3.2 Les effets du maraîchage sur la
disponibiité hydrique58
Le maraîchage est une activité qui
nécessite un prélèvement important sur la nappe dont
bénéficient également certaines essences hygrophiles. Il
est évident qu'avec la sécheresse, des essences comme Elaeis
guineensis ne peuvent se contenter des précipitations hivernales et
de l'hygrométrie élevée pour assurer leur vitalité.
Elles doivent impérativement profiter des
57 -Celui de Diogo a fait une victime (une jeune fille
de 12ans)
58 -Les réserves des nappes sont
estimées par le PAEP à environ 22 milliard de m3 en
1999 et les ressources renouvelables de cet aquifère à
391000m3/an pour des besoins agricoles estimés à 217
million de m3/an.
Les seuils d'exploitation définis par le BRGM et l'UCAD
sont largement dépassés conduisant à une baisse de 7 10 cm
en moyenne par an au niveau de la nappe. Outre l'exploitation pour le
maraîchage il faut évoquer pour être objectif les
activités de prélèvement des ICS et le
développement du reboisement avec les plantes phréatophytes.
nappes d'eau souterraines qui, malgré le durcissement du
climat, restent dans des conditions d'exploitation rationnelle tout de
même à la porté de leurs racines. Mais la
concurrence imposée par les cultures maraîchères conduit
souvent à dépasser les niveaux de profondeur
acceptables pour les racines. C'est ainsi qu'à Diogo et
dans les cuvettes de Darou Ndiaye oül'activité suit un
rythme soutenu à l'aide de la motorisation, Le peuplement de palmier est
en
piteux état. La profondeur des nappes dans les
dépressions les plus creuses peut aller jusqu'à 8m, ce qui pour
des essences qui subissaient une inondation temporaire partielle est un
sérieux handicap. Le système traditionnel d'exhaure qui
était manuel est complètement remplacé dans les terroirs
de Diogo, de Golgaindé et d'Andal par les motopompes. Le nombre d'engins
peut varier de un à dix (en fonctionnant en moyenne 4 à 10 heures
par jours) suivant la dimension de la cuvette et les moyens financiers
disponibles.
Même si cette eau abondamment pompée des nappes
est immédiatement restituée grâce à la
porosité des sables constitutifs du système, il faut
reconnaître que ce n'est pas sans avoir contracté sur les sols et
sur les plantes des substances chimiques diverses que le maraîchage
introduit.
Par ailleurs la constance des vents agit comme un
accélérateur de l'évaporation surtout que les cultivateurs
arrosent aux heures les plus chaudes. Il ne faut pas non plus omettre le
prélèvement direct des plantes maraîchères pour leur
besoin de croissance. Ce système d'irrigation, déjà non
viable pour l'activité maraîchère elle même, se
répercute immédiatement sur la ressource ligneuse. D'ailleurs, de
manière indirecte, les exigences hydriques de certaines essences
ligneuses font que le producteur préfère ne pas les
perpétuer, il ne voit pas pourquoi gaspiller davantage une ressource si
précieuse pour ses cultures.
A tout égard le prélèvement
créé par l'activité maraichère est supérieur
à la restitution et constitue un manque à gagner important pour
la végétation exigeante. A Diogo, Touba Ndiaye et Andal les
motopompes sont les signes visibles de la profondeur de la nappe et par
ailleurs de la décadence de la végétation.
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