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Les impacts du maraàŪchage sur la végétation ligneuse dans la région des Niayes centrales (Mboro- Diogo ) au Sénégal

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par Sierge NDJEKOUNEYOM
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies 2007
  

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II. LE CIRCUIT DE COMMERCIALISATION

Dans la majeure partie de la zone d'étude, l'agriculture se réduit au maraîchage qui constitue la source principale de revenu des terroirs. La commercialisation des produits issus de cette activité se fait selon différentes modalités.

Figure13 : Filière de commercialisation des produits maraîchers dans la zone de Diogo et Mboro Source : S. NDJEKOUNEYOM -2007

On a d'abord la vente sous contrainte qui est le fait de paysans qui dépendent des bana bana

fournisseurs d'intrants à crédit et auprès desquels ils se voient dans l'obligation de passer pour écouler leur récolte. Ensuite nous avons la vente libre qui est le fait de producteurs bana bana qui assurent eux mêmes l'écoulement de la production. Nous notons aussi dans cette même catégorie les producteurs qui sont devenus assez puissants pour ne pas dépendre des bana banas et qui peuvent donc traiter efficacement avec ces derniers. La figure 13 nous permet d'apprécier les interrelations qui existent entre les acteurs dans cette filière.

L'organisation de l'écoulement de la production par camion est assurée par des coxeurs qui ont pour rôle de collecter les marchandises en fonction de leur destination et les répartir dans les camions disponibles.

La filière crée ainsi un environnement favorable à l'émergence d'activités informelles différents acteurs interviennent de manière indépendante mais cohérente depuis la production

jusqu'à la commercialisation et la distribution. L'étude de cette filière implique l'analyse d'un circuit économique complexe qui part du producteur aux bana banas en passant par les coxeurs pour arriver aux semi-grossistes et enfin aux petits revendeurs.

III. LES CONTRAINTES DE L'ACTIVITE MARAICHERE

De nombreuses contraintes pèsent sur l'activité maraichère, l'une des plus importantes est celle qui est liée au caractère périssable de la production. En dehors des oignons et des pommes de terre qui autorisent un temps de conservation plus important, les autres spéculations courent toutes le risque de se détériorer.

Cette situation rend extrêmement vulnérables les paysans qui sont soumis ainsi à la loi des marchands et revendeurs. Dans la crainte d'une perte des récoltes, les exploitants sont contraints le plus souvent de brader la production à des prix dérisoires pour le plus grand bonheur des bana banas ou grossistes. C'est ce qui explique les énormes fluctuations sur le prix des produits qui peuvent aller du simple au triple ou au quintuple.

Comme autre source de difficultés nous pouvons mentionner le manque d'écoute du marché par les producteurs. Les principaux centres concernés à savoir Touba, Dakar, Tivaouane, Nouakchott, Louga, Mboro, Kaolack ne sont pas consultés avant la production ou la récolte, ce qui se solde souvent par une surproduction et par conséquent une chute du prix des produits en excédentaires. De plus les producteurs ne coordonnent absolument pas leurs actions. Chacun est laissé à sa seule appréciation et produit à sa guise ce qu'il estime profitable pour lui. A cela il faut ajouter la saisonnalité de la production (malgré l'existence de semences adaptées) et l'aversion au risque de diversification.

Tableau 9: Les contraintes de l'activité maraîchère

Protection des plantes
inadéquate

Irrigation difficile

Qualité des intrants et
dégradation des sols

Commercialisation en Conséquence sur la

produits maraîchers santé

difficile

-Disponibilité des produits

phytosanitaires inadéquate

-Suivi phytosanitaire inadéquat -Formation en protection des plantes insuffisante

-Puits mal construits

-Ressource en eau insuffisante

pour l'irrigation

-Recharge de la nappe

insuffisante

-Salinisation croissante des eaux

-Nappe d'eau surexploitée -Moyens d'exhaure inadéquate -Nombre de puits insuffisant pour utiliser d'autres terres

- Qualité des fumiers insuffisante

- Qualité des engrains insuffisants

- Système de contrôle des engrains déficient

-Disponibilité des intrants aux près des commerçants irrégulier (Fumier engrain)

-Fertilisation du sol en diminution -Qualité du fumier utilisé insuffisant

-Utilisation de la jachère

insuffisante

-Salinisation croissante des sols -Salinisation croissante des eaux -Ensablement de cuvette
maraîchère

-Information sur la filière -Non utilisation des

maraichère déficiente équipements de protection

-Information sur les prix -Formation en méthode

d'application insuffisante

indisponible

-Utilisation fréquente de

-Calendrier de culture

produits dangereux

uniforme

-Prix de vente trop bas

- Importation autorisée

-Absence de règlementation des prix

-Arrivée massive des produits locaux

-Système de rémunération des sourga contraignant

-Moyen de conservation

inexistant

-Route de Mboro Diogo peu praticable

Source : Enquête (S. NDJEKOUNEYOM 2007)

Le manque d'entente et de concertation entre les agriculteurs est l'une des principales causes de la mauvaise rentabilité du maraîchage à l'heure actuelle. A Diogo, les seuls groupements qui sont signalés dans ce cadre sont des coopératives villageoises ou des sections villageoises auxquelles d'ailleurs la plupart des cultivateurs du terroir n'adhèrent pas. Par ailleurs si à Diogo les terres dominantes sont convexes, à Mboro la situation est inverse. Dans l'un comme dans l'autre des cas les sols ne sont pas appropriés pour le maraîchage qui préfère, nous l'avons vu, les sols ni trop sableux ni trop argileux des bas-versants ou khours. D'autres contraintes comme l'érosion des sols, l'enclavement de certains villages, l'insuffisance des revenus ou encore le niveau d'instruction faible sont résumées dans le tableau ci-dessus.

Cette étude nous permet une double observation. D'abord on constate d'une part que le système défini fonctionne, d'un point de vue spatial, largement au dessus de ses potentialités avec un dopage des cultures mais d'autre part, d'un point de vue cette fois ci organisationnel, il y a des failles évidentes qui empêchent la valorisation et l'optimisation de la production.

Le circuit de commercialisation est inutilement alourdi par le nombre d'intervenants et d'acteurs au statut d'ailleurs très inégal. Dans ce système le principal concerné, à savoir le producteur, a les mains liées40 et ce sont les bana banas et les coxeurs, acteurs pourtant improvisés, qui finissent par avoir la maîtrise de l'écoulement de la production.

Le maraîchage dans le cadre de ce chapitre a été étudié en faisant abstraction, autant que possible, des impacts des cultures maraîchères sur la végétation ligneuse afin de resituer cette activité dans son contexte spécifique. Les chapitres suivants se chargeront d'établir les relations existantes entre ces deux composantes du milieu.

40 -Même si celui-ci constitue le première maillon de la chaine, force est de constater qu'il n'est pas indépendant financièrement.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry