CONCLUSION :
Au terme de notre analyse concernant l'appui budgétaire
dans le financement du développement local, nous pouvons retenir
plusieurs enseignements.
En premier lieu, en ce qui concerne le titre premier de notre
travail relatif à la typologie des appuis budgétaires, nous
pouvons retenir ces informations qui suivent. D'abord, nous avons essayé
d'identifier les appuis financiers de l'Etat. Ce qui nous a permis de retenir
les plus importants parmi eux, notamment les dotations et subvention de
fonctionnement et d'équipement dont les composantes fondamentales
restent le fonds de dotation de la décentralisation et le fonds
d'équipement des collectivités locales. L'appréhension de
ces différentes notions nous a d'abord permis de les définir et
de voir leur modalité de répartition.
Ensuite, nous avons parlé du nouvel instrument avec lequel
l'Etat intervient également au niveau local, à savoir le budget
consolidé d'investissement que nous avons également défini
et fixé les contours. En outre, nous avons essayé de donner les
explications relatives au recours du BCI par l'Etat. Ce qui nous a un peu
édifié sur les avantages de cette technique.
Après les appuis budgétaires de l'Etat, nous avons
également parlé des appuis des partenaires au
développement. Pour ce faire, nous avons choisi deux parmi les nombreux
bailleurs, notamment le PADMIR et le PADEL/PNDL. Pour chaque programme
étudié, nous avons essayé de faire une présentation
générale, de fixer les modalités, moyens et domaines
d'action. Pour tous les deux programmes nous avons instrument financier qui
reste le principal moyen. C'est ainsi que nous avons respectivement le fonds de
développement local et le fonds de développement
économique local pour le PADMIR et le PADEL/PNDL.
En second lieu, en ce qui concerne le deuxième titre de
notre travail relatif à l'impact de ces différents appuis
budgétaires sur le développement des collectivités locales
et naturellement, dans une perspective d'une éventuelle correction des
failles rencontrées, nous pouvons retenir ce qui suit. D'abord, nous
avons mesuré cet impact en ce qui concerne la première
catégorie (FDD et FECL) et nous avons trouvé que ces moyens
financiers ne permettent pas d'assurer un développement local digne de
ce nom. Nous avons pu répertorier les lacunes et tenté
également de proposer une série de recommandations. Pour le Bci
par contre, nous pouvons noté quelques aspects positifs. En effet, la
décentralisation du Bci a permis le financement de quelques
équipements publics (salles de classe, établissements de
santé). Néanmoins, ici aussi des limites sont notées et
sont surtout relatives au caractère doublement restreint et restrictif
du Bci.
Face à cette situation caractérisée par une
inadéquation de la politique de financement du développement
locale, nous avons pu formuler une proposition consistant à une
coordination des actions et à une plus grande responsabilisation des
acteurs locaux.
Pour le premier volet, nous avons préconisé la mise
en place d'une structure de coordination des différentes interventions
concernant le développement local. Ce rôle est ainsi assuré
par le Programme national de développement local qui est un organisme
fédérateur. En outre, nous sommes d'avis qu'il faut créer
un fonds unique d'investissement des collectivités locales comme le
préconise le gouvernement du Sénégal de concert avec les
bailleurs de fonds et les partenaires au développement. Cette
proposition est également valable pour les partenaires qui ont
aujourd'hui commencé à revoir leur méthode de financement
du développement. Auparavant, il se posait un problème
d'harmonisation et d'uniformisations des actions de développement. De
nos jours, le principal moyen ou instrument de financement du
développement local reste l'appui budgétaire.
Pour la seconde mesure à prendre pour booster le
développement des collectivités locales est l'implication
dynamique de tous les acteurs locaux et une formation professionnelle des
élus locaux afin de les familiariser aux différentes techniques
et instruments de financement du développement local.
Au total, le dispositif mis en place par les gouvernants n'est
pas mauvais en soi, il faut seulement le repenser et « mettre les
hommes qu'il faut à la place qu'il faut ».
|