiels à la subsistance quotidienne (huile, riz, gaz, produit manufacturés..).

Ainsi le passage d'une économie de subsistance à une économie d'échange par l'adoption et la généralisation du maraîchage s'est répercuté diversement sur le couvert végétal. Nous notons une perte de dépendance vis-à-vis des essences ligneuses qui ne sont plus perçues de manière spécifique. Beaucoup d'arbres sont de fait tombés dans la marginalisation, ce qui facilite énormément leur élimination par le maraîcher.

67-Pour les exploitants interrogés la production et la commercialisation sont meilleures dans les Niayes

par rapport à la Casamance ou il faut environ 5 palmiers pour obtenir 10 litres, le vin de palme est commercialisé à raison de 500 F le litre alors qu'il est à moins de 300F la bas

68 -La saignée est d'ailleurs interdite par les autorités sénégalaises

69 - Etude d'impact du projet Zircon de la Grande Côte

70 -5000F par ans et par individu

Des essences d'usages aussi variés qu'Adansonia, Elaeis et Borassus sont souvent réduites à un rôle décoratif. Dans bon nombre de cuvettes la présence d'arbre n'est finalement révélatrice que d'un besoin de récréation à cause de la dureté du travail.

Un paysan de Diogo s'est exclamé lors d'une question relative à la raréfaction d'Elaeis guineensis en disant « il n'a qu'à disparaître, je n'en ai que faire ». Un autre cette fois ci à Mboro a déclaré, en réponse à une question sur la gêne que constituent les plantes ligneuses pour les cultures maraîchères, que « c'est de la lumière du soleil dont mes plantes ont besoins et non de l'ombre des arbres ». Ce qui est révélateur de l'état d'esprit des maraîchers qui perçoivent de plus en plus la végétation ligneuse comme une menace à leur activité tout en oubliant les nombreux bénéfices dont ils peuvent profiter. Les essences à vocation alimentaire évidente ou de haute valeur gustative comme le manguier, l'anacardier, le cocotier sont bien connues mais le reste est négligé surtout par les jeunes maraîchers. A cet effet les mentalités à Mboro sont à un stade antérieur à celles de Diogo, certains producteurs s'apprêtent à se passer également de la valeur d'usage des arbres.

Quelques unes des essences que nous avons répertoriées méritent de retenir notre attention, ne serait ce que parce que cela permettrait de faire ressortir leur intérêt potentiel pour le maraîcher.

Le rôle fertilisant est la première justification qui explique le maintien d'un arbre à l'intérieur d'un champ. Acacia albida est à cet effet l'essence la plus classique à tout point de vue avec son rôle bénéfique sur le rendement ainsi que sa contribution à l'alimentation du bétail. Cependant cette espèce est de moins en moins sollicitée dans le cadre des cultures maraîchères alors que son association avec les cultures pluviales laisse encore dans le paysage des dunes émoussées des traces parfaitement décelables.

De même, le rônier qui est d'une étonnante élasticité écologique n'est que très peu sollicité dans le remplacement du palmier à huile alors qu'il présente, pour les connaisseurs, des avantages au moins aussi importants que le cocotier. Dans toute la zone d'étude, les seules rôneraies que nous ayons observées se localisent entre Santhie Touba Ndiaye et Touba Ndiaye (deux villages voisins), pourtant la flexibilité écologique de Borassus aethiopum est telle qu'il peut subsister des années entières dans des cuvettes arides et inexploitées. Même le Baobab, arbre mythique, dont toutes les parties sont utilisables, perd sa signification ici. Un tableau synthétique nous permettra de mieux apprécier la richesse des usages possibles pour cette flore et de déplorer par ailleurs le manque de valorisation dont fait l'objet la majorité des essences.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Source : recherche

documentaire, enquête
(S. NJEKOUNEYOM)

Tableau 12 : Usages et utilisations des arbres71

L'évolution de la végétation ligneuse dans sa composition et dans sa densité est le résultat de pratiques paysannes évoluant dans un environnement précis. Dans ce cas la protection qu'on accorde à une essence est largement définie par l'usage et l'intérêt qu'on lui trouve.

Mais il faut signaler que la présence d'un arbre ou d'un peuplement n'est pas forcement due à une fonction spécifique reconnue et appréciée par le maraîcher. En effet il y a des essences qui s'adaptent bien aux conditions écologiques et aux conditions d'exploitation et qui de fait se maintiennent en dépit de l'indifférence ou même de l'hostilité que leur témoigne le maraîcher. Inversement il existe beaucoup d'espèces dont la présence est souhaitée par ce dernier mais que les nouvelles conditions ne permettent plus de perpétuer.

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