CHAPITRE 5 : CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET LIMITES DE
L'ETUDE.
5.1. CONCLUSION
L'étude avait pour objectif principal d'évaluer
l'importance des espèces associées dans les agroforêts
à base de cacao, ainsi que de l'impact des variations de prix de cacao
sur les stratégies de conduites de ces agroforêts dans la
Région du Centre Cameroun. La finalité était de prime
abord d'identifier les différentes espèces ligneuses autres que
le cacaoyer présentes dans les cacaoyères, ensuite de
déterminer l'importance relative qu'accordent les producteurs aux
différents usages et espèces présentes dans les
cacaoyères et enfin d'évaluer l'impact de la fluctuation du prix
du cacao marchand sur les stratégies de conduites des agroforêts
à base de cacao par les producteurs.
L'analyse des caractéristiques des producteurs
révèle que sur 50 cacaoyères appartenant à 35
producteurs, 97 % sont mariés et 54 % ont moins de 50 ans. Ces
producteurs sont répartis au sein de quatre ethnies (Betti, Ewondo,
Eton, et Yambassa) dominé par 37 % de Yambassa. Dans la zone, 91 %
peuvent lire, écrire et même constituer des interlocuteurs
privilégiés de la recherche.
L'analyse des résultats d'inventaire dévoile que
6982 arbres associés au cacaoyer ont été
inventoriés soit 4647 arbres fruitiers et 2335 arbres forestiers. Ces
arbres sont répartis au sein de 70 % des AFC héritées
contre 30 % qui sont acquises. Ainsi de façon zonale Bokito enregistre
4519 arbres, 78 espèces, et 33 familles. Quant à Ngomedzap, il
enregistre 1172 individus, 110 espèces et 35 familles. Enfin Zima
enregistre 1291 individus, 82 espèces et 30 familles botaniques.
La grande diversité floristique des agroforêts a
été mise en évidence et montre que 39 espèces sont
communes à Bokito et Ngomedzap, 34 espèces communes à
Ngomedzap et Zima et 21 espèces communes à Bokito et Zima.
L'indice de Sorensen présente des valeurs de 0,29 dans la Zone de Bokito
et Ngomedzap, 0,26 dans la zone de Ngomedzap et Zima et enfin une valeur de
0,20 dans la zone de Bokito et Zima. Ceci traduit 29 % de chance de retrouver
une même espèce dans les agroforêts de Bokito et Ngomedzap,
26 % de chance de retrouver la même espèce dans la zone de Zima et
Ngomedzap, et 20 % de chance de retrouver la même espèce dans la
zone de Bokito et Zima. Ces résultats montrent l'existence des gradients
écologiques et démographiques propre à chaque zone.
Aux questions d'importances sur les usages et les
espèces dans les AFC, les producteurs dans l'ensemble ont
présenté une importance forte à la vente (36 %),
l'autoconsommation (20,7 %), le bois d'oeuvre et d'usage (12,7 %), l'ombrage
(11 %), la médecine (11 %), la fertilisation (4,7 %), et le social (5,33
%). Des 270 espèces associées (225
fruitiers et 45 forestières) à répartir entre 7 usages,
les producteurs dans l'ensemble ont manifesté une
préférence pour Dacryodes edulis (13,3 %), Persea
americana (12,6 %), Citrus sp (12,5 %) et Elaeis
guineensis (12 %).
Suite à la fluctuation de prix de vente du cacao
marchand, les résultats montrent que les producteurs accordent plus
d'importance aux fruitiers lorsque le prix du cacao est bas et en situation
inverse, ils accordent plus de valeur à la vente du cacao.
Aux fins de contribuer à l'exploitation durable et
à l'augmentation des revenus des producteurs malgré la
fluctuation de prix d'achat de cacao marchand, et même de lutter
efficacement pour la création des richesses en zone rurale, quelques
recommandations ont été formulées.
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