6.2.3. Les formateurs
L'action de formation a été jusqu'à
présent considérée comme une des tâches habituelles
des techniciens des Ministères, des responsables de direction ou de
service public. Comme l'on a signalé un peu plus haut, la plupart des
formations organisée au sein de l'Administration publique ont
été conçues, préparées et effectuées
par des «Cadres », principalement composés des Directeurs, des
Chefs de services... On a souvent tendance à penser que
tous les responsables sont des formateurs de droit. Cette
pensée est complètement à côté de la plaque
et que le métier de formateur ne dépend pas de la grandeur de la
responsabilité, ni de l'ancienneté dans la discipline
concernée. Certes, ces qualités constituent un atout
considérable pour les formateurs, mais seulement un atout.
C'est dans ce sens que la mise en place d'un corps des
formateurs en gestion publique (dont la comptabilité spéciale
des matières est une des branches) ou avec d'autre
dénomination est souhaitée. Ainsi, la conception de la formation,
l'identification des besoins en formation des responsables de la gestion
publique est une action permanente. Car, dans la plupart des cas, les services
publics et les départements ministériels incluent le service de
la formation au sein de la direction des ressources humaines, et parfois ces
services sont dirigés par des cadres qui n'ont pas de qualifications de
formateurs. Or, bien que certaines personnes ne partagent pas notre point de
vue, le département de la formation n'est qu'une structure d'appui en
parallèle à la gestion des ressources humaines. Effectivement,
cette suggestion engendrera certainement des polémiques pour la plupart
des techniciens qui croient à l'automatisme du métier de
formateur d'une part, mais aussi pour les avantages supplémentaires
qu'il faudra encore octroyer, d'autre part, comme les indemnités de
recherches et de documentation. Autres discussions qu'il faudra s'attendre,
quel sera le département tutelle ? Rattachera -t-il au ministère
de la fonction publique ou au ministère des finances et du budget?
L'importance de cette idée repose surtout sur l'existence d»une
structure qui se charge d'une façon permanente l'analyse et
l'évaluation de la performance des services publics par rapport à
sa gestion au cours de l'année d'exercice.
Pour ce qui est de la comptabilité des matières
proprement dite, cette initiative relève de la compétence du
Ministère des Finances et du Budget, par le biais de la Direction du
Patrimoine de l'Etat. Cette équipe de formateur ou ce «corps de
formateurs » devrait-être représentatif, au tant que
possible. L'expérience a fait montrer que les séances de
formation organisées dans la Région Atsinanana (Chambre de
Commerce et d'Industrie) et Analanjirofo ont
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été assurées par trois à cinq
agents de la Direction Régionale du Budget. Ce qui nous amène
à déduire que, pour commencer, ce nombre est suffisant pour
former cette équipe pour l'ensemble de la Province. Cette vision est
à la fois d'ordre fonctionnel qu'économique. D'ordre fonctionnel,
dans la mesure où les besoins en formation seront identifiés par
leur soins, au cours de la vérification et de l'approbation des dossiers
parvenus au Service Régional du Patrimoine de l'Etat. Il suffit en
premier lieu que ce dernier envoie les copies de notes de rejet et/ou du quitus
pour qu'elle (équipe) puisse en faire l'étude. Les autres
études ne seront donc que complémentaires. Economiquement, ce
système semble le plus adéquat, tant au niveau temporel que
financier. Les formateurs au niveau central ne se soucient plus du calendrier
des fréquents déplacements au niveau excentrique, qui d'ailleurs
s'avèrent coûteux et presque impossibles, si on veut vraiment de
bons rendements. Ainsi, la structure au niveau centrale n'assure alors que de
la coordination et le renforcement de capacités des formateurs
régionaux ou provinciaux. Peut-être on ira penser que ce sera
inutile car ils n'auront pas beaucoup de tâches et qu'il vaut mieux
garder la pratique courante. Ne prenons que le cas de la Région
Atsinanana qui dispose plus de quatre vingt communes, sans compter les services
déconcentrés et les Etablissements publics nationaux. Chaque
commune, service ou établissement compte au moins deux stagiaires.
Alors, pour l'ensemble de la province, on pourra déjà imaginer le
volume de leur travail.
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