2.5.4 Le risque de mission social (ou de
réputation)
Il n'y a pas de viabilité financière possible
sans viabilité sociale. Celle-ci a des conséquences positives sur
l'équilibre financier selon l'organisation Allemande GTZ/IRAM, (2001).
En complément de l'évaluation des performances
financières, l'analyse doit également sur la base de quelques
indicateurs qualitatifs pour la plupart, diagnostiquer les risques de
dérive de mission sociale ou de non performances sociales. Cette analyse
est similaire au rating de l'éthique qui est d'actualité dans le
secteur des SFD.
2.5.4.1 L'importance du diagnostic des risques de
dérive de mission
La gestion des performances sociales contribue à
l'amélioration de la qualité du portefeuille de crédit
(Hashemi, 2007) et de ce fait les performances financières du SFD. Elle
permet en outre d'accroitre ses sources de financement. En effet depuis un
moment, on assiste à un accroissement des `Smart Subsidy' ou des `Social
Responsable Investments (SRI)' entendu investissements socialement
responsables. Une récente étude de la Deutsch Bank AG stipule en
effet que : « de 1995 à 2007, les investissements américains
en fonds socialement responsables (FSR) ont plus que quadruplés passant
ainsi de 639 milliards de dollars US à 2700 milliards dollars US. Les
investissements Européens dans les FSR ont quant à eux
doublés, passant de 501 milliards d'Euro à 1000
milliards d'Euro entre 2003 et 2006. Ces évolutions démontre avec
acuité, quelle importance, les investisseurs accordent désormais
aux retombés sociaux et environnementaux de leurs investissements »
(Dieckmann, 2009).
Les risques de basses performances sociales (liés
à l'analyse sur le métier), revêtent de ce fait un
caractère financier à cause du lien avec l'amélioration de
la qualité du portefeuille et des activités de l'institution,
mais aussi par l'effet de catalyseur d'attraction de financement qu'une bonne
performance sociale confère aux institutions de microfinance par
l'amélioration de l'image et de la réputation.
2.5.4.2 La mesure du risque de dérive de
mission
Elle pourra se baser sur des rapports d'études
récentes de diagnostic de performances sociales faites sur l'IMF. En
l'absence donc d'une étude récente sur les performances sociales,
une brève analyse s'appesantira sur les quatre grands composants du
cadre d'évaluation des performances sociales de l'outil SPI et
renseignera sur l'absence ou non de risque de dérive de mission sociale
(Mersland, et al., 2009).
+ L'existence de mission, à travers lequel on
vérifie si l'objectif social est bien stipulé dans la mission de
l'institution à travers la finalité recherchée, la cible
pauvre mentionnée, et les produits annoncés ;
+ Les produits, la sélection et le ciblage qui permet
de vérifier si le SFD offre une gamme diversifiée de produits
à la clientèle, s'il a mis en place un dispositif lui permettant
de sélectionner le pauvre ou d'exclure les non pauvres, si les clients
tirent réellement un bénéfice de l'activité de
l'IMF ;
+ La responsabilité sociale envers le personnel
à travers lequel on s'assure que l'IMF partage les retombées de
ses performances aux personnels soit à travers des avantages
spéciaux ou des bonifications diverses ;
+ La responsabilité sociale envers l'environnement
pour voir en quelles mesures l'IMF participe au bien être sociale de son
environnement par la distribution des retombés de ses activités
au niveau des clients soit par des plans de fidélisation ou des
réductions de taux mais également par des réalisations
sociales dans son environnement.
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