1.5 La charge de travail
Le travail nécessaire pour les cultures
maraîchères est considérable, il n'est
généralement pas dévolu à un seul homme lorsque la
parcelle est supérieure à 0,5 ha. Il mobilise en moyenne dix
heures par jours tant les tâches sont nombreuses et fastidieuses :
défrichement, labour, semi, repiquage, arrosage, désherbage,
traitement phytosanitaire, récolte. De plus, la mécanisation est
exclue pour ce type de culture et dans ce type d'environnement.
En général si le travail de champs ne prend pas
la forme d'une exploitation familiale, le propriétaire peut faire
appelle, sous la forme de métayage, à un ou deux sourga(s)
qui sont des travailleurs saisonniers externes à la
communauté. En échange de leurs services ils sont logés et
nourris dans la demeure du chef d'exploitation, ils reçoivent en
compensation de leur travail une rémunération égale
à la moitié de la valeur de la récolte.
Outre les sourgas les femmes et les enfants peuvent
apporter respectivement leur contribution pour la récolte et l'arrosage.
Mais en général le repiquage est assuré par le chef de
famille en personne.
1.6 Les pratiques
La notion de pratique sous entend que le fait technique ne
peut être dissocié de l'acteur. A l'exception des techniques
classiques de mise en valeur comme le labour, l'irrigation, le
désherbage, le cultivateur des niayes a développé un
ensemble d'astuces qui le rendent intéressant. Les paysans ont acquis un
savoir faire adapté aux conditions pédologiques et climatiques de
leur zone d'activité. Les spéculations sont organisées
selon un calendrier et les semences sont sélectionnées selon la
saison, selon le degré de salinité des sols etc.
La structure particulaire des sables dunaires n'étant
pas vraiment un avantage, pas plus que la valeur pédologique des sols
qui décroissent des dépressions aux sommets. Le paysan des niayes
s'est adapté et ne se laisse pas devancer par les innovations
scientifiques dans le domaine agronomique et les produits phytosanitaires. Les
semences sont par conséquent choisies selon la réalité du
terrain.
Les cultures se pratiquent toute l'année et suivent un
rythme soutenu sur les mêmes sols au prix d'un amendement intensif des
sols. Même pendant l'hivernage, le producteur maraîcher trouve le
moyen de cultiver des espèces pluviales adaptées.
Nous notons chez près de 98% des producteurs
enquêtés, l'absence totale de jachère, jusqu'à
présent cela semble leur réussir grâce notamment à
la rotation des cultures qui atténue un peu l'appauvrissement des
sols.
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