niveau, joue efficacement le rôle qui est le sien. De
potentiels acteurs sont également interpellés.
Le Ministère de la Famille et de l'enfant
(pour la protection de
l'enfant), en collaboration avec le Ministère de
l'Intérieur (pour la question des frontières), et le
Ministère du travail (dans le cadre de la lutte contre le travail des
enfants) doit veiller à l'élaboration d'une véritable
politique nationale qui porte exclusivement sur la lutte contre la traite des
enfants. Le volet préventif doit être privilégié. La
question de la gestion des frontières doit être mise en exergue en
termes de traite transfrontalière qui aujourd'hui est la plus importante
et la plus cruelle.
Le Ministère des Affaires
Etrangères, dans sa plus haute diplomatie,
est appelé à intervenir dans cette lutte. Son
rôle est d'ailleurs capital en ce que la mauvaise gestion de la question
de la traite des enfants et des frontières peut créer entre les
deux Etats (le Bénin et le Nigeria) des incidents diplomatiques. En
effet, l'Etat qui enregistre l'exploitation effective des enfants peut
être mis en cause par celui dont les enfants sont exploités. Et
dans un sens contraire, le premier peut culpabiliser le second comme
n'étant pas en mesure de protéger ses nationaux. La question est
donc délicate parce qu'elle engage directement ou indirectement, la
responsabilité des Etats. Pour ce faire, elle doit être
abordée avec diplomatie. Le MAE devra donc participer à la
préparation, la négociation
et la signature de l'accord de coopération
transfrontalière, non seulement entre, le Bénin et le Nigeria
mais aussi avec les autres Etats limitrophes.
Les Béninois de l'extérieur, se
trouvant, au Nigeria ou dans d'autres
pays de destination des enfants victimes de la traite,
pourraient être associés.
Les Etats ne doivent pas être
les seuls à coopérer. Ces Béninois de
l'extérieur
peuvent s'organiser en organe de relais, entre le
Bénin et ses Ambassades dans
les pays concernés. Leur rôle sera d'informer
les représentations diplomatiques du Bénin, de l'arrivée
et de l'exploitation des enfants béninois. Cette option
accéléra la détection des victimes et leur rapatriement.
Elle permettra également la prévention de la traite par
l'interruption du processus. (Transport- hébergement- transfert vers le
demandeur-exploitation)
Les partenaires au développement et les
Institutions
Internationales sont également
interpellés. L'Etat béninois, pays en voie de
développement, compte tenu de la multiplicité de ses
problèmes ne saurait à lui seul lutter contre la traite des
enfants. C'est pourquoi nous souhaitons que les acteurs internationaux soient
plus que jamais associés. En ce qui concerne la question
spécifique de la gestion des frontières, leur contribution en
termes d'appui technique et financier serait nécessaire.
Les politiques, pris dans leur ensemble,
doivent également s'investir
dans la lutte. Même s'ils ne peuvent pas intervenir
directement dans la coopération transfrontalière, leur apport ne
serait pas à négliger. L'important n'est pas de se rapprocher des
populations à l'occasion des élections. Il faudrait
également que ces politiques les aident à trouver des solutions
ou des débuts de solutions à leurs problèmes quotidiens ou
même de développement. Les hommes politiques pourraient par
exemple, intervenir dans le financement des cours d'alphabétisation. Ils
peuvent également participer aux séances de sensibilisation
puisqu'ils ont le pouvoir de capter l'attention des populations.
En outre, les Institutions mondiales, telle
l'ONU, régionales, telle
l'Union Africaine, sous-régionales
telles la CEDEAO ou l'UEMOA, doivent veiller
à ce que le Bénin et le Nigeria restent fidèles aux
engagements pris lors de la signature des Accords de coopération. Les
systèmes africains ayant le défaut d'éditer les textes
sans toutefois veiller à leur application, nous proposons qu'un
suivi-évaluation soit initié dans le cadre de l'application