4.3. Gestion de ressources humaines
4.3.1 Système de motivation
La comptabilité des matières est une des
branches, au sein de l'administration publique, qui réalise des lourdes
tâches, et engendre des responsabilités plus ou moins importantes.
Responsabilité importante, dans le sens où elle assure la garde,
la conservation et l'entretien de tous les matériels, mis à la
disposition de chaque service. En d'autre terme, elle est le garant du
fonctionnement de l'administration, car aucun service ne peut fonctionner sans
avoir le minimum du matériel. Imaginez-vous que dans chaque service,
avec la quantité des matériels utilisés par les
personnels, sauf ceux qui sont mis à la disposition des tiers
(véhicules de fonction, ordinateurs portables...) sont à la
charge directe d'une seule personne dénommée «
dépositaire comptable ». Cependant, tout le monde le sait : la
comptabilité des matériels en service figure parmi les branches
les moins défavorisées de l'Etat. Si on ne prend que l'exemple du
dépositaire comptable, les avantages liés à ses fonctions
ne correspondent guère aux risques qu'il peut courir au cours de sa
fonction.
Aussi, à titre d'exemple, suivant le Décret
n°61-242 du 26 mai 1961 fixant le montant et les conditions d'attribution
des indemnités de responsabilité allouées aux
fonctionnaires des cadres et agents de l'État chargés d'une
gestion de derniers ou de matières, modifié par les
décrets n°61-654 du 7 décembre1961 et 66-084 du 15
février 1966, l'indemnité annuelle de celui-ci ne
s'élève qu'à six milles ariary, au maximum. Avec des
millions d'Ariary, placés sous sa responsabilité, quel genre de
motivation y a-t-il? En cas de perte d'une machine à calculer
uniquement, à titre d'exemple, l'indemnité n'est pas en mesure de
la remplacer. Sur ce, selon le Service Interrégional de la Solde et des
Pensions de Toamasina, aucun des dépositaires comptables de la province
de Toamasina, n'arrive pas à bénéficier de cette
indemnité.
4.3.2 Appui technique, formation et encadrement
A côté de ce problème de motivation,
s'ajoute les problèmes d'appui et d'encadrement. Dans la
région Atsinanana, par exemple, à l'exception de la direction
régionale de la santé publique, et de la chambre de commerce
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d'industrie, qui ont demandé par leur propre
initiative, avec leur prise en charge des coûts, aucune formation n'a
été accordée aux acteurs de la comptabilité des
matières. Il est vrai qu'à chaque début d'exercice, une
séance d'information et de formation est organisée, mais, elle
est surtout consacrée sur l'exécution budgétaire pendant
l'année, et la comptabilité matière n'est qu'une sous
partie de la séance.
Pour ce qui est de la région Analanjirofo, on a
déjà avancé plus haut que la première formation en
comptabilité des matériels en service s'est
réalisée au cours de l'année 2011 (juillet). Cette
formation a été exclusivement organisée en faveur des
services déconcentrés, même s'il y a eu lieu la
participation de la Région Analanjirofo et de la Commune urbaine de
Fénérive-Est. En d'autre terme, ce qui justifie la
négligence des collectivités territoriales. Cette
négligence peut être volontaire ou non. Quoi qu'il en soit, un
grand nombre des acteurs en comptabilité des matériels n'ont pas
reçu d'appuis techniques relatifs à leur fonction. Il
relève de leur part, d'interpréter les différents textes y
afférents, à condition qu'ils en possèdent. Il est vrai
que ce problème ne devrait pas se poser, avec la présence des
clubs régionaux de la gestion publique. En principe, la réunion
mensuelle de ce club permet de résoudre certains obstacles ; et dans le
cas où une séance spéciale est nécessaire, il
revient à ceux qui sont intéressés de se manifester. Or,
jusqu'à présent, à part de la Direction Régionale
de la Santé Publique Atsinanana et de la Chambre de Commerce et
d'Industrie de Toamasina, aucune manifestation officielle n'a été
reçue auprès du service du patrimoine de l'Etat. Ce qui explique
en une partie, l'insuffisance des projets de formation
réalisés.
Autre explication, l'absence des crédits relatifs
à la formation et aux renforcements de capacités dans des
services excentriques est l'une des raisons de cette situation. Effectivement,
si on se réfère, à la Direction Régionale de la
Santé, la formation a été financée par un organisme
international; tandis que, pour celle de la Chambre de Commerce, cet
établissement dispose d'une autonomie budgétaire et
financière, et que l'approbation du budget est de la compétence
locale (Assemblée Générale). On a souvent tendance
à penser que seuls les départements centraux, qui sont en mesure
de procéder à la formation
et aux renforcements des capacités du personnel. Cette
pensée plus ou moins archaïque n'est pas forcement vraie. Y a-t-il
d'autres écoles spéciales pour le personnel des
ministères, et qui sont différentes des cadres régionaux ?
En plus, la plupart des formateurs, sont des techniciens pratiquants dans le
domaine à former, sans pourtant avoir des connaissances et
compétences requises pour être formateurs (ceci peut être
exagéré). On estime que la maîtrise du sujet et «
la possession des matériels comme le vidéo projecteur
» sont suffisantes pour pouvoir former les gens. Cette idée
est complètement fausse, car «former» est une
attribution à part, comme « gérer ou
administrer»... Aussi, tous les techniciens ne sont pas forcement des
formateurs.
Le Ministère des Finances et du Budget, par le biais de
la Direction du Patrimoine de l'Etat, organise souvent des formations en vu de
renforcer la capacité de ses techniciens responsables
(dépositaires comptables, agents vérificateurs des comptes
matières etc.). C'est une bonne initiative, mais il faut
l'élargir. Au niveau des régions, les responsables du service du
patrimoine de l'Etat, assure, certes la gestion de leurs matériels, mais
aussi, chargés de la vérification et d'approbation des comptes
matières de tous les services publics relevant de leur ressort. En tant
que premier responsable de suivi et contrôle de la gestion du patrimoine
de l'Etat, il est en une partie, leur mission de participer aux renforcements
de capacités des responsables de comptes matières au sein de leur
région. Pourtant, ni le service du patrimoine de l'Etat, ni les autres
services publics (autres que les établissements à budget
autonome) ne dispose pas de crédits y afférents. Ce qui fait que,
même si on veut se manifester, l'absence de ces crédits constitue
un handicap.
C'est dans ce sens que la présence de l'autorité
régionale (chef de région ou on délégué)
dans le club régional de la gestion publique est importante. En
qualité de chef de l'administration dans sa circonscription, il est
aussi, de son devoir d'en assurer la bonne marche de la gestion publique
relevant de son territoire, dont le renforcement de capacités du
personnel.
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