Chapitre 6. L'ANALYSE DES RESULTATS, SYNTHESE ET
RECOMMANDATIONS
Les différentes analyses suivantes permettront
d'apprécier les résultats. Elles s'accentueront sur les constats
faits en haut. Une synthèse des opportunités, menaces, faiblesses
et forces sera apportée et d'éventuelles recommandations
faites.
6.1 L'analyse des résultats
Les constats faits sont regroupés en quatre points dont
l'analyse se présente comme suit :
· Un faible dispositif de contrôle
interne et de gestion des risques causerait une brusque
détérioration de la qualité du portefeuille de
crédit et d'importantes pertes pour l'institution
Dans un contexte d'inexistence de manuel de procédure
de contrôle interne, et de non application parfaite des procédures
(de crédit par exemple avec les comités de crédit qui se
traduit souvent par juste des appositions de signatures par les membres),
auquel s'ajoute une faible prudence et de mesure de contingent en gestion de
portefeuille de crédit, le profil du risque étant
élevé au même titre que le risque pays, on pourrait en
déduire d'une insuffisance de mesures visant à lui éviter
la situation de crise de 2000. Il est à noter que les agents de
crédit dont la mobilité est très forte au sein de
l'institution, reçoivent peu de formation (souvent autodidacte avec
l'aide de leur chefs hiérarchiques immédiats) avant leur
déploiement dans les agences. Le dispositif de détection et
d'élimination des risques de sélection adverse et d'aléa
morale est plus fragile que ne laissent apparaître les ratios dont le
fort accroissement du portefeuille de crédit contribue à
améliorer. A cela s'ajoute éventuellement le risque pays et
l'implication politique qui pourrait naître de la coopération dans
le cadre des projets subventionnés par le gouvernement. Le portefeuille
à risque 30 jours (PAR30) qui est de 4,1% en 2009, et pour lequel les
prêts rééchelonnés ne sont pas inclus, pourrait
passer à plus de 10% à fin 2010 si rien n'est fait.
Diagnostic financier d'un SFD : cas ' ' de'
La structure financière révèle
un niveau de capitalisation insuffisant, un faible levier financier et un
déséquilibre partiel du bilan
En dépit de l'importance des capitaux permanents, la
croissance des besoins en financement contraint l'institution à
fortement accroître ses dettes et à réduire ainsi ses
capacités d'attraction de financement sur le marché financier.
Les responsables comptent beaucoup plus sur les financements via les
plate-forme de solidarité financière comme KIVA au point
même de ralentir les efforts dans la mobilisation de l'épargne des
membres bien qu'une dérive de mission pourrait réduire ses
aptitudes à bénéficier de tels avantages.
Le déséquilibre du bilan traduit une allocation
des ressources peu optimale et précisément une distribution de
crédit moyen et long terme avec les ressources de terme court. Cette
pratique découle du changement de métier, de la montée en
gamme de clientèle qui implique le changement de méthodologie de
crédit observée plus haut. C'est la cause principale des tensions
de trésorerie et des insuffisances de liquidité. Ainsi, la
faiblesse du fonds de roulement handicapera l'expansion des activités de
l'institution ; laquelle expansion est la bienvenue dans la mesure où
Lomé et environ semble être saturés, et que le risque de
surendettement était élevé. La capitalisation reste
insuffisante pour supporter la croissance.
Les tensions de trésorerie cachent un risque
de liquidité qui à son tour cache un risque de
solvabilité
Le risque de liquidité menace l'institution à
travers les tensions de trésorerie. L'insuffisance de liquidité
pourrait conduire à l'insolvabilité. Avec la situation actuelle,
il faut juste qu'un tiers des crédits reste impayé pendant un
mois ou que 25% des épargnes soit demandé à la caisse pour
que l'institution se retrouve dans des difficultés. La gestion
opérationnelle dans sa quête d'avantage de rentabilité,
empiète souvent sur les sécurités de trésorerie et
l'équilibre du bilan. Avec la baisse de taux constatée, on
pourrait également entrevoir un risque de perte de contrôle selon
lequel la pression du marché et certains contrats l'emporteraient sur le
pilotage stratégique du management et qui dans la plupart des cas se
résulte par une crise.
Une baisse de rentabilité, de
productivité continuelle et la forte augmentation des frais de gestion
seraient OVETTHA CIE'exW11POP B1114BESPl11t11qNFICI tBNx
d'intérêt risque de détruire l'autosuffisance globale de
l'institution
Les ratios de rentabilité (ROE, ROA) sont très
favorables (autour de la moyenne de la classe) bien que le résultat soit
en diminution. La baisse dans la rentabilité est liée à
l'expansion des activités puis que les charges de
gestion ont augmentées de 56,9% en 2009 sur 26% l'année
précédente. Elle est aussi liée à la baisse de la
marge d'intérêt qui découle de la baisse des taux
d'intérêt sur crédit. La baisse des taux
révèle par ailleurs un risque de taux selon lequel, seuls les
crédits à 1,5% sont rentables. L'expansion sous un autre angle
impacte négativement sur la rentabilité et la capitalisation
alors, parce qu'en dehors du taux générale (de 2% à 1,5%),
les autres taux appliqués dans les régions où sont ouvert
de nouvelles agences (le Centre et le Nord dans le cadre des projets PSEAG et
MSE-UE), n'assure pas une autonomie opérationnelle. Par exemple, Il
faudra disposer des intérêts de plus de 571 000 f de prêt
à 1,5% mensuel pour espérer couvrir les déficits
engendrés par le financement agricole à 0,75% dégressif
mensuel (projet PSAEG).
On doit en outre, remarquer que les prêts au niveau des
agences de Lomé et environ deviennent de plus en plus improductif
réduisant ainsi la rentabilité des dits agences à moins de
renverser les tendances. L'expansion sur de nouveaux marchés est donc
justifiée mais l'orientation stratégique manquerait de bases
analytiques assez mûries : dès que l'encours des prêts
à taux bonifiés surpasseront d'environ le double de celle
à taux conventionnel, alors les agences ouvertes dans le cadre de
l'expansion seront déficitaires. Les responsables de l'institution
disent que peu d'études ont été faites à ce sujet
et qu'un sous département étude devrait bientôt voir le
jour.
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