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Contribution à  l'éducation et aux renforcements de capacités des acteurs en comptabilité des matériels en service dans les services publics à  Madagascar. Cas de la Province de Toamasina

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par Anonyme
Université de Fianarantsoa (école normale supérieure ) - Diplôme d'études supérieures spécialisées en éducation et formation d'adultes 2010
  

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3.2. Cas des collectivités territoriales décentralisées (CTD)

La province de Toamasina, qui est notre champ d'études, est formée par trois Régions: Alaotra Mangoro, Analanjirofo et Atsinanana. Cependant, il faut préciser que l'étude des cas des collectivités territoriales décentralisées s'est particulièrement effectuée dans la partie du pays betsimisaraka. Un territoire qui s'étend de Maroantsetra à Marolambo, c'est-à-dire dans la Région d'Analanjirofo et celle d'Atsinanana.

Dans un cas généralisé, la comptabilité des matériels en service ne constitue guère une priorité des collectivités territoriales décentralisées. En fait, depuis au moins, plus d'une dizaine d'années (faute d'archives), aucune collectivité (Région et/ou communes) n'a présenté sa reddition de compte de fin d'année auprès du Service Régional du Patrimoine de l'Etat.

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3.2.1 Les Régions en tant que collectivité :

On pourra sans doute avancer que les Régions devraient être un modèle de toutes les collectivités, surtout en matière de gestion. Cependant, aucune trace écrite justifiant l'existence d'un compte matières n'a été constaté au sein des deux régions étudiées. Alors que, « La comptabilité de la Région comprend une comptabilité des recettes et des dépenses budgétaires, une comptabilité générale et des comptabilités spéciales des matières, valeurs et titres 10». Lors de notre descente auprès de la Région d'Analanjirofo, notamment dans le service des affaires administratives et financières, le numéro un dudit service a ouvertement signalé que depuis son entrée en fonction (2009), aucune prise en charge des matériels n'est signalée. Une situation qui semble inimaginable par rapport aux dotations et aux oeuvres sociales effectuées par ladite région. Prenons à titre d'exemple, le cas des «télévisions communautaires » qui ont été distribuées dans plusieurs communes de la Région (06 communes rurales distribuées au moment de notre descente, décembre 2011). Ce sont des achats effectués par la région, mais directement passés aux communes, sans bon de sortie, ni accusé de réception de la part des communes bénéficiaires, comme le cas de la commune rurale de Mahambo, District de Fénérive Est. Pourtant, selon l'article 69 du Décret N°2007-444 du 21 mai 2007, « Le comptable principal de la Région annexe à son compte de gestion annuel le compte «matières, valeurs et titres », établi dans les conditions fixées par les lois et règlements en vigueur ». En fait, les dispositions transitoires dudit décret, notamment, à celle de l'article 83, concernant l'utilisation d'un compte de dépôt, en absence du budget régional, qui est en d'autre terme, une gestion de chèque et/ou d'une seule autorité permet aux Chefs des Régions d'ignorer les procédures relatives à la comptabilité des matières. En conséquence, certains matériels mis à la disposition de quelques responsables disparaissent au moment de la passation de service. Effectivement, il s'agit d'une situation humainement logique car il n'y a aucune trace écrite. Aucune fiche de détenteur effectif n'a été établi, d'autant plus que ces matériels ne sont pas pris en charge en comptabilité des matières. En ce qui concerne les matériels de logement installés à la Résidence régionale,

10 Décret 2007-444 du 21 mai 2007, fixant les règles de gestion budgétaire, financière et comptable des Régions, article 64

aucun recensement ou inventaire physique n'a été effectué, depuis pas mal de temps. A chaque passation des dirigeants, on ne fait que confirmer le recensement et/ou l'inventaire précédent, et qui est devenu désormais, une pratique courante (routine). De sa qualité de Résidence officielle, l'accès et le recensement des objets et matériels qui s'y trouvent nécessite une autorisation particulière du Chef de Région. Le problématique ici, est de savoir si les écritures sont en concordance avec les réalités physiques des matériels, qui a fait aussi l'objet de la circulaire n°01 MFB/SG/DGB/DPE/SM du 14 juillet 2010, qui rend le recensement général annuel obligatoire. Concernant les mouvements des matériels inventoriés par contre, on observe une volonté manifeste de protéger les matériels et le patrimoine dans son ensemble. Ainsi par exemple, pour les dotations obtenues par des tiers, les bons de sorties sont utilisées comme pièces justificatives d'entrée, qui seront automatiquement enregistrés dans un cahier de registre. Il en est de même pour les sorties, une lettre administrative servira de bon de sortie, avec une décharge du bénéficiaire.

Peut-on nous dire que cette situation est volontaire ? Lors de l'ouverture de la formation en comptabilité des matières organisée par la Direction Régionale du Budget Atsinanana dans la Région d'Analanjirofo, en date du 20 juillet 2011, le Chef de ladite Région a bien reconnu durant son allocution que la comptabilité des matières reste un handicap dans la gestion des collectivités au sein de sa Région. Toujours dans son discours, celui-ci a aussi précisé que sa région en tant que boîte administrative (mais non pas un territoire) n'a jamais disposé d'un compte matières, et que cette formation servira un point de départ. Ce passage, nous amène à déduire deux choses : sera-t-il problème d'initiative et de connaissances des textes, ou s'agit - il de problème de compétence? En se référant à ce discours, il ne s'agit en aucun cas d'une mauvaise intention. Effectivement, en parlant des textes et d'initiative, est-il normale qu'une Région ne dispose même pas de l'Instruction Générale du 22 juillet 1955, sur la comptabilité des matières ? Malheureusement, c'est le cas de plusieurs régions. L'initiative en matière d'administration se prend en fonction des textes règlementaires en vigueur. Or, le texte de base en question est absent. De plus, les services régionaux du Patrimoines de l'Etat, responsables directs du suivi de

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la gestion et de la conservation des matériels en service (rattachés au MFB) ne sont installés que dans les chefs lieux de province. En effet, même si la Région d'Analanjirofo dispose d'un CRGP, les échanges sur la comptabilité des matériels en service restent encore très limités, du fait que l'approbation et la vérification de celle-ci relevaient encore, à l'époque, de la compétence du Service Régional du Patrimoine et de la Direction Régionale du Budget Atsinanana. Autre explication, est aussi l'effet de l'inapplication. En fait, les questions sont posées en fonction des réalités vécues ou des actions à entreprendre. Or, la Région ne dispose pas d'un compte-matières, donc, sans application, sans question.

En fait, ce phénomène n'est pas un cas isolé de la Région d'Analanjirofo. Pour la Région Atsinanana par exemple, depuis sa date de création, aucune demande d'approbation de compte matière n'a été déposée auprès de l'autorité compétente à cet effet. Il en de même pour celle d'Alaotra Mangoro.

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