IV. LE CADRE PHYTOGEOGRAPHIQUE
Ce cadre est sans doute le plus important dans le contexte de
notre analyse. Nous pourrions sans porter atteinte à la substance de
notre étude la réserver pour la seconde partie mais il nous
semble nécessaire de le fixer dès le départ. Eu
égard à la limite spatiale que nous nous somme
donnée14, il devient indispensable pour comprendre la
dynamique d'ensemble qui régie la végétation dans cette
zone, de procéder au préalable à une description sommaire
de celle-ci à l'Est (dune rouge) et à l'ouest (dunes jaune) de la
bande considérée afin de pouvoir, par la suite, l'éliminer
de nos observations.
Car s'il est vrai que la végétation des
niayes en question est atypique, il faut reconnaître qu'elle
subit de plus en plus un processus d'uniformisation vis avis de la
végétation plus steppique qui subsiste sur les dunes jaunes
semi-fixées et celle à caractère plus savanicole des dunes
rouges.
4.1 Les paysages végétaux
Les formations végétales qui s'étendent
dans la partie centrale de la zone des Niayes présentent une certaine
diversité qui peut rendre leur classification délicate.
Distinguons par simple commodité celles des dunes blanches
et jaunes de celles des dunes rouges.
4.1.1 Les dunes blanches et jaunes
Cette végétation pseudo-steppique est une
formation d'origine édaphique colonisant un substrat peu
évolué et marqué par une dynamique éolienne intense
qui entrave son développement vers la savane. Il s'agit d'une
végétation composée d'espèces pionnières qui
fait suite à un processus d'ensablement d'envergure
considérable.
On note juste en arrière de la bande de filao des
dunes blanches, une végétation qui perce un peu partout le mince
placage d'apport sableux (sable blanc) constituant une couverture très
clairsemée. En progressant vers l'Est on rencontre une densité
plus importante composée essentiellement d'essences épineuses
à l'exception de Parinari macrophylla qui se présente
ici sous un aspect très rabougri. Du fait de ce nanisme, qui affecte
d'ailleurs la majorité des essences, l'aspect d'ensemble de la formation
est plutôt buissonnant avec toute fois des secteurs isolés que
l'on peut associer à la savane arbustive ou boisée.
D'une faible diversité floristique, ces pseudo-steppes
sont marquées par la présence d'essences telles que Acacia
ataxacantha, Dychrostasys cinerea, Maytenus senegalensis, Opuntia tuna et
Balanites aegyptiaca qui constituent, en dehors des essences exotiques,
les espèces majoritaires.
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