Chapitre V : MODALITES DE LA PRODUCTION MARAICHERE
Etudier la végétation d'une part et d'autre le
maraîchage dans cette zone des Niayes centrales revient, en quelque
sorte, à parler implicitement d'un potentiel et de son principal facteur
de destruction. En effet pour un milieu dont la vocation au maraîchage
s'affirme de plus en plus, la destruction ou la construction du paysage
végétal est foncièrement liée aux techniques, aux
pratiques et aux contraintes spécifiques de cette activité.
Rappelons que le maraîchage reste un type d'agriculture
très intensive qui vise à maximiser l'utilisation du sol et
à produire dans des cycles de temps très courts. Les cultures
légumières réagissent de manière spécifique
aux conditions locales de température et d'insolation, de mêmes
elles sont très exigeantes en ce qui concerne les caractères
chimiques et physiques des sols, qui doivent être riches en
matière organique et bien drainés. Elles demandent par
conséquent non seulement une charge de travail considérable mais
aussi des moyens importants et particuliers.
I. LES FACTEURS DE LA PRODUCTION
Le maraîchage est une activité qui repose sur des
exigences spécifiques liées aux sols, à la
disponibilité en eau et l'utilisation d'intrants.
1.1 La diversité et l'utilisation des sols
Les sols de la région présentent des
caractéristiques générales assez distinctives, ils sont
généralement jaunes peu évolués et marqués
par une faible fertilité. La texture sableuse est très
élevée (supérieure à 90 %) avec une structure
particulaire, signe d'une faible teneur en argile.
-Nous avons les sols ferrugineux non lessivés (sol
dior), fréquents dans toute la zone et plus spécifique
dans les zones de terroir et sur les haut-versants. Plus propices aux cultures
pluviales, leur utilisation pour le maraîchage se fait moyennant un
important amendement et la présence d'un forage profond.
-Localisé au niveau des khours35 ,
les sols de bas-versant sont spécifiques aux niayes (sols
argilo-limoneux hydromorphes) et communément appelés
banne ou deck dior. Ils sont marqués dans un
passé récent par une hydromorphie importante. La charge en humus
et matière organique est considérable. Ils constituent
indiscutablement le meilleur support des cultures maraîchères
(tomate, chou, aubergine, pomme de terre etc). Ils portent parfois une
importante superficie arboricole
-Dans les dépressions se rencontrent des sols argileux
hydromorphes particulièrement enrichie part les dépôts
organiques. Ils se prêtent à la culture de patate, de carotte,
autre fois du riz mais l'hydromorphie n'y est plus vraiment d'actualité
pour permettre cela. Parfois le fond des cuvettes peut être occupé
par une matière noirâtre, les tourbes, qui rendent le sol inculte
sauf pour la patate et le manioc qui s'en accommodent assez bien.
-Les sols halomorphes ont une répartition plus ponctuelle
et constituent un handicap pour le maraîchage.
35 -Le Khour est la partie de la
niaye constamment humide (aujourd'hui le terme reste mais la
réalité qu'il désignait est peu fréquente)
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