6.2.2. Les apprenants
Comme il a été évoqué ci-dessus,
l'hétérogénéité des acteurs en
comptabilité des matières complexera les actions de formation.
Cette hétérogénéité ne se limite non
seulement par rapport aux différentes catégories d'acteurs (le
dépositaire comptable, les commissions et les ordonnateurs en
matière), mais aussi, à l'intérieur de chaque
catégorie. Elle se manifeste en premier lieu par la différence du
niveau intellectuel qui n'est pas du tout épargné dans la phase
de conception, notamment auprès des dépositaires comptables dont
ils varient généralement de la catégorie I à la
catégorie VI (en d'autre terme, niveau du CEPE à la
Maîtrise). Par ailleurs, on voit une tendance que plus le niveau
académique est faible, plus l'année d'expérience est
élevée. En effet, dans ce premier groupe d'apprenant, le
problème se pose entre la qualité pratique - routine et
le niveau académique des apprenants. La question n'est pas de trouver
lequel des deux cas est le plus efficace, mais plutôt de voir quelle
solution sera la plus adéquate. Sur ce, on note que
dans un cas général, la plupart des dépositaires
comptables ayant une catégorie supérieure ou égale
à quatre (IV) sont issus des services ou des directions qui sont
nouvellement créés. Celle-ci justifie que l'autre
catégorie appartient alors à un minimum d'ancienneté et
qui signifie en une partie (même s'il n'est pas de la totalité),
une retraite très prochainement. Mais dans le cadre professionnel,
quelque soit sa nature, la formation est un investissement aussi bien pour
l'organisme présentateur que pour les participants eux-mêmes. De
sa qualité d'investissement, la formation est alors orientée vers
le futur ; elle nous aide à participer à la reconstruction d'une
société et/ou de s'y adapter. Sera-t-il nécessaire de
former actuellement un agent qui partira en retraite d'ici trois ans ou moins?
Ayant -nous la possibilité d'organiser une séance de formation
d'une manière annuelle ou biennale ? De quel cursus de formation
allons-nous adopter? Faudra-t-il institué un critère
académique ou de catégorie pour les dépositaires
comptables ?
En fait, ces questions sont interdépendantes les unes
par rapport aux autres. Mais toutes dépendent du choix politique de
chaque département ou du gouvernement en général. Par
ailleurs, il semble raisonnable qu'un investissement soit rentable le plus
possible. Quelque soit le cursus de formation adopté, son
efficacité et sa réussite seront jugés en fonction de la
pratique et les résultats réalisés par les apprenants. En
plus, la mission des formateurs ne prend pas fin au moment des ateliers.
Normalement, ils continuent à faire de suivi du stage qu'ils ont
sanctionné, jusqu'à une période d'évaluation. Et,
puisque la gestion des matières comme l'ensemble de la gestion publique
se fait théoriquement, du 1er janvier au 31 décembre
de l'année N, un cycle de formation devra durer d'au moins un an (12
mois). Ainsi, l'indicateur de réussite n'est pas fictif ou
théorique, il relève du concret, c'est un fait. Avec ce
système, la première question sera abandonnée, du fait que
par principe, les résultats d'une évaluation deviendront de
nouveaux besoins de formation, qui s'étalent d'une année
complémentaire. Le renouvellement ou le rajeunissement de
l'administration est donc nécessaire ? La situation est vraiment
délicate, car elle risque de se
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transformer en une sorte de discrimination à
l'égard des personnes âgées et pourra créer une
frustration interne pour ceux qui sentent victimes de cette mesure. Mais, dans
toute reconstruction d'une société, il y aura toujours des
groupes ou d'une classe sacrifiée. C'est aussi une culture que devrait
avoir l'ensemble des fonctionnaires. La cause commune passe avant tout. De
plus, l'expérience sans innovation de nouvelles méthodes de
travail n'est qu'une routine. Autrement dit, le nombre d'années de
service effectué n'est pas forcement l'équivalent d'années
d'expérience. Alors que, pour pouvoir réaliser ces innovations,
on a besoin d'un minimum de niveau intellectuel permettant la faculté
d'analyse d'une situation, de compréhension et éventuellement,
proposer une suggestion adéquate. Il faut alors uniformiser les
critères de nomination des dépositaires comptables. Parmi ces
critères, on pourra donc suggérer celui de la capacité
intellectuelle.
Mais, les apprenants ne se limitent pas au niveau des
dépositaires comptables, ou aux ordonnateurs en matière, comme
les agents de contrôle. Si on se réfère aux dispositions de
l'arrêté n°3739/96 MBFP/SG du 14 juin 1996, notamment dans
son article 9, les membres du conseil communal auprès des communes
rurales font partie intégrante des apprenants, et ceuxci en
qualité d'agent de contrôle et de vérification. Pour ce
groupe d'apprenant, il y aura au moins une séance de formation tous les
quatre ans, pour chaque municipalité. Là aussi, on rencontrera
surement ce problème d'hétérogénéité
des apprenants. Partant de la disposition du susdit article, le conseil
communal fait partie intégrante d'agents de contrôle, comme les
agents vérificateurs.
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