B- Rôle des partenaires au développement
et des acteurs non étatiques
L'Etat, pouvoir politique, à lui seul
ne saurait lutter efficacement contre
la traite des enfants. Ainsi, son action doit être
complétée par celle d'autres acteurs. Ainsi, nous avons les
Institutions Internationales, oeuvres de la coopération avec les Etats
partenaires. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG), et
les Organisations de la Société Civile (OSC)
s'investissent également dans la lutte.
22 Informations reçues au MFE
En termes de coopération
bilatérale, bon nombre d'Etats s'investissent dans cette lutte
au côté du Bénin. Ainsi, se trouve en bonne place la France
dont le plan de coopération comporte un volet protection de l'enfant. Le
Royaume du Danemark a, entre autres, initié avec le
MFE, en 2002, un projet de lutte contre la migration et le
trafic des enfants dans le département du Zou23. Dans le
cadre de la coopération multilatérale, l'Union
Européenne (UE) a mis sur pied en 2002, un projet de
lutte contre la traite des enfants. Il a pris fin en 2005. Les structures
internationales, les ONG et autres viennent en appoint à tous les
acteurs précités.
A la tête de ces structures, on retrouve
l'UNICEF dont l'objectif principal est la protection des
enfants. Entre autres programmes, l'UNICEF dispose d'un programme de protection
qui vise à lutter contre toutes les formes d'abus des droits des
enfants. Le plan de coopération entre le Bénin et l'UNICEF est
compris dans la période allant de 2004 à 2008.
L'UNICEF est la structure habilitée à apporter un appui technique
aussi bien eu gouvernement qu'aux ONG. Le Bureau International du Travail
(BIT) est également présent au Bénin. A
travers le projet sous-régional de lutte contre la traite des enfants en
Afrique de l'Ouest et du centre, il a engagé une lutte contre le travail
et l'exploitation des enfants. Au bénin, l'OIT
intervient à travers le Programme International d'Elimination du
Travail des Enfants (IPEC). Ce programme a pour objectif :
· le suivi du respect des conventions internationales sur
les pires formes de travail des enfants ;
· l'appui technique aux structures gouvernementales et
non gouvernementales dans le cadre de la lutte contre l'exploitation
économique des enfants...
23 Au Bénin, le département du Zou
se trouve etre l'une des régions les plus pourvoyeuses d'enfants
destinés à la traite transfrontalière en l'occurrence.
Plusieurs enfants originaires d'Agbangnizoun et de Zakpota ont
été rapatriés du Nigeria dans le cadre de la lutte contre
la traite des enfants. En 2003, au nombre des deux-cents soixante-un (261)
enfants rapatriés des carrières d'Abéokouta au Nigeria,
deux-cents cinquante-six (256) étaient originaires du Zou (Sud du
Bénin) et deux-cents un (201) venaient de Zakpota (Département du
Zou) : Source : Fondation Terre des Hommes : « Les petites mains des
carrières de pierre », 2005.
Contribution à la lutte contre la traite
transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest
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Les ONG et OSC sont légion et luttent aux
côtés de l'Etat et des Institutions Internationales. Elles ont le
mérite d'être les premières à reconnaître au
Bénin, le caractère transfrontalier du
phénomène.
Néanmoins, le constat fait, est que certaines
structures ignorent non seulement le rôle qui est le leur mais
également les textes qui traitent de la question de la traite des
enfants. Elles font de la lutte, un `'fonds de commerce». Il s'agit de
certaines ONG qui oublient le caractère non lucratif de leurs structures
et qui cherchent à faire fortune à travers leur
`supposée» lutte contre le phénomène de la traite des
enfants. Cet état de chose ralentit un tant soit peu le processus de
lutte vu que l'Etat, dans une certaine mesure, considère comme acquis la
partition à jouer par les ONG dont il autorise la création.
Tout comme l'Etat, ces structures, dans leurs oeuvres,
s'intéressent beaucoup plus à l'éducation, à la
lutte contre la pauvreté et à la réinsertion des enfants
qui sont victimes de la traite et qui ont été interceptés
à l'intérieur comme en dehors du territoire national. Un document
faisant état de la procédure de prise en charge des enfants
victimes de la traite a été produit à cet effet par le
gouvernement béninois appuyé par l'UNICEF. Il définit les
acteurs qui doivent s'impliquer dans cet aspect de la lutte depuis la
détection de l'enfant dans son foyer ou sur son lieu de travail
jusqu'à son insertion. En ce qui concerne la traite
transfrontalière, seule la coopération danoise a apporté
son aide à la BPM sans toutefois aborder la question de la gestion des
frontières.
Pourtant, l'on ne peut ignorer que la
perméabilité des frontières facilite la traite et
gêne les actions de l'Etat et des structures qui lui viennent en appoint.
Pour apporter un éclaircissement à cet aspect de la question,
nous procéderons à l'analyse des caractéristiques
actuelles des frontières afin de
Contribution à la lutte contre la traite
transfrontalière des enfants en Afrique de l'Ouest
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voir si leur impact dans le processus de lutte contre la traite
des enfants peut être ignoré ou s'il doit être pris en
compte.
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