II. LE CADRE CLIMATIQUE
La région des Niayes avec une pluviosité
n'excédant pas 500mm parvient à entretenir des essences qui dans
leur milieu d'origine ont des exigences hydriques qui culminent autours de
1500mm/an. Cette capacité à maintenir une
végétation assez hydrophile à des latitudes qui ne s'y
prêtent pas vraiment est en partie due à des conditions
climatiques particulières. Par ailleurs on attribue, dans une large
mesure, à la réduction des précipitations et à la
migration des isohyètes vers le sud, ces dernières
décennies, l'apparition de conditions drastiques qui ont servi de
catalyseur pour les processus de dégradations naturelles et
anthropiques.
De telles constations posent au moins trois questions
majeures.
· D'abord comment expliquer cette originalité
phytogéographique d'un point de vue climatique ?
11- Moyenne déterminée par A.T Diaw
(1980) 12 -Conservation des terroirs du littoral
· Ensuite quelle analyse explicative apporter aux
processus qui ont présidé à
l'installation prolongée d'une sécheresse, vecteur
de désertification et d'uniformisation du paysage
végétal dans cette zone ?
· Quel avenir envisager pour la flore subguinéenne
et dans une moindre mesure la flore soudanienne dans le cadre d'un durcissement
des conditions climatiques ?
2.1 Les particularités climatiques
Inscrit par les premiers chercheurs dans un domaine dit
subcanarien (à cause de l'influence du courant froid des Canaris), la
région est aujourd'hui reconnue comme appartenant au domaine
soudano-sahélien ou encore le domaine de l'alizé maritime stable.
Cette bande littorale nord est un domaine de transition entre le climat
tropical sec et le climat tropical subaride. Elle est divisée entre le
domaine «sahélien sud« au nord et le domaine «soudanien
nord« au sud. Les limites y sont très peu précises et
dépendent des variations de hauteurs d'eau précipitées.
Les conditions climatiques sur la Grande Côte sont
assujetties aux courants anticycloniques liés à l'existence de
centres d'action localisés à des latitudes supérieures.
L'anticyclone des Açores, le plus influent dans le secteur littoral,
apporte au climat une composante boréale avec des vents qui soufflent de
novembre à juin. A partir de février cet anticyclone se
déplace vers les basses latitudes. L'anticyclone maghrébin est
quant à lui à l'origine de l'harmattan qui est un vent chaud et
sec se manifestant de février à mai. L'anticyclone de Saint
Hélène venant de l'Atlantique sud provoque des flux qui
engendrent la mousson. Les différentes discontinuités issues des
fronts provoquent un jeu de forces qui détermine le type de temps sur la
Grande Côte.
Cette région aux caractères azonaux
marqués, est sous l'influence de conditions locales spéciales qui
président au maintien d'un environnement particulier. Celui-ci est mis
en évidence à travers certains éléments du climat,
notamment la modération des températures, l'humidité
atmosphérique, l'exposition aux alizés etc.
2.1.1 La température
La température est l'élément climatique
le plus affecté par la situation géographique littorale de la
région. L'importance des alizés contribue à modérer
les températures qui descendent en dessous de 20° C. Notons
qu'à l'approche du littoral on passe en régime uni- modal avec un
maximum d'hivers boréal (décembre - mai) et un maximum
localisé en octobre. Contrairement à l'intérieur du pays,
l'amplitude thermique diurne est faible (15 à 17°C). En
définitif c'est la température qui rend mieux compte de
l'existence d'un domaine littoral qui s'oppose au domaine continental.
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