1.3 Le secteur de Mboro
La morphologie assez spécifique des bas-fonds à
Mboro et tout autour pourrait justifier, au moins en partie, la densité
plus élevée du couvert végétal comparativement
à Diogo et Andal. Mboro est marqué, sur le plan morphologique,
par des dépressions aux proportions exceptionnelles et qui le plus
souvent communiquent, formant ainsi une même entité. La succession
dunes-dépressions étroites des secteurs d'Andal et surtout de
Diogo cesse ici pour faire place à des bas-fonds plats sans discontinu
de plusieurs dizaines d'hectares.
Ces gigantesques organismes dépressionnaires sont
bordés par des bourrelets de palmiers qui marquent une brutale rupture
avec la végétation plus steppique des sables dunaires. Cette
palmeraie occupe également les bas-fonds et s'organise en fonction de la
nature de la dépression, de sa morphologie et du niveau de battement de
la nappe phréatique qui, ici, n'est jamais bien profonde.
Ainsi dans des espaces continus et plats la palmeraie forme
des ilots boisés bien distincts tandis qu'à l'intérieur
des cuvettes logées dans les bas-fonds on observe de véritables
galeries forestières large de 20, 50 voire 70m. Vers l'emplacement du
relevé 39, la conservation de la flore authentique des niayes est assez
impressionnante, elle est liée à son isolement et sa
difficulté d'exploitation.
Plus loin au nord vers Touba Ndiaye la situation est moins
favorable avec un éclaircissement plus important de la couverture
végétale. Bien que le peuplement d'Elaeis guineensis
garde sa vigueur, son sous-bois est considérablement
dégarni. On note par ailleurs que les individus de Borassus
aethiopum sont plus fréquents ici que partout ailleurs.
Malgré la prédominance des bas-fonds, la
topographie enregistre quant même des élévations à
la faveur desquelles Maytenus, Balanites, Acacia et Euphorbia
se manifestent. De même des espèces à l'aise sur les
versants comme Piliostigma sont assez fréquentes dans les
bas-fonds asséchés ou Azadirachta et Sesbania,
très envahissants, dominent.
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