II. LA STRATIFICATION ET LA
DENSITE
L'analyse de la stratification et surtout de la densité
du recouvrement végétal32 constitue, par opposition
à l'analyse purement phytosociologique, une préoccupation
nettement plus géographique bien que son expression numérique
soit, dans le cas présent, quelque peu limitée par la nature de
l'investigation et la modestie de notre instrumentation.
2.1 La stratification
L'un des faits les plus marquants qui ressort de l'observation
de la végétation dans la zone des Niayes est le
déséquilibre qui apparaît dans la stratification en faveur
des individus de petite taille (classe I et II).
Figure 9: Diagramme de présence des espèces
par classes Source : Inventaire floristique (S. NDJEKOUNEYOM -
2007)
A cet effet il convient de préciser que la plupart des
essences considérées comme arborescentes atteignent ici rarement
la dimension qui leur est donnée en moyenne dans les documents
d'identification de la flore. Par conséquent le maximum de hauteur que
nous avons retenu (10m) est d'autant plus justifié que les seuls
individus d'espèce à le dépasser franchement sont
Elaeis guineensis, Cocos nucifera et à certains égards
Eucalyptus.
Il faut reconnaître aussi que la correspondance entre le
type biologique et les classes de hauteur n'est pas toujours possible. Cela est
dû d'une part au fait que les classes définies sont plus
nombreuses que les types biologiques considérés et d'autre part
que beaucoup d'individus se trouvant dans la première classe le sont par
l'effet des coupes et non seulement naturellement.
32 -De même d'ailleurs que la descriptive de la
végétation
A cela peuvent s'ajouter deux autres causes qui expliquent la
présence de certains individus d'espèce dans cette strate.
D'abord leur rabougrissement peut être rattaché à leur
condition de développement c'est-à-dire au biotope, à
l'accessibilité aux ressources nutritives (eau, matières
minérales et vivantes). En second lieu à la nature buissonnante
même de ces essences et enfin à la jeunesse des plantes. Il va
sans dire qu'il serait difficile à partir de là d'estimer le
degré de régénération d'ensemble de la
végétation puisque ces différences n'ont pas
été prises en compte dans l'élaboration de nos fiches de
relevé phytosociologique.
La figure 10, au risque de paraître quelque peu
compliquée, a le mérite d'autoriser une lecture simultanée
de la fréquence de représentation des espèces par classe,
d'abord à l'intérieur d'une même classe et ensuite d'une
classe à une autre. Ce qui permet de remarquer aisément qu'aucune
espèce arborescente à l'exception d'Elaeis n'est
correctement représentée dans toutes les classes33.
Figure 10: Diagramme de fréquence des classes par
espèces Source : Inventaire floristique (S. NDJEKOUNEYOM -
2007)
Nbr. Espèces
On y remarque également que des essences comme
Dichrostachys cinerea et Acacia ataxacantha sont bien
représentées dans la strate II. Ce qui s'explique par certaines
pratiques de jachère qui leur sont appliquées ou simplement par
le choix du maraîcher de laisser la plante croitre tant qu'il ne la
considère pas encore comme encombrante.
Ce qui justifie qu'une espèce arborescente comme
Balanites aegyptiaca soit bien représentée dans la
première et la deuxième strate et disparaisse subitement aux
suivantes.
33- Par commodité nous n'avons retenu dans la
représentation graphique que les essences du tableau de
présence.
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