II. LA PRODUCTION MARAICHERE
Le maraîchage est, compte tenu des habitudes
alimentaires au Sénégal38 et de l'augmentation de la
population urbaine, une activité en pleine expansion, le marché
intérieur absorbe la quasi-totalité du volume produit dans la
région des Niayes. Le taux de couverture des besoins en produits
maraîchers est de 70% sur une période de 6 à 8 mois de
l'année (ISRA, 1996).
Les surfaces qui lui sont dévolues sont
estimées39 à plus de 10 000 ha et la zone des Niayes
en est le poumon principal. Dans la communauté rurale de Darou Khoudoss
l'activité maraîchère couvre 30 % de l'ensemble des terres
et occupe une place primordiale dans les stratégies de survie et de
création de revenus des populations locales. La production globale peut
être estimée à 150 000t parmi lesquelles l'oignon occupe la
1ère place avec une production de 10866 tonnes environ en l'an 2000,
suivi du chou. La tomate vient en troisième position, suivie de
l'aubergine blanche (diakhatou) et de la pomme de terre qui vient en
dernière position.
Celle de la communauté rurale (tableau 8) de Darou
Khoudoss s'élève à 34.140 t pour les principales
spéculations.
Tableau 8: Production maraîchère de la
communauté rurale de Darou Khoudoss
ANNEES
SPECULATIONS
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Sup. Cultivée (ha)
|
Product. (T)
|
Sup. Cultivée (ha
|
Product. (T)
|
Sup. Cultivée (ha
|
Product. (T)
|
Sup. Cultivée (ha
|
Product. (T)
|
Sup. Cultivée (ha
|
Product. (T)
6912 5322
|
Oignon
|
535
|
8200
|
556
|
10866
|
565
|
8904
|
449
|
6519
|
621
|
Chou
|
650
|
7150
|
492
|
5418
|
522
|
7839
|
474
|
4740
|
6912
|
Tomate
|
461
|
5325
|
488
|
5859
|
463
|
6216
|
640
|
6408
|
501
|
6520
|
Pomme de terre
|
245
|
4410
|
273
|
4914
|
320
|
5206
|
213
|
1481
|
405
|
6912 8474 34140
|
Diakhatou
|
237
|
4054
|
265
|
4535
|
274
|
5665
|
210
|
840
|
385
|
TOTAL
|
2128
|
29139
|
2074
|
31592
|
2144
|
33830
|
1986
|
19988
|
8824
|
Source : CERP de Méouane,
2004
On constate que même lorsque les superficies sont
sensiblement égales, d'importantes disparités peuvent
apparaître au niveau des rendements. Le tableau 8 permet de souligner le
caractère très aléatoire de cette activité qui ne
dépend pas uniquement des surfaces mises en valeurs. La production de
tomate et de diakhatou en particulier peut augmenter d'une année
à l'autre alors que les surfaces qui leurs sont consacrées
diminuent. D'un autre côté on peut aussi enregistrer des
augmentations considérables de la production d'une année à
une autre, le cas de l'aubergine qui passe de 840 t à plus 8000 t en
l'espace d'une année pour une augmentation de superficie de seulement
175 ha est pour le moins spectaculaire.
38- Les plats contiennent au moins 3 à 4
légumes différents.
39 -Niang laboratoire de l'agriculture irriguée
en moyenne vallée du Sénégal -1995
Il faut savoir que les rendements sont fonctions des secteurs
exploités (khour, ndiouki, tiérangal) ; des techniques
d'exhaure et d'irrigation, des produits phytosanitaires utilisés, des
semences choisis. A ces facteurs intrinsèques à la production il
faut ajouter des facteurs exogènes comme la demande du marché ou
sa capacité d'absorption qui seront traitées plus amplement dans
la troisième partie.
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